(Reuters) - La Bourse de New York a fini en nette baisse mercredi dans le sillage de la dégringolade du groupe de grande distribution Target, dont les résultats ont été impactés par la flambée de l'inflation, mettant en exergue les inquiétudes sur l'économie américaine.

L'indice Dow Jones a cédé 3,57% à 31.490,07 points.

Le S&P-500, plus large, a perdu 4,04% à 3.923,68 points.

Le Nasdaq Composite a reculé de son côté de 4,73% à 11.418,15 points.

Le S&P-500 et le Dow Jones ont connu leur pire déclin sur une séance depuis juin 2020.

Target a fait état dans la journée un bénéfice trimestriel amputé de moitié par la hausse des prix et a mis en garde contre le risque d'une nouvelle dégradation des marges.

Son titre a plongé d'environ 25%, un déclin quotidien d'une ampleur inédite depuis le crash du "Vendredi noir" le 19 octobre 1987, et la capitalisation boursière du groupe a été tronquée d'environ 25 milliards de dollars.

Ces résultats ont été publiés au lendemain de l'annonce par son concurrent Walmart d'une révision à la baisse de sa prévision de bénéfice annuel.

"En voyant les résultats de Target, ce qui inquiète les gens c'est de savoir si d'autres (prévisions) devront être abaissées", a commenté Thomas Hayes, président de Great Hill Capital à New York.

"La confiance des consommateurs se trouve à un plus bas de plusieurs années, en lien avec l'inflation. Donc les gens sont à la recherche de signes indiquant une modération de l'inflation, ce que Target ne leur a pas offert aujourd'hui", a-t-il ajouté.

Sensibles à la hausse des taux d'intérêt, les valeurs à forte croissance ont de nouveau décliné, tirant vers le bas le S&P-500 et le Nasdaq.

Tesla, Nvidia, Amazon, Apple et Microsoft ont tous décliné nettement.

"A cet instant précis, les contre l'emportent sur les pour s'agissant des valeurs à forte croissance, et le marché essaie de décider jusqu'où cela va empirer", a déclaré Liz Young, cheffe des investissements chez SoFi.

"Le marché craint les six prochains mois (...) Il a tendance à surréagir à la baisse".

Tous les secteurs majeurs du S&P-500 ont décliné. Flambée de l'inflation, guerr en Ukraine, goulots d'étranglement dans les chaînes d'approvisionnement, confinements en Chine et resserrement des politiques monétaires des banques centrales ont pesé sur les marchés financiers récemment, alimentant les craintes d'un ralentissement économique mondial.

Le président de la Réserve fédérale (Fed), Jerome Powell, a déclaré mardi que la banque centrale américaine allait continuer à durcir sa politique monétaire jusqu'à ce qu'elle constate une baisse de l'inflation dans le pays.

Les traders estiment à 85% la probabilité que la Fed décide en juin de relever ses taux d'intérêt de 50 poins de base.

(version française Jean Terzian)

par Noel Randewich et Amruta Khandekar