Si la baisse de Boeing a de nouveau pesé sur l'indice Dow Jones, qui a gagné 6,58 points, soit 0,03%, à 26.157,16, après avoir passé une bonne partie de la séance dans le rouge, le S&P-500, plus large, a pris 10,01 points, soit 0,35%, à 2.888,21.

Quant au Nasdaq Composite, il a progressé de 54,97 points, soit 0,69%, à 7.964,24.

La tendance n'a pratiquement pas été influencée par la publication en cours de séance du compte rendu de la dernière réunion de politique monétaire de la Fed: il n'a fait que confirmer la volonté de patience de l'institution en matière d'évolution des taux d'intérêt.

"C'est un non-événement", estime Bucky Hellwig, vice-président senior de BB&T Wealth Management. "Il n'y a eu aucune surprise."

La Fed "continue de juger que l'inflation est globalement contenue", a-t-il ajouté.

LES INDICATEURS DU JOUR

De fait, si l'indice global des prix à la consommation (CPI) aux Etats-Unis a augmenté de 0,4% en mars, l'inflation de base ("core") a en revanche reflué, à 0,1% sur un mois et à 2,0% en rythme annuel.

"Les chiffres du CPI confortent les prévisions de la Fed", a dit Bucky Hellwig. "L'indice de base ne montre aucune inflation et l'indice global reflète la hausse des prix de l'essence, qui est un handicap pour la croissance, une taxe sur les consommateurs."

VALEURS

L'indice S&P des hautes technologies a pris 0,7%, l'une des plus fortes progressions sectorielles du jour, tiré entre autres par Microsoft (+0,76%), Nvidia (+1,50%) et Cisco (+1,16%).

La plus forte hausse du Dow est pour Goldman Sachs, dont l'action a gagné 1,18%. Des dirigeants de certaines des plus grandes banques des Etats-Unis ont été entendus mercredi par des élus du Congrès pour la première fois depuis la crise financière de 2007-2009.

Le secteur de l'énergie a quant à lui pris 0,42% avec la progression des cours du pétrole.

Levi Strauss & Co a bondi de 3,98% après la publication de ses premiers résultats trimestriels depuis son retour en Bourse, marqués par une progression de 7% de son chiffre d'affaires.

Delta Air Lines a pris 1,6% après s'être montré optimiste pour le deuxième trimestre après un début d'année meilleur que prévu.

A la baisse, Boeing (-1,11%) a été de nouveau sanctionné au lendemain de l'annonce d'une baisse de ses commandes et de ses livraisons au premier trimestre.

TAUX

Les chiffres de l'inflation aux Etats-Unis puis le compte rendu de la réunion de la Fed ont favorisé la baisse des rendements des emprunts d'Etat américain: en fin de séance, celui des Treasuries à dix ans cédait plus de trois points de base à 2,4685% après un plus bas à 2,463%.

En zone euro, le rendement du Bund à dix ans est revenu sous -0,003% pendant la conférence de presse de la Banque centrale européenne, dont le président, Mario Draghi, a souligné les risques pesant sur les perspectives de croissance dans la zone euro, confortant ainsi les anticipations d'une augmentation du soutien au crédit.

"Globalement, nous avons le sentiment que Mario Draghi a délivré un message très prudent (...) en laissant la porte ouverte à un possible assouplissement supplémentaire de la politique monétaire si la situation macroéconomique ne s'améliore pas dans les prochains mois", explique Antonio Garcia Pascual, économiste de Barclays, dans une note.

CHANGES

Comme les rendements obligataires, le dollar a reculé après la publication des "minutes" de la Fed: au moment de la clôture de Wall Street, l'indice qui mesure ses fluctuations face à un panier de devises de référence cédait 0,08%.

L'euro en profitait pour remonter à plus de 1,1270 dollar alors qu'il était tombé à 1,1230 pendant la conférence de presse de Mario Draghi. Mais il cédait un peu de terrain face au yen à 125,10.

La livre sterling, elle, était en hausse face au dollar et à l'euro dans l'attente des conclusions du Conseil européen réuni à Bruxelles, qui s'acheminait vers un nouveau report du Brexit.

PÉTROLE

Les cours du pétrole ont fini en hausse après l'annonce d'une forte diminution des réserves d'essence aux Etats-Unis.

Le contrat mai sur le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) a gagné 63 cents, soit 0,98%, à 64,61 dollars le baril après avoir atteint 64,70 dollars, non loin du plus haut depuis la mi-novembre touché mardi (64,79). L'échéance juin sur le Brent a pris 1,12 dollar (1,59%) à 71,73 dollars après un pic de cinq mois à 71,78.

Si les stocks américains de brut ont atteint la semaine dernière leur plus haut niveau depuis novembre 2017, ceux d'essence ont subi leur plus forte baisse (7,7 millions de barils) depuis septembre de la même année.

Par ailleurs, le dernier rapport mensuel de l'Opep montre que les exportations vénézuéliennes ont chuté le mois dernier à moins d'un million de barils par jour.

LA SÉANCE EN EUROPE

Londres exceptée, les principales Bourses européennes ont fini en légère hausse en réaction au ton toujours ultra-accommodant de Mario Draghi.

À Paris, l'indice CAC 40 a clôturé sur une progression de 0,25% à 5.449,88 points. Le Footsie britannique a cédé 0,05% et le Dax allemand a progressé de 0,47%.

L'indice EuroStoxx 50 affiche un gain de 0,22%, le FTSEurofirst 300 une hausse de 0,17% et le Stoxx 600 une avancée de 0,26%.

L'absence de précision de la BCE sur une possible modulation de son taux de dépôt, qui pourrait favoriser les banques, a fait reculer le secteur bancaire, dont l'indice Stoxx a abandonné 0,3%.

(Marc Angrand, avec Stephen Culp à New York)

par Marc Angrand