New York (awp/afp) - La Bourse de New York a fini la semaine en berne, face à la tension des taux obligataires, à la montée du dollar et à celle des cours du pétrole.

Selon des résultats définitifs, l'indice Dow Jones a lâché 0,86% à 33.706,74 points, le Nasdaq, à dominante technologique, a chuté de 2,01% à 12.705,21 points et l'indice élargi S&P 500 a reculé de 1,29% à 4.228,48 points.

Wall Street a d'abord digéré "les commentaires de plusieurs responsables régionaux de la Fed", qui ont insisté sur la nécessité de poursuivre les tours de vis monétaires pour juguler l'inflation, ont résumé les analystes de Wells Fargo.

Le président de l'antenne régionale de la Fed de St Louis, James Bullard, avait indiqué jeudi "pencher à ce stade, vers les 75 points de base" pour la prochaine hausse des taux, en septembre.

Celui de l'antenne de Richmond, Thomas Barkin, a, lui, rappelé vendredi, que l'accélération le mois prochain de la réduction du bilan de la Réserve fédérale (Fed), en cessant de réinvestir dans des actifs, allait encore resserrer les conditions financières.

La clé des messages de la Fed sera-t-elle donnée lors du symposium des banquiers centraux de Jackson Hole la semaine prochaine où Jerome Powell, le patron de la Fed, doit prononcer un discours vendredi?

"Vont-ils envoyer de signaux sur la politique monétaire à venir comme ils l'ont fait les années précédentes? Vont-ils insister sur la nécessité d'une politique restrictive?", s'est interrogé Karl Haeling de LBBW.

Sur le marché obligataire, les taux se sont tendus, à plus de 2,97% contre 2,88% la veille pour les bons du Trésor à 10 ans, au plus haut en un mois.

Les rendements obligataires "grimpent à travers le monde et cela affecte les actions", a commenté Peter Cardillo de Spartan Capital Securities.

Karl Haeling notait aussi que "la pression à la baisse sur le marché actions comme sur les obligations est venue de l'Europe" avec les forts taux d'inflation en juillet annoncés au Royaume Uni (+10,1%) et en Allemagne (+7,5%).

"L'impact sur l'économie américaine tient au fait que si l'Europe a tant de pressions inflationnistes, celles-ci dureront plus longtemps aux Etats-Unis", a-t-il ajouté.

Dollar valeur refuge

Le dollar, valeur refuge par excellence, faisait un bond de 0,55% pour le dollar index et de 0,46% face à l'euro. Le billet vert s'inscrivait à 0,9959 euro à un souffle de la parité, déjà atteinte le 12 juillet pour la première fois depuis 20 ans.

Les cours du pétrole ont gagné du terrain, stimulés par la crise du gaz européen; le baril de WTI américain est repassé au-dessus des 90 dollars.

Actif à risque par excellence, le bitcoin chutait de 9,39% vers 20H30 GMT à 21.231 dollars. La monnaie virtuelle a perdu plus de 2.000 dollars ces dernières vingt-quatre heures.

Le Nasdaq, où sont concentrées nombre d'actions technologiques, des actifs plus risqués très sensibles aux hausses de taux, a été le plus affecté.

Meta (Facebook) a perdu 3,84%, Alphabet (Google) 2,27%, Tesla 2,05%.

Quant à Apple, qui par ailleurs a découvert une faille de sécurité sur ses iPhones et iPads qui "pourrait avoir été activement exploitée" par des pirates informatiques, il a cédé 1,51%.

Le constructeur de véhicules Rivian a fondu de 4,04% à 34,45 dollars après avoir annoncé abandonner la production de sa version la moins chère de son pickup truck.

Le groupe pétrolier Occidental Petroleum a bondi de 9,88% à 71,29% alors que Warren Buffett (Berkshire Hathaway) a obtenu un feu vert règlementaire pour faire monter sa participation à 50%.

L'annonce par General Motors de redistribuer un dividende et de reprendre un programme de rachat d'actions a été bien accueillie (+2,53%).

Le titre très spéculatif de l'enseigne d'articles pour la maison en difficulté, Bed Bath and Beyond, s'est écroulé de 40,54% à 11,03 dollars après la défection d'un de ses principaux actionnaires.

Ryan Cohen, le patron de la chaîne de magasins de jeux video, GameStop, s'est délesté d'une participation de quelque 11,8% dans la compagnie.

Plus tôt dans la semaine, il avait révélé sa montée dans le capital, ce qui a fait croire aux investisseurs qu'il allait être un partenaire à long terme et a fait doubler la valeur du titre en quelques jours.

Certains investisseurs se sont estimés trompés et réclament une enquête du gendarme de la Bourse, la SEC.

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