New York (awp/afp) - La Bourse de New York, qui avait démarré fort en première partie de séance, a terminé jeudi en légère hausse au lendemain d'un nouveau modeste relèvement des taux d'intérêt par la Fed, peut-être l'avant-dernier de la série.

Le secteur technologique a mené le rebond, le Nasdaq gagnant 1,01%. à 11.787,40 points. L'indice Dow Jones a grappillé 0,23% à 32.105,25 points et le S&P 500 0,30% à 3.948,72 points.

Mercredi, la Banque centrale américaine (Fed) a relevé les taux d'intérêt d'un quart de point de pourcentage seulement et, surtout, a signalé qu'elle n'envisageait plus qu'une seule autre hausse de cet ordre à court terme, ce qui a rasséréné les marchés jeudi.

"La Fed a dit qu'elle allait faire une pause à la suite d'une autre hausse. C'est un signal positif et c'est pourquoi le marché a affiché une relative bonne performance aujourd'hui", a indiqué Hugh Johnson de Hugh Johnson Economics.

Selon lui, les marchés, qui avaient conclu dans le rouge la veille, avaient "mal interprété" les commentaires du président de la Fed Jerome Powell au cours desquels il a semblé "indiquer que plusieurs hausses pourraient suivre".

"Mais à y regarder de plus près, les marchés réalisent que la Fed compte faire une pause après une seule autre hausse pour évaluer l'impact à la fois des relèvements de taux mais aussi de la diminution de l'octroi de prêts", ce qui devrait ralentir l'économie comme l'inflation, a expliqué l'analyste à l'AFP.

La diminution des prêts à la consommation accordés aux Etats-Unis a commencé cette année, selon M. Johnson, bien avant l'apparition des turbulences dans les banques régionales.

Après la Réserve fédérale, la Banque nationale suisse a annoncé une hausse de taux de 50 points de base à 1,50%, comme prévu, et a affirmé que la crise bancaire du pays était terminée. La Banque d'Angleterre (BoE) a aussi remonté jeudi son taux directeur pour la 11e fois consécutive (+0,25 point à 4,25%).

Jeudi, un indicateur d'emplois a en outre redonné de la bonne humeur au marché avec des dépôts de demandes hebdomadaires d'allocations chômage qui restent bien en dessous des 200.000, à 191.000, contrairement aux attentes.

Du côté du marché immobilier, les ventes de maisons neuves ont légèrement progressé en février à 640.000 en rythme annuel. Elles restent toutefois en chute de 19% sur un an.

A la cote, le marché a été tiré exclusivement par la communication (+1,83%) et les technologies de l'information (+1,65%). Tous les autres secteurs sont restés dans le rouge.

Meta (Facebook et Instagram) a semblé profiter (+2,24%) du mauvais quart d'heure passé par le patron de TikTok lors d'une audience au Congrès américain. La plateforme, filiale du groupe chinois Bytedance, est menacée d'interdiction aux Etats-Unis.

Les autres actions de réseaux sociaux comme Snap (+3,08%) ou Pinterest (+0,51%) ont aussi profité de la situation.

Netflix, qui entre en compétition avec TikTok pour s'accaparer le temps de divertissement des consommateurs, a bondi de 9%.

Le groupe de Jack Dorsey, Block (autrefois Square) a chuté de 14,82% à 61,88 dollars, attaqué par le fonds d'investissement Hindenburg Research. Dans un document publié jeudi, Hindenburg soutient que Block a "trompé les investisseurs en publiant des données surévaluées" concernant le nombre de ses utilisateurs.

Cofondée par l'ancien patron de Twitter Jack Dorsey, Block, qui possède notamment l'application Cash App, est dédiée aux transactions financières.

La plateforme d'échanges de cryptomonnaies Coinbase a fondu de 14,05% alors qu'elle est menacée de poursuites par le gendarme de la Bourse, la SEC, pour violation de la loi sur les valeurs mobilières.

Le marché a salué le plan d'économies du cabinet de conseil Accenture qui a annoncé la suppression d'environ 19.000 postes, soit 2,5% de ses effectifs, étalée sur les 18 prochains mois. Le titre a grimpé de 7,26% à 271,66 dollars.

Sur le marché obligataire, les rendements sur les bons du Trésor à dix ans se sont détendus à 3,39% contre 3,43% mercredi.

afp/rp