Paris (awp/afp) - Les marchés actions amplifiaient leur rebond en Europe lundi à mi-séance, tandis que Wall Street se préparait à faire marche-arrière alors que la tension sur les taux américains reste forte.

Vers 12H10 GMT, Francfort avançait de 1,29% en dépit d'une chute de la production allemande en janvier, Paris montait de 0,90%, Milan de 1,97% et Londres 0,33%. L'Europe semble davantage se focaliser sur les espoirs de reprise économique que sur l'évolution du rendement des obligations souveraines. En Suisse, l'indice SMI progressait de 1,08%.

En revanche, les indices américains s'apprêtaient à faire marche arrière lundi, laissant entrevoir un recul de 0,04% sur le Dow Jones, de 0,53% le S&P 500 et de 1,47% sur le Nasdaq.

Plus tôt, l'Asie a terminé en baisse, en proie à de nouvelles inquiétudes sur les rendements obligataires américains qui continuaient leur ascension lundi.

Le taux américain à dix ans se tendait de 5 points de base, s'affichant à 1,60% lundi vers 12h20 GMT alors qu'aux Etats-Unis, le Sénat a finalement approuvé samedi le plan de 1.900 milliards de dollars voulu par Joe Biden pour soutenir la première économie mondiale frappée par la pandémie.

S'il alimente les espoirs de croissance, ce troisième plan de soutien approuvé par le Congrès pendant la pandémie fait craindre un retour de l'inflation et favorise une montée des taux obligataires.

Toutefois, la banque centrale américaine s'attend à ce que l'inflation soit transitoire et a assuré ne pas être pressée de resserrer sa politique monétaire.

"Les craintes d'augmentation de l'inflation vont rester fortes sur les marchés, notamment avec les chèques/virements de 1.400 dollars du Trésor américain qui auront lieu entre la fin mars, début avril", soulignent les experts d'Aurel BGC.

Et face aux prix du pétrole qui continuent de grimper, "nous nous approchons du point où cela devient plus négatif que positif sur les actifs risqués", observe Stephen Innes, chez Axi.

Aussi, compte-tenu des tensions sur le marché obligataire, les investisseurs "seront extrêmement attentifs à la communication de la Banque centrale européenne" jeudi à l'occasion de sa réunion de politique monétaire, commente Franck Dixmier, directeur des gestions obligataires d'Allianz Global Investors.

"Un manque de fermeté ou de clarté dans le message pourrait créer un événement de marché", prévient-il.

La Banque centrale européenne (BCE) est donc attendue au tournant jeudi, car même s'ils restent à des niveaux très bas, les taux d'intérêt obligataires se sont également tendus en zone euro.

La rotation en faveur des secteurs qui devraient le plus profiter du redémarrage des économies se poursuivait sur le marché.

Les financières ont l'avantage

Deutsche Bank poursuivait son ascension (+4,58% à 11,05 euros) et a désormais gagné environ 20% depuis le début d'année. A Paris, Société Générale s'adjugeait 3,47% à 22,08 euros et BNP Paribas gagnait 2,48% à 52,87 euros.

L'aéronautique sur un petit nuage

Les titres Airbus (+1,56% à 96,91 euros) et Safran (+2,06% à 121,55 euros) montaient après que les Etats-Unis et l'UE ont annoncé vendredi suspendre pour quatre mois les droits de douane respectifs qu'ils appliquent dans le cadre du vieux litige entre l'avionneur américain Boeing et son rival européen. A Francfort, MTU Aero Engines progressait de 1,74% à 201,80 euros.

L'automobile garde le tempo

Le secteur gardait le rythme : que ce soit Stellantis (+4,66% à 14,32 euros) et Renault (+2,81% à 39,64 euros) à Paris ou Volkswagen (+1,49%), BMW (+2,5%) et Daimler (+2,16%) à Francfort.

Carnival à la fête

Le titre du croisiériste grimpait de 5,85% à 1.620,50 pence, bénéficiant de l'optimisme sur les progrès de la campagne de vaccination et la réouverture de l'économie mondiale.

Le Brent à plus de 70 dollars

Le cours du Brent a franchi lundi la barre des 70 dollars pour la première fois depuis janvier 2020, après l'attaque des installations du géant Aramco en Arabie saoudite et sur fond d'optimisme quant à une reprise économique mondiale.

Vers 12H00 GMT, le baril d'or noir de la mer du Nord progressait de 0,19% à 69,49 dollars.

Dans le même temps, le baril américain de WTI pour avril prenait 0,27% à 66,27 dollars.

L'euro cédait 0,37% à 1,187 dollar.

Le bitcoin prenait 0,80% autour de 50.520 dollars.

afp/al