PARIS (awp/afp) - Les marchés européens ont subi des prises de bénéfices lundi après avoir vécu un mois faste, portés par les perspectives de normalisation de la vie économique grâce au développement des candidats-vaccins.

Presque toute l'Europe a fini dans le rouge. Paris a cédé 1,42%, Londres 1,59%. Francfort, longtemps positif, a fini en baisse de 0,33%. A Zurich, le SMI a cédé 0,24%.

La tendance de la journée est "due à des prises de bénéfices et, dans une moindre mesure, aux préoccupations concernant la crise sanitaire elle-même", estime David Madden, analyse de CMC Markets.

Sur le mois, Paris gagne 20%, Francfort presque 15% et Londres plus de 12%.

Le rebond du mois a d'abord été impulsé par le résultat du scrutin du 3 novembre, avec l'accession de Joe Biden à la Maison-Blanche, qui sera toutefois limité dans l'application de son programme par un Sénat penchant toujours côté républicain, avant l'élection de deux derniers sièges en janvier.

Surtout, plusieurs laboratoires autour du monde, Pfizer et BioNTech les premiers le 9 novembre, ont annoncé des résultats prometteurs pour leurs candidats-vaccins contre le Covid-19.

"Cette hausse s'est-elle fait vite? Oui. Projette-t-elle beaucoup de choses qui vont prendre du temps? Oui aussi", analyse Mikael Jacoby, responsable du courtage Europe continentale à Oddo Securities.

L'appétit des investisseurs s'est calmé au fil de novembre: l'annonce autour des vaccins du jour, la demande d'autorisations du laboratoire américain Moderna pour son candidat-vaccin aux États-Unis et en Europe, n'a pas fait réagir les investisseurs.

Wall Street évoluait en baisse, reprenant son souffle après une semaine de records, le Dow Jones étant sur la voie d'inscrire ce mois de novembre comme son meilleur mois depuis 1987. Le Dow Jones reculait de 1,16%, le S&P500 de 0,73% et le Nasdaq, à coloration technologique, de 0,47% vers 17H30 GMT.

Le marché de la dette a été calme, sans grand mouvement parmi les pays européens.

Pour le dernier mois de l'année, les analystes de Saxo Banque restent "confiants sur la tournure des Bourses, avec une poursuite de la phase haussière en perspective".

Ils se méfient cependant de plusieurs rendez-vous décisifs, comme "un accord sur le Brexit, idéalement finalisé pour le sommet européen des 10 et 11 décembre" ainsi que "le risque de shutdown" (mise à l'arrêt du gouvernement fédéral par manque de financement de l'État) aux États-Unis autour de cette même date.

L'automobile cale ___

En Allemagne, l'une des grosses capitalisations du marché, le constructeur Volkswagen, a terminé en queue de tableau, en baisse de 3,14% à 141,34 euros. La présidence du conseil de surveillance du constructeur doit se réunir mardi selon la presse sur fond de conflit entre le président du directoire Herbert Diess et les puissants représentants des salariés à propos de nominations de postes de direction.

En France, Renault a cédé 2,23% à 33,36 euros et Peugeot, qui a moins progressé que son homologue en novembre, a perdu 1,13% à 19,77 euros.

Les pétrolières nerveuses ___

Les incertitudes autour de la réunion de l'Opep ouverte jusqu'à mardi pour décider d'une réduction de la production de pétrole ont pesé sur les cours du baril ainsi que sur les valeurs pétrolières.

A Paris, Total a reculé de 4,97% à 35,83 euros, et TechnipFMC de 3,95% à 7,19 euros.

A Londres, BP a reflué de 5,80% à 248 pence et Shell de 5,09% à 1.271 pence.

Les indices en bref ___

Paris - CAC 40 -1,42% 5.518,55 points

Londres - FTSE 100 -1,59% 6.266,19 points

Francfort - Dax -0,33% 13.291,16 points

Madrid - IBEX 35 -1,39% 8.076,90 points

Milan - FTSE MIB -1,30% 22.060,98 points

Zurich - SMI -0,24% 10.476,43 points

Amsterdam - AEX -0,92% 606,02 points

Bruxelles - Bel 20 -1,40% 3.667,16 points

Lisbonne - PSI 20 -1,01% 4.604,72 points

afp/rp