PARIS (Reuters) - Les principales Bourses européennes sont attendues en hausse mercredi avec l'espoir d'un rebond à Wall Street mais ils ne devraient regagner qu'une partie du terrain cédé la veille, les préoccupations liées à la dégradation des perspectives de croissance et à son impact sur les résultats des entreprises n'étant pas près de se dissiper.

Les contrats à terme sur indices suggèrent une progression de 0,87% pour le CAC 40 à Paris, de 0,67% pour le Dax à Francfort, de 0,62% pour le FTSE 100 à Londres et de 0,6% pour l'EuroStoxx 50.

Le marché parisien a perdu 1,66% mardi et l'indice large européen Stoxx 600 1,14% après les premiers résultats des enquêtes PMI de S&P Global pour mai, qui suggèrent un ralentissement de la croissance et le maintien de pressions inflationnistes élevées.

Wall Street a souffert de son côté de l'annonce d'une chute de 16,6% des ventes de logements neufs et des avertissements de Snap et Abercrombie & Fitch sur leurs résultats. Des nouvelles jugés d'autant plus inquiétantes qu'elles interviennent dans le contexte de la remontée rapide des taux d'intérêt de la Réserve fédérale, censée juguler l'inflation au risque de précipiter l'économie dans la récession.

Les investisseurs suivront donc avec une attention particulière la publication du compte rendu de la réunion d'avril de la Réserve fédérale à 18h00 GMT, alors que le débat sur l'opportunité de hausses de taux de plus d'un demi-point lors d'une ou plusieurs des prochaines réunions n'est toujours pas tranché.

En Europe, les chiffres détaillés du produit intérieur brut (PIB) allemand au premier trimestre montrent une croissance de 0,2% par rapport aux trois mois précédents et de 3,8% sur un an.

À WALL STREET

La Bourse de New York a fini en ordre dispersé mardi, seul le Dow Jones terminant en hausse, les craintes de récession ayant altéré l'appétit des investisseurs pour le risque.

Le Dow a gagné 0,15%, ou 48,38 points, à 31.928,62 mais le Standard & Poor's 500, plus large, a perdu 32,27 points, soit 0,81%, à 3.941,48 et le Nasdaq Composite a reculé de son côté de 270,83 points (2,35%) à 11.264,45 points.

Au-delà des indicateurs économiques décevants du jour, les investisseurs ont surtout été préoccupés par l'avertissement de Snap sur ses résultats du deuxième trimestre, une annonce qui a fait plonger le titre de 43,1% et s'est répercutée sur tout le secteur des réseaux sociaux.

Meta Platforms, Alphabet, Twitter et Pinterest ont chuté entre 5% et 24%, tandis que le secteur de la communication du S&P-500 a décliné de 3,7%.

Les contrats à terme sur les principaux indices suggèrent pour l'instant une ouverture en hausse d'environ 0,3% pour le Dow Jones, 0,4% pour le S&P 500 et 0,7% pour le Nasdaq.

EN ASIE

À la Bourse de Tokyo, l'indice Nikkei a connu une séance hésitante mais a terminé en repli de 0,26%.

En Chine, après des débuts en dents de scie, la tendance s'est clairement orientée à la hausse, les espoirs de nouvelles mesures de relance reprenant le dessus: le SSE Composite de Shanghai, après avoir perdu jusqu'à 0,3%, prend 1,02% et le CSI 300 avance de 0,44%.

CHANGES/TAUX

Le dollar est reparti à la hausse face à un panier de devises de référence (+0,13%) après être tombé mardi à son plus bas niveau depuis un mois, un rebond favorisé par la stabilisation au moins provisoire des rendements des bons du Trésor américain.

Ceux-ci avaient nettement reculé en réaction aux chiffres des ventes de logements neufs: le deux ans est tombé en séance à 2,464%, au plus bas depuis le 19 avril, et le dix ans à 2,718%, au plus bas depuis le 27 avril. Tous deux sont depuis remontés, à 2,502% et 2,7452% respectivement.

Le dix ans allemand est lui aussi en légère hausse dans les premiers échanges, à 0,96%.

L'euro revient à 1,0693 dollar (-0,38%) contre 1,0748 au plus haut mardi, son meilleur niveau depuis le 25 avril.

Le dollar néo-zélandais, lui, est en nette hausse (+0,53%) après le relèvement d'un demi-point, à 2,0%, du taux directeur de la banque centrale de Nouvelle-Zélande, accompagné de commentaires suggérant que ce taux pourrait monter encore plus que prévu auparavant.

PÉTROLE

Le prix du pétrole est soutenu une nouvelle fois par les spéculations sur un embargo européen visant le brut russe et par l'approche de la saison des grands déplacement estivaux aux Etats-Unis, synonyme de pics de demande de carburants.

Le Brent gagne 0,6% à 114,24 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) 0,66% à 110,49 dollars.

(Rédigé par Marc Angrand)