Vendredi  2
juillet
Le point hebdo de l'investisseur
intro La semaine a mal débuté en Europe, avec le retour des craintes sanitaires en raison de la propagation rapide du variant Delta, qui pourrait contrarier la reprise économique. Les grands indices ont toutefois réduit leurs pertes, avec l'enchaînement de records aux Etats-Unis, grâce aux bonnes statistiques et la nouvelle poussée des cours pétroliers.
Le rapport mensuel sur l'emploi, dévoilé ce vendredi, a rassuré, avec des créations de postes bien supérieures aux attentes.
Indices

Sur la semaine écoulée, le rouge domine en Asie. Le Nikkei enregistre une perte hebdomadaire de 1%, le Shanghai Composite de 2,4% et le Hang Seng de 3,4%.

En Europe, le bilan est aussi négatif malgré le rebond en fin de semaine. Le CAC40 cède 1,2% tandis que le Dax et le Footsie sont quasi stables. Pour les pays périphériques de la zone euro, l'Espagne signe la plus mauvaise performance avec -2.3%, l'Italie perd 1% tandis que le Portugal tire son épingle du jeu, avec un gain de 1%.

C'est en revanche carton plein au pays de l'Oncle Sam. Si le Dow Jones grappille 0,7%, le S&P500 et le Nasdaq100 ont enchaîné les records, avec des gains hebdomadaires respectifs de 1,2% et 2,2%.

Surperformance du CAC40 face à l'IBEX

image
Matières premières

Les marchés pétroliers donnent l'impression de reprendre leur souffle alors que toutes les attentions se portent sur la réunion de l'OPEP+, où les treize participants peinent à trouver un accord. Rappelons que le cartel doit statuer sur l'évolution des quotas de production à compter du mois d'août. L'offre devrait bel et bien augmenter dans les prochains mois mais le rythme de sa croissance est toujours sujet à controverse. Dans cadre, le Brent se stabilise sur ses sommets aux alentours de 75,6 USD tandis que la référence américaine gagne du terrain à 75 USD.

L'or et l'argent poursuivent leur mouvement de latéralisation horizontale. En quelques mots, il n'y a rien de nouveau à l'horizon, les investisseurs favorisent les actifs risqués et veulent croire au scénario d'un pic d'inflation éphémère. Relevons que les taux réels américains à 10 ans poursuivent leur détente, ce qui n'a pas d'impact significatif sur le cours de la relique barbare. L'or s'échange à 1785 USD tandis qu'il faut débourser 26,2 USD pour une once d'argent. Toujours dans le registre des métaux, l'heure est à la temporisation sur le marché du cuivre, qui progresse tout de même de plus de 20% depuis le 1er janvier.

Du côté des soft commodities, le prix du maïs est de nouveau reparti violemment à la hausse à 720 cents le boisseau (voir graphique). Dans son dernier rapport, l'USDA a dévoilé des estimations relativement prudentes sur les superficies de plantations aux Etats-Unis, de quoi faire bondir les cours puisqu'en parallèle, la demande chinoise reste considérable.

Retour du maïs sur ses récents sommets

image

Marchés actions

Hella : le bal des prétendants

Il y a eu beaucoup d'agitations autour de l'équipementier automobile allemand Hella ces dernières semaines. En avril dernier, Manager Magazin révélait que la famille Hueck avait mandaté la banque Rothschild pour trouver un acquéreur à sa participation de 60% dans l'entreprise. L'action avait alors gagné 13% sur la séance du 27 avril. Un mois plus tard, nouvelle envolée de près de 10% après que la même publication eut précisé que les candidats se bousculaient au portillon pour racheter le groupe qui pèse actuellement près de 6,5 milliards d'euros. Non seulement des fonds connus comme Bain, Advent ou Blackstone, mais aussi des industriels au nombre desquels, selon MM, les français Faurecia et Compagnie Plastic Omnium, l'allemand ZF et le chinois Hasco.

Finalement, c'est le compatriote Knorr-Bremse qui a dégainé le premier en confirmant cette semaine étudier un rachat, mais que rien n'est acquis et que la réflexion n'en est qu'à un stade préliminaire. Une nouvelle que le marché n'a pas très bien accueillie puisque le titre du spécialiste des systèmes de freinage pour matériel ferroviaire et utilitaires a perdu plus de 10% sur la séquence hebdomadaire. L'Agence Reuters en a profité pour rappeler que Faurecia et Plastic Omnium seraient toujours sur les rangs pour Hella, dont le cours a touché un plus haut historique en séance à 61,90 EUR mardi.

Cette foule de prétendants a créé une prime spéculative qui propulse l'entreprise de Lippstadt sur des niveaux de valorisation nettement supérieurs à ceux du secteur.

Evolution du titre Hella

image
Marché obligataire

Le rendement des obligations d'Etat occidentales a eu tendance à reculer cette semaine, dans le sillage d'un T-Bond 10 ans dont le taux s'inscrit à 1,43%. En Europe, le Bund revient à -0,24% et l'OAT française repasse sous 0,10%. Le bloc Espagne / Portugal recule sur les 0,33% et la dette italienne revient à 0,77%, juste en dessous du rendement de l'obligation grecque (0,78%). Le spread entre le Bund et le BTP revient autour de 100 points.
Marché des changes

Le dollar a poursuivi son renforcement face à l'euro, mouvement amorcé fin mai et amplifié après la décision de la Fed de préparer les marchés à une politique plus restrictive. En données chiffrées, la monnaie unique est passée des portes de 1,23 USD il y a un mois et demi à 1,183 USD.
Sur la période récente, le renforcement du variant delta du coronavirus dans plusieurs régions, notamment en Europe et en Asie, contribue à soutenir le billet vert, qui a même conforté son statut vis-à-vis du franc suisse (0,9256 CHF). Et encore, les cambistes soulignent que la robustesse du pétrole a sans doute un peu atténué l'appréciation du dollar.
Statistiques économiques

Au niveau de la macroéconomie, les données chinoises ont déçu. L'indice PMI manufacturier ressort à 50,9 (51 précédemment) et celui des services recule à 53,5 (55,2 le mois dernier).
En revanche, les statistiques ont pour la plupart dépassé les attentes en zone euro. L'indice PMI grimpe à 63,4, le chômage retombe à 7,9% et l'indice CPI est dans le consensus à +1,9%. Quant à l'indice des prix à la production, il progresse de 1,3% alors que le marché anticipait 1,2%.

Outre-Atlantique, les chiffres sont beaucoup plus mitigés L'indice PMI de Chicago chute à 66,1 (75,2 le mois dernier), l'ISM manufacturier recule à 60,6 et les dépenses de construction de 0,3%. Seul l'indice de confiance du Conference Board a bondi à 127,3.

Concernant les données sur l'emploi, l'ADP a fait état de 692K créations de postes dans le secteur privé et les inscriptions hebdomadaires au chômage sont au plus bas depuis le début de la pandémie (364K). Le point d'orgue de la semaine était le rapport mensuel sur l'emploi. Le taux de chômage remonte légèrement à 5,9% mais 850K emplois ont été créés sur la période, avec un salaire horaire en hausse de 0,3%.
Il est urgent d'attendre

Les marchés financiers continuent à regarder vers le haut, même si les indices européens semblent avoir touché un plateau depuis quelques semaines. Il faut dire que les gains copieux accumulés au premier semestre ont besoin d'être digérés. Les investisseurs peaufinent leurs stratégies avant les premières indications de normalisation des politiques monétaires des banques centrales. La Fed devrait ouvrir le bal, même si elle s'emploie à faire comprendre aux marchés qu'il est urgent d'attendre.
Les premières publications de résultats semestriels des entreprises sont attendues dans dix jours et devraient apporter leur lot d'enseignements pour la seconde moitié de l'année, notamment l'impact des tensions sur l'approvisionnement et le fret maritime sur les trajectoires de bénéfices.