Paris (awp/afp) - Les investisseurs restaient prudents mercredi, attendant la publication du rapport mensuel CPI de l'inflation aux Etats-Unis, l'accélération de la hausse des prix ayant déclenché depuis le début de l'année un repli très marqué des actions.

L'Europe a ouvert en baisse: Paris reculait de 0,63%, Francfort de 1,02%, Londres de 0,88% et Milan de 0,59% vers 07H30 GMT.

En Asie, les marchés se sont timidement repris après un début de semaine difficile: Tokyo a pris 0,54% tandis que Shanghai (+0,09%) et Hong Kong (+0,06%) progressaient un peu dans les derniers échanges.

Après un début de semaine attentiste sur les marchés actions, l'indice des prix CPI aux Etats-Unis pourrait venir bousculer les investisseurs. La hausse des prix dans les économies occidentales, au plus haut depuis 40 ans, a tourmenté ces derniers mois les marchés, qui s'impatientent de la voir revenir sous contrôle.

L'inflation américaine est encore attendue en hausse en juin sur un an, après 8,6% en mai.

Si l'indice CPI est traditionnellement moins regardé par la Réserve fédérale américaine (Fed) que l'autre indice de l'inflation américaine, le PCE, "c'est le rapport CPI du mois dernier, beaucoup plus fort que prévu, qui a abouti à une décision de la Fed de [hausse des taux directeur] de 0,75 point de pourcentage lors d'une seule réunion, pour la première fois depuis 1994", au lieu des 0,50 point de pourcentage attendu, rappelle Jim Reid, analyste de la Deutsche Bank.

Un nouveau tour de vis de cette ampleur pour la prochaine réunion de la Fed en juillet est presque considéré comme acquis par les investisseurs, mais l'attitude pourrait être moins agressive lors des dernières réunions de l'année en cas de bonne nouvelle sur l'indice.

En Europe, les premières estimations de l'inflation en juin ont été confirmées en France (5,8%) et en Allemagne (7,6%).

Plus tôt mercredi, les banques centrales de Corée du Sud et de Nouvelle-Zélande ont remonté fortement leurs taux directeurs, note aussi Jeffrey Halley, analyste d'Oanda.

Vent d'optimisme sur les valeurs aériennes

Les compagnies aériennes au Japon ont fait fi de la nouvelle vague de Covid-19 grâce à la confiance affichée la veille par le géant American Airlines (+9,98% à Wall Street mardi) sur ses ventes trimestrielles et le reflux des prix du pétrole. ANA Holdings (+1,07%) et Japan Airlines (+1,43%) ont ainsi progressé.

En Europe, la tendance se poursuivait aussi, avec Air-France-KLM en hausse de 1,26% et Lufthansa de 1,32%. Elle s'étendait aussi au leader européen dans la gestion des réservations pour le secteur du tourisme Amadeus (+2,27%).

EDF suspendu avant sa renationalisation

Le titre de l'énergéticien français EDF était suspendu à la Bourse de Paris à sa demande et "jusqu'à nouvel ordre", alors que le gouvernement a promis de nationaliser l'entreprise. Depuis cette annonce, le titre a pris plus de 30%, et valait 10,23 euros au moment de sa suspension.

Le pétrole encore sous le choc

Après leur chute de plus de 7% mardi, dans un climat d'anxiété quant à la possibilité d'une récession mondiale, les prix du pétrole peinaient à rebondir mercredi.

Vers 07H15 GMT, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en septembre prenait 0,86%, repassant tout de même au-dessus des 100 dollars (100,34 dollars) après sa première clôture sous ce seuil depuis trois mois mardi.

Le baril de West Texas Intermediate (WTI) américain, pour livraison en août, gagnait 0,95% à 96,73 dollars.

L'euro revient vers la parité

Après avoir brièvement touché la parité avec le dollar, du jamais vu depuis 2002, puis avoir rebondi mardi, l'euro repartait à la baisse face au billet vert, à 1,0010 dollar (-0,27%) vers 07H30 GMT.

Le bitcoin montait de 0,25% à 19'490 dollars.

afp/ol