par Ben Blanchard

24 janvier (Reuters) - Huit bombardiers et quatre avions de chasse sont entrés par le sud dans la zone d'identification de défense aérienne de Taïwan samedi, amenant l'armée de l'air taïwanaise à déployer son système antimissile, a annoncé le ministre de la Défense de l'île.

La Chine, qui ne reconnaît pas l'indépendance de Taïwan, mène depuis des mois des incursions presque quotidiennes dans la zone aérienne se situant entre le Sud de Taïwan et les îles Pratas, contrôlées par Taïwan, dans la mer de Chine du Sud.

Il s'agit cependant, la plupart du temps, d'un ou deux avions de reconnaissance.

La présence d'autant d'avions de combat en une seule mission - Taïwan estime qu'il s'agit de huit bombardiers nucléaires H-6K et de quatre avions de chasse J-16 - est inhabituelle.

Selon une carte fournie par le ministère, la zone survolée par les avions chinois, qui comptaient parmi eux également un avion anti-sous-marins Y-8, est bien celle où se tient habituellement les missions chinoises près des îles Pratas.

Les appareils se trouvaient cependant encore bien loin de l'île principale.

Les forces armées de Taïwan ont mis en garde les avions de combat et ont déployé leur système antimissile pour les surveiller, a ajouté le ministère.

La Chine n'a pas fait de commentaire. Par le passé, elle expliquait qu'elle menait des exercices de défense pour la sécurité et la souveraineté du pays.

Pékin regarde avec une inquiétude le soutien apporté par les Etats-Unis à Taïwan, un soutien grandissant sous l'administration Trump. Cette mission se déroule deux jours après l'investiture de Joe Biden à la présidence américaine.

"Nous continuerons d'apporter notre soutien à Taïwan afin qu'elle maintienne son indépendance", a déclaré le porte-parole du département américain, Ned Price, dans un communiqué.

La porte-parole du Conseil de sécurité nationale pour la Maison blanche, Emily Horne, a fait savoir que l'engagement des Etats-Unis envers Taïwan était "extrêmement solide" après la cérémonie d'investiture de Joe Biden à laquelle l'ambassadeur de l'île, Hsiao Bi-khim, a assisté.

(version française Caroline Pailliez et Camille Raynaud)