• AMF : une obligation de formation à l’ESG pour les professionnels

L’examen AMF déployé en 2010 a été instauré en réaction à la crise des subprimes, provoquée par de graves manquements éthiques de certains acteurs. Afin de rendre les opérateurs de marchés plus attentifs aux questions déontologiques et réglementaires, mais aussi de s’assurer d’une base de connaissances minimum de leur part, certains acteurs de la place financière opérant en France (vendeurs, gérants, responsable de la compensation d’instruments financiers...) se sont vus dans l’obligation de répondre à un QCM de 115 questions. Pour intégrer les principes de la finance verte, la prise en compte des risques climatiques et des labels ESG et ISR, l’AMF a porté ce nombre de questions à 120, dont 4 à 15 seront dédiées à la finance durable. 

En plus de l’augmentation de la pondération des questions ESG dans l’examen généraliste afin d’accélérer “la maîtrise et l’intégration des enjeux environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG)”, l’institution a décidé de créer un certificat spécifique pour ceux désirant approfondir ce champ d’expertise. Ce module optionnel sera composé de 60 questions.

  • Total-ment propre ? 

Total, qui a récemment changé de nom pour TotalEnergies, explore des pistes pour accélérer ses promesses climatiques et investit déjà dans les énergies renouvelables. Greenpeace France et Reclaim Finance viennent de publier un rapport dantesque sur la pétrolière française. Ce dernier révèle qu'en 2020, Total a produit 447 unités d'énergies fossiles contre 1 d’énergie renouvelable, soit 0,3% de son mix énergétique. C'est encore loin de ce que l’on pouvait espérer compte tenu de l’ampleur de sa communication pro-énergies vertes. Même si la major a l'ambition d'atteindre la neutralité carbone à l'horizon 2050, il va falloir quelques engagements supplémentaires pour nous convaincre que Total est effectivement entré dans un cycle vertueux de croissance verte.

  • Réchauffement climatique : la route maritime du nord devient une réalité économique

Il est déjà loin le temps où l’on voulait se convaincre qu’il y aurait un monde d’avant et un monde d’après le confinement. Alors que nous discutons chaque semaine dans cette rubrique des avancées (souvent poussives mais effectives) dans le domaine de l’investissement ESG, on apprend qu’un Méthanier Russe de la société Sovcomflot est parvenu à traverser l’arctique en plein cœur de l’hiver. Le groupe, propriétaire de 145 navires, s’en félicite dans un communiqué de presse.  

La société maritime d’envergure mondiale spécialisée dans le transport de pétrole brut, de produits pétroliers, de gaz liquéfié, et dans les services de production de pétrole et de gaz offshore a confirmé samedi que le “Christophe de Margerie” (baptisé ainsi en hommage à l’ex-Président de Total décédé en 2014 et partisan d’un rapprochement franco-russe) était parvenu à naviguer en plein océan Arctique au beau milieu de l’hiver. Une première mondiale rendue possible grâce à la fonte des glaces occasionnée par le réchauffement climatique. Ce voyage est vu comme un progrès par la société russe dont le PDG déclare : "Grâce au premier voyage NSR (Northern Sea Route) effectué par le Christophe de Margerie en mai 2020, ainsi qu'au voyage NSR actuel, la navigation dans la partie orientale de l'Arctique a pratiquement doublé. L'allongement de la période de navigation dans l'Arctique signifie que ce corridor de transport nordique peut être utilisé plus efficacement, ce qui profitera à l'économie russe et mondiale".

Cela sonne comme une victoire géo-stratégique pour la Russie. Moins pour les défenseurs de l’environnement.

La distance Rotterdam - Shanghai est de 4 344 Milles marins en passant par la route maritime du nord contre 7 449 Milles marins en passant par le canal de Suez, ce qui permet un gain de temps considérable.

Source : The Economist

  • UBER : Ses chauffeurs ne sont pas des travailleurs indépendants selon la justice britannique

La justice britannique a rejeté le recours d’Uber, cette décision de la Cour suprême confère aux chauffeurs un statut intermédiaire de "workers" entre l’indépendance et le salariat, avec des  avantages sociaux : un salaire minimum ou des congés payés. Les décisions de justice se multiplient à l’encontre d’Uber concernant le statut de ses chauffeurs ou livreurs en Europe.

Cette décision fait suite à une bataille juridique de plusieurs années en Angleterre, la justice britannique avait donné raison aux chauffeurs, estimant que le temps de connexion à l’application crée un lien de subordination et donc, qu’un chauffeur est considéré comme un travailleur avec un contrat. Cette décision peut être considérée comme "la défaite la plus importante subie par Uber sur le statut de ses chauffeurs", estime le Financial Times. La plateforme a essuyé la même défaite en France en 2020. Mais le marché britannique est l’un des plus importants pour la plateforme américaine. Par conséquent, si des milliers de plaintes similaires devaient être examinées, Uber pourrait ne plus être rentable et avoir à augmenter ses tarifs.

  • Air Liquide se tourne vers le Japon pour développer l’hydrogène

La société spécialisée dans le commerce de gros Itochu s’est associée à Air Liquide pour développer une usine d'hydrogène liquide dans le centre du Japon qui, une fois terminée, sera l'une des plus grandes du monde, nous apprend le Nikkei Asia. Cette usine a pour but d’accélérer l’adoption de l’hydrogène comme forme d’énergie propre au Japon. En effet, le premier ministre Yoshihide Suga cherche à promouvoir l'hydrogène comme un important substitut aux carburants traditionnels. Dans le détail, cette usine devrait produire 30 tonnes d’hydrogène par jour permettant ainsi d’alimenter 42000 véhicules. Du côté d’Air Liquide, ce partenariat fait suite à l’accord pour la construction d’une usine dans le Nevada, qui, à la fin de sa construction, sera la plus grande du monde. À l’heure actuelle, l’hydrogène est encore beaucoup trop cher pour être utilisé dans la vie courante avec une électricité produite environ 2 fois plus chère que les tarifs en vigueur. La réduction des coûts est l’un des objectifs majeurs pour développer son utilisation pour la décennie à venir.