New York (awp/afp) - Le spécialiste américain de prêts en cryptomonnaies BlockFi a annoncé lundi s'être placé sous la protection de la loi des faillites aux Etats-Unis, attribuant ses difficultés à l'écroulement de la plateforme d'échanges de devises virtuelles FTX qui était venu à sa rescousse cet été.

La société fondée en 2017 a déposé un dossier auprès d'un tribunal du New Jersey.

BlockFi s'était retrouvé dans la tourmente au premier semestre après la chute généralisée de la valeur des cryptomonnaies, qui a fait trébucher plusieurs entreprises du secteur.

Certains des clients ayant déposé de l'argent auprès de BlockFi, contre la promesse du versement d'intérêt élevés, avaient alors pris peur et retiré leurs fonds. La plateforme était aussi affectée par la liquidation de la société d'investissement singapourienne Three Arrows Capital, à qui elle avait prêté de l'argent.

Pour l'aider à surmonter ces remous, FTX avait offert son aide, proposant notamment d'octroyer une ligne de crédit de 400 millions de dollars.

Mais FTX a depuis été emporté par ses propres ennuis, la société déposant le bilan le 11 novembre.

BlockFi a dû dans la foulée suspendre la majorité de ses activités, dont les retraits.

"Depuis cette pause, notre équipe a exploré toutes les options stratégiques et alternatives qui s'offrent à nous", indique un message sur le site de BlockFi.

Déposer le bilan, dans l'Etat du New Jersey, permettra à la société "de stabiliser l'activité" et lui donnera "la possibilité de mettre en oeuvre un plan de réorganisation qui maximise la valeur pour toutes les parties prenantes, y compris nos clients", est-il ajouté.

L'entreprise prévoit de se concentrer sur la récupération de l'argent dû par d'autres entreprises, dont FTX. Elle précise avoir "plus de 100.000 créanciers".

Elle indique aussi avoir à sa disposition 257 millions de dollars en espèces, ce qui devrait lui permettre de financer ses opérations pendant la restructuration.

La faillite de FTX a provoqué un effet domino touchant plusieurs autres sociétés du secteur des cryptomonnaies.

L'entreprise française Coinhouse, qui propose d'épargner en cryptomonnaies, a ainsi bloqué mi-novembre les retraits de ses livrets expliquant que certains sites partenaires à qui elle avait prêté des fonds avaient eux-mêmes bloqué les sorties d'argent.

afp/rp