Zurich (awp) - La Bourse suisse n'est pas parvenue à poursuivre sur sa lancée positive de la veille et a terminé dans le rouge mardi. Le SMI a évolué latéralement dans une fourchette étroite un peu au-dessus de la barre des 11'100 points durant presque toute la séance, se redressant un peu sur la fin dans le sillage de Wall Street.

A New York, Wall Street gagnait prudemment un peu de terrain en matinée.

"L'euphorie entourant les données sur l'emploi de vendredi s'est estompée lundi, lorsque des responsables de la Fed sont venus dire que ses taux allaient dépasser le niveau de 5% et y rester pendant un certain temps", a expliqué Ipek Ozkardeskaya, de Swissquote.

En outre, les investisseurs deviennent "plus prudents avant les données sur l'inflation américaine de jeudi", a observé Craig Erlam, analyste de marché pour Oanda. Ils seront, selon lui "très attentifs au fait qu'un mauvais rapport pourrait inciter les décideurs à rester sur leurs positions pendant un certain temps encore".

Dans un discours à Stockholm sur l'indépendance des banques centrales, le patron de la Réserve fédérale Jerome Powell a reconnu que "rétablir la stabilité des prix lorsque l'inflation est élevée peut exiger des mesures qui ne sont pas populaires à court terme alors que nous augmentons les taux d'intérêt pour ralentir l'économie".

"L'absence de contrôle politique direct sur nos décisions nous permet de prendre ces mesures nécessaires sans tenir compte des facteurs politiques à court terme", a ajouté M. Powell.

Le SMI a terminé en recul de 0,45% à 11'162,15 points, avec un plus bas à 11'108,18 points et un plus haut à 11'180,51 points. Le SLI a cédé 0,47% à 1726,31 points et le SPI 0,49% à 14'308,19 points. Sur les 30 valeurs vedettes, 23 ont reculé, 6 avancé et UBS a fini inchangée.

Credit Suisse (-0,1%) a mieux résisté que Julius Bär (-0,7%).

Lonza (+1,9%) précède Swiss Life (+1,0%) et Straumann (+0,7%) sur le podium du jour.

Plombé par les faibles résultats de son concurrent Robert Walters, Adecco (-6,1%) a fini lanterne rouge, derrière VAT (-3,0%) et Novartis (-2,1%).

Selon des courtiers, des représentants de Novartis auraient formulé, lors d'une conférence sur la santé de JPMorgan, des déclarations jugées décevantes sur le traitement oncologique Kisqali.

Roche (+0,4%) a gagné du terrain et Nestlé (-0,2%) en a perdu.

Sonova (-1,4%) a vu sa recommandation ramenée "reduce" de "hold" par Kepler Cheuvreux, qui a aussi sabré son objectif de cours de près d'un cinquième à 206 francs suisses. Selon les analystes, le lancement par le concurrent GN du Resound Omnia met en péril la position dominante du groupe de Stäfa. La cession des produits en vente libre outre-Atlantique et l'environnement d'affaires dégradé laissent augurer dans l'immédiat une croissance inférieure aux prévisions sur le moyen-terme.

Après avoir profité en début de séance d'un relèvement de recommandation à "sector perform" par la Banque royale du Canada qui a aussi augmenté l'objectif de cours, Swatch (-0,3%) est rentré dans le rang. L'analyste s'attend à une reprise du marché chinois, dont l'horloger biennois est le plus dépendant. Il a aussi relevé l'objectif de cours de Richemont (+0,2%) et confirmé "outperform". Le gestionnaire genevois de marques de luxe doit poursuivre sur la voie de la croissance cette année, anticipe l'expert. Un meilleur contrôle des coûts pourrait en outre générer un regain de rentabilité.

Sika (-1,7%) publiera son chiffre d'affaires 2022 mercredi. Les analystes tablent sur 10,6 milliards de francs suisses et une croissance organique ramenée à 13,9% contre 15,1% en 2021. Ils seront en outre à l'affût d'informations relatives au rachat des activités chimiques de l'allemand BASF, la plus grosse acquisition de l'histoire de l'entreprise. Cette dernière avait été sommée de se séparer de certaines parties de MBCC.

Holcim (-0,7%) a annoncé l'acquisition, pour un montant non divulgué, de l'italien Nicem. La société, basée près de Bergame, est spécialisée dans le carbonate de calcium. Ce rachat s'inscrit dans la "Stratégie 2025" du groupe zougois visant notamment à effectuer des acquisitions complémentaires dans les agrégats et le béton prêt à l'emploi.

Sur le marché élargi, EFG (-1,5%) a été dégradé à "neutral" de "buy" par UBS, qui a relevé l'objectif de cours. L'analyste estime notamment que la valorisation du titre déjà largement suffisante.

Santhera (-3,6%) va obtenir l'équivalent de 5 millions de francs suisses d'actions de son homologue Idorsia (-1,3%), que le laboratoire est libre de vendre pour "soutenir ses besoins financiers à court terme".

Pierer Mobility (+1,4%) s'attend à une croissance des recettes de 19% en 2022, soit dans le haut de la fourchette annoncée fin décembre. Pour l'année en cours, le motoriste autrichien mise toujours sur une progression des ventes de motos et de vélos, comprise entre 6 et 10%.

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