Zurich (awp) - La Bourse suisse a connu un coup d'arrêt vendredi, terminant nettement dans le rouge au lendemain d'une nette progression. Le SMI a évolué durant toute la séance en territoire négatif, signant son plus haut du jour dans les premiers échanges.

L'indice vedette de SIX a par la suite nettement fléchi, avant de modérer la rapidité de son repli tentant de se reprendre un peu après l'ouverture à Wall Street. Il a terminé au-dessus de la barre symbolique des 11'800 points dont il s'était rapproché à moins de 10 points à son plus bas du jour. Selon des observateurs, on a assisté à une réaction technique après la nette hausse de la veille.

A New York, Wall Street reculait légèrement en matinée. Les investisseurs étaient notamment préoccupés par l'interdiction des cryptomonnaies par les autorités chinoises.

"Le marché digère après une semaine volatile", a observé Adam Sarhan, fondateur et directeur général de la société de gestion 50 Park Investments. Après un décrochage lundi, puis un rebond mercredi et jeudi, les indices ont retrouvé leurs niveaux de la fin de semaine dernière. "Je pense qu'aujourd'hui, c'est prises de bénéfices après un gros rebond", a expliqué le gérant.

Le spectre du promoteur immobilier chinois Evergrande n'est plus qu'une arrière-pensée pour les opérateurs, même si le groupe n'a rien communiqué au sujet d'une échéance de dette en dollars fixée jeudi. La Chine retenait davantage l'attention des investisseurs du fait de la décision de la Banque centrale de déclarer illégales toutes les transactions financières en cryptomonnaies.

"Cela met de la pression sur les actions [en général] parce que cela pourrait mener à d'autres restrictions" de la part des autorités chinoises, en particulier sur les actifs jugés à risque, a fait valoir M. Sarhan.

Le SMI a terminé en recul de 1,02% à 11'817,20 points, avec un plus bas à 11'805,51 et un plus haut à 11'928,51 points. Sur l'ensemble de la semaine, l'indice phare de SIX s'est contraté de 0,99%. Le SLI a cédé 1,13% vendredi, à 1938,98 points et le SPI 1,01% à 15'338,57 points. Sur les 30 valeurs vedettes, 25 ont reculé et cinq avancé.

Credit Suisse (+0,9%) a terminé sur la plus haute marche du podium du petit groupe des gagnants, suivi par Vifor (+0,7%), UBS (+0,6%), AMS (+0,5%) et Adecco (+0,4%).

Selon le Financial Times, la banque aux deux voiles aurait vendu encore l'année dernière des emprunts obligataires d'Evergrande, actuellement au bord de l'asphyxie financière et endetté à hauteur de plus de 300 milliards de dollars. Pendant des années, le numéro deux bancaire helvétique été un des principaux directeurs d'émission des titres de dette du géant immobilier chinois.

Son homologue aux trois clés sera fixé lundi sur le sort réservé à son appel au jugement qui a vu la justice française lui infliger pour 4,5 milliards d'euros d'amende et dommages intérêts. La décision sera probablement portée ensuite devant la Cour de cassation.

La troisième bancaire, Julius Bär (-0,1%) a limité la casse.

Straumann (-3,4%), Givaudan (-3,0%) et Sonova (-w2,9%) sont les trois plus gros perdants du jour.

Dans le camp des poids lourds, Nestlé (-1,4%) a sous-performé l'indice, Roche (-0,6%) et Novartis (-0,5%) ont mieux résisté.

Richemont (-0,5%) n'a pas profité d'un relèvement de recommandation à "neutral" de "underperform" par Oddo qui a aussi légèrement augmenté l'objectif de cours. L'analyste a notamment relevé que les incertitudes persistent en Chine, alors que la tendance est positive au Moyen-Orient et en Amérique du nord. Il prévoit en outre que la demande en joaillerie aura été positive en Europe cet été.

Swatch (-0,04%) a fini quasiment à l'équilibre.

Sur le marché élargi, Relief Therapeutics (-4,4%) a de nouveau essuyé une perte au premier semestre 2021 mais assure disposer de suffisamment de fonds pour financer le développement externe de son produit phare le RLF-100 (aviptadil), qui pourrait être utilisé contre la défaillance respiratoire induite par le Covid-19.

La reprise dont a profité la marque le Coq Sportif au 1er semestre a grandement bénéficié à son propriétaire, la société de participations vaudoise Airesis (-1,3%). Malgré un bond du chiffre d'affaires, celle-ci est restée dans les chiffres rouges, tout en réduisant sa perte de moitié.

Lindt & Sprüngli (N -0,6%, BP -0,8%) a annoncé l'unification de ses deux entités italiennes sous une même raison sociale. A compter de janvier 2022, Caffarel sera intégré dans la filiale italienne Lindt & Sprüngli S.p.A, une opération qui vise à consolider les synergies entre les deux entreprises.

L'exploitant de boutiques hors taxes Dufry (+2,3%) a bénéficié de la décision de Madrid de déclarer non dus les loyers des concessions aéroportuaires au plus fort de la pandémie, entre autres mesures.

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