Zurich (awp) - La Bourse suisse a démarré la semaine en repli, alors que Wall Street a aussi clôturé sur un net repli vendredi. Dans un flux de nouvelles d'entreprises demeurant bien modeste, les investisseurs s'inquiètent de l'évolution de la situation en Ukraine notamment, Washington ayant décidé d'évacuer les familles de diplomates de Kiev. Les valeurs technologiques continuaient de souffrir.

Les principaux indices américains ont fini en nette baisse vendredi soir impactés par les interrogations concernant les valeurs de croissance face à un environnement de normalisation monétaire, indique John Plassard, de Mirabaud Banque, dans sa note matinale. Le consensus parie désormais sur quatre hausses de taux avant décembre 2022, relève dans la foulée l'expert.

Le mouvement a été amplifié par une importante échéance d'options et les informations selon lesquelles le département d'État américain envisageait d'évacuer les familles des diplomates d'Ukraine par mesure de précaution. La décision s'est concrétisée tôt lundi matin. Le Nasdaq , qui affiche son pire démarrage d'une année depuis près de 30 ans, a poursuivi sa phase de correction, subissant une baisse de 14% depuis ses plus hauts niveaux historiques. Il a connu sa plus mauvaise semaine depuis mars 2020, ajouté M. Plassard.

Ce lundi, les investisseurs surveilleront de très près les indices des directeurs d'achats (PMI) de janvier en Allemagne, en Zone euro et aux Etats-Unis, en attendant la très attendue réunion mercredi de la Réserve fédérale américaine.

Après avoir débuté la séance en baisse de 0,51%, l'indice SMI se maintenait dans le rouge dans les tous premiers échanges cédant, à 09h07, 0,52% à 12'294,03 points. Le SLI reculait de manière un peu plus marquée, soit de 0,66% à 1961,59 points, alors que l'indicateur élargi SPI lâchait 0,64% à 15'565,39 points.

Sur les trente valeurs constitutives du SLI, seules six valeurs parvenaient à s'extraire du rouge, les 24 autres cédant du terrain. En haut de tableau, l'horloger biennois Swatch Group (+0,7%) prenait la tête, devant Swisscom (+0,4%) et le géant du luxe Richemont (+0,3%). Swiss Re (0,2%), lequel profitait du relèvement de la recommandation et de l'objectif de cours par Credit Suisse, Vifor (+0,2%) et UBS (+0,1%) complétaient la liste des gagnants.

Du côté des trois poids lourds de la cote, Nestlé (-0,3%) se montrait le plus résistant, devant les deux géants pharmaceutiques Novartis (-0,6%) et Roche (-0,7%).

Schindler (-4,9%) héritait de la lanterne rouge, les investisseurs sanctionnant l'annonce vendredi soir après la clôture de la démission du directeur général du fabricant lucernois d'ascenseurs et escaliers mécaniques Thomas Oetterli, après six ans en poste. Ses fonctions sont assumées avec effet immédiat par le président du conseil d'administration Silvio Napoli, un double mandat appelé à durer 2 à 3 ans.

Loin devant Schindler, Straumann (-1,8%) était aussi à la peine, tout comme Logitech (-1,4%) et Partners Group (-1%). Credit Suisse (-1,1%) faisait à peine mieux. Son ancien directeur général, Oswald Grübel, a critiqué le management actuel de la banque. "Quand une entreprise connaît autant de crises au fil des ans, cela veut dire que sa gestion est mauvaise", a déclaré celui qui a notamment été CEO du numéro deux bancaire helvétique entre 2003 et 2007 dans une interview dimanche.

Sur le marché élargi, Kuros dégringolait de 5,6%, derrière Lalique Group (-4,6%) et Swiss Steel (-4%). MCH Group (stable) a pris une participation de 15% dans Arts Events Singapore, une nouvelle manifestation organisée par ART SG, laquelle doit se dérouler du 12 au 15 janvier 2023 dans le cadre de l'évènement Singapore Art Week dans la cité-Etat du Sud-est asiatique.

Idorsia (-1,7%) a remanié son comité exécutif. Responsable du développement clinique de l'entreprise d'Allschwil depuis sa création, Guy Braunstein s'empare dès à présent de la fonction nouvellement créée de directeur médical (CMO). Ses anciennes attributions seront confiées à Alberto Gimona, qui intègre dans la foulée la direction générale.

Novavest Real Estate (-0,9%) a fait état lundi d'un résultat annuel "très réussi", sur la base des chiffres provisoires non audités. A la faveur de ses activités d'investissement dans des immeubles de placement et des projets de construction, de l'achat de quatre biens et des effets de réévaluation positifs, la valeur du portefeuille immobilier s'est enrobée d'environ 15% à 741,3 millions de francs suisses.

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