Zurich (awp) - La Bourse suisse a fortement reculé vendredi, à l'instar des principales places mondiales. Le SMI des valeurs phares, qui avait encore évolué latéralement dans le rouge au-dessus des 12'400 points en matinée, a replongé sous ce niveau et inscrit un nouveau plus bas de l'année, à moins de 5 points du seuil symboique de 12'300 points.

A New York, Wall Street évoluait en ordre dispersé en matinée.

C'est "une fin de semaine agitée, avec un large courant vendeur, à mesure que l'anxiété prend le contrôle du marché", a commenté Craig Erlam, analyste d'Oanda. Wall Street "n'a pas encore repris le refrain de 2021, buy the dip", à savoir se lancer à l'achat dès que le marché se mettait à baisser, a relevé Patrick O'Hare, de Briefing.com.

Pour Karl Haeling, de la banque LBBW, la principale source de préoccupation du marché demeure "la perspective d'une remontée des taux d'intérêt et d'une ponction des liquidités de la Fed cette année".

Le SMI a fini en recul de 1,63% à 12'355,54 points, avec un plus bas à 12'304,02 et un plus haut à 12'467,02 points. Sur l'ensemble de la semaine, l'indice phare de SIX a abandonné 1,36%. Le SLI a cédé 1,90% vendredi, à 1974,54 points et le SPI a abandonné 1,63% à 15'666,10 points. Les 30 valeurs vedettes ont toutes terminé dans le rouge.

Nestlé et Swiss Re (chacun -0,1%) ont le mieux résisté, avec Swisscom (-0,4%), Vifor (-0,5%) et Geberit (-0,9%), seules valeurs à avoir perdu moins de 1%.

Société Générale a relevé à "buy" de "hold" sa recommandation pour Swiss Re et a augmenté l'objectif de cours. L'analyste est optimiste pour les renouvellements de contrats 2022. Swiss Re affiche par ailleurs une liquidité élevée et devrait profiter des hausses de taux de la Fed.

HSBC a réduit l'objectif de cours de Nestlé confirmé "buy". L'analyste a adopté une attitude plus conservatrice sur les marges à cause de la hausse des coûts des matières premières et de la force du franc.

Les pharmas Roche (-1,2%) et Novartis (-1,9%) ont suivi la tendance.

UBS (-1,1%) a limité la casse, alors que Julius Bär (-2,2%) et Credit Suisse (-2,7%) ont sous-performé le marché.

La banque aux deux voiles s'est une fois de plus illustrée: le Financial Times a révélé que l'ex-président António Horta-Osório, s'est aussi rendu à la finale de l'Euro de football à Londres, après avoir assisté le même jour à celle du tournoi de tennis de Wimbledon, en violation des règles britanniques en matière de lutte contre la pandémie.

A l'autre extrémité du classement, Logitech (-5,5%) a fini en dernière position, derrière Richemont (-4,8%) et Straumann (-3,8%).

Le fabricant d'accessoires et périphériques informatiques valdo-californien a prévu de publier mardi les résultats détaillés du troisième trimestre de son exercice décalé (à fin décembre). Les analystes tablent sur un chiffre d'affaires de 1,4 milliard de dollars et un bénéfice Gaap de 167,5 millions.

Barclays et Deutsche Bank ont relevé l'objectif de cours de Richemont et confirmé respectivement "overweight" et "buy" après les chiffres trimestriels. L'analyste allemand a salué une "croissance insoupçonnée" au 3e trimestre.

Sur le marché élargi, le sous-traitant automobile Autoneum (-0,8%) n'a pas redémarré l'an dernier, après avoir durement souffert en 2020 de l'éclatement de la crise sanitaire. Le chiffre d'affaires s'est encore affaissé de 2,3% à 1,70 milliard de francs suisses. Le groupe invoque la pénurie mondiale de semi-conducteurs, qui bride le rétablissement des volumes de production de l'industrie automobile.

Huber+Suhner (-0,9%) a enregistré en 2021 un chiffre d'affaires et des entrées de commandes en nette progression, grâce à la performance de ses trois secteurs d'activité. Les recettes se sont étoffées de 16,9% à 862,9 millions de francs suisses.

Hypothekarbank Lenzburg (+1,0%), forte de résultats solides en 2021, a décidé de relever son dividende.

rp/buc