Zurich (awp) - Après avoir semblé vouloir poursuivre sa chasse aux records, la Bourse suisse trébuchait jeudi à l'approche de la mi-journée. Dans un flux de nouvelles d'entreprises plutôt modeste, les investisseurs redoutent toujours les actuelles poussées inflationnistes, leurs nerfs étant aussi mis à l'épreuve à la veille de l'échéance des options, dite des trois sorcières.

Sur le front des nouvelles macroéconomiques, le commerce extérieur helvétique s'est enrhumé en octobre, les exportations s'affaissant de 1,4% sur un mois à 20,83 milliards de francs suisses quand les importations se sont contractées de 2,3% à 16,42 milliards. Le solde a ainsi enflé de près d'une centaine de millions de francs suisses à 4,41 milliards.

Les pénuries d'approvisionnement et la hausse des prix des matières premières inquiètent l'industrie suisse des machines, des équipements électriques et des métaux (MEM). Malgré les incertitudes et l'érosion des marges, l'optimisme reste de mise dans le secteur dans un horizon à douze mois, grâce à une solide marche des affaires.

Dans l'industrie et la construction, tant la production que les revenus ont fortement progressé au troisième trimestre en Suisse. Même par rapport à l'avant-crise sanitaire, ces deux indicateurs ont grimpé.

En Europe, le mois d'octobre a enregistré une baisse record des ventes de voitures neuves, freinées par les pénuries de semi-conducteurs.

Après avoir débuté la séance en hausse modérée, le SMI ralentissait la cadence en cours de matinée pour chuter dans le rouge vers 10h45. A 11h01, l'indice phare du marché helvétique cédait 0,1%, se retrouvant sous la barre des 12'600 points, à précisément 12'585,72 points. Dans le même temps, le SLI perdait 0,12% à 2042,08 points, alors que l'indicateur élargi SPI lâchait 0,18% à 16'165,36 points.

Sur le trente valeurs constitutives du SLI, treize perdaient du terrain et seize en gagnaient, alors que Swiss Re était à l'équilibre. L'horloger biennois Swatch Group (+1,6%) s'échappait seul en tête, dans le sillage de la poursuite du redressement des exportations horlogères helvétiques observée par la Fédération de l'industrie horlogère suisse en octobre, la branche ayant retrouvé ses niveaux d'avant-crise. Le concurrent Richemont (-0,5%) ne parvenait pas à prendre le bon wagon.

Sika (+0,8%) était lancé à la poursuite de Swatch, accompagné de Partners Group (+0,7%) et de Temenos (+0,7%). Le conglomérat d'électrotechnique ABB (+0,1%) a pris pour un montant non précisé une participation minoritaire dans la jeune pousse Sevensense Robotics, émanation de l'Ecole polytechnique fédérale de Zurich (EPFZ) qui développe depuis 2018 une intelligence artificielle et des dispositifs de cartographie visuelle en trois dimensions.

Du côté des trois poids lourds, seul le bon Roche (+0,2%) parvenait à se hisser dans le vert, ne parvenant toutefois pas à compenser les pertes de Nestlé (-0,4%) et Novartis (-0,1%). A l'exception de Credit Suisse (+0,2%), les valeurs financières étaient dans le dur, Julius Bär (-2,1%) héritant de la lanterne rouge.

Tenant une journée destinée aux investisseurs, Zurich Insurance fléchissait de 0,5%, quand bien même l'assureur s'est engagé à continuer de verser environ trois quarts de son bénéfice net aux actionnaires sous la forme de dividendes. Le groupe se voit par ailleurs bien engagé sur la voie de la concrétisation de ses objectifs à l'horizon 2022. UBS abandonnait 0,2%.

Présentant sa nouvelle feuille de route à moyen terme, Holcim perdait 0,9%, se retrouvant ainsi juste devant Julius Bär. Le numéro un mondial a pourtant assuré vouloir maintenir une cadence similaire à celle affichée jusqu'ici. Le géant zougois vise d'ici 2025 une progression des recettes de 3 à 5% à périmètre constant, avec une progression supérieure du résultat brut d'exploitation (Ebitda).

Sur le marché élargi, Relief Therapeutics s'envolait de 14,5%. Le gestionnaire genevois de licences pharmaceutiques a lancé son programme d'American Depositary Receipt (ADR), ces produits pouvant être échangés de gré à gré outre-Atlantique dès ce jeudi.

L'assureur Bâloise (+0,2%) a affiché une solide progression des primes sur les neuf premiers mois de l'année, portée par l'ensemble des régions et ses deux segments d'activité. Le groupe rhénan table sur des coûts totaux de 120 millions de francs suisses liés aux catastrophes naturelles de l'été dernier, des "charges de sinistralité les plus élevées de toute l'histoire" de la société.

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