Zurich (awp) - La Bourse suisse poursuivait son chemin de croix vendredi à l'approche de la mi-journée. L'accès de morosité était largement attribué à l'appréciation par le timonier de la banque centrale aux Etats-Unis de la situation sur le front des taux obligataires.

Si le phénomène "a retenu l'attention" de Jerome Powell, ce dernier a exclu jeudi toute intervention de l'institution, à moins d'un changement marqué.

Ipek Ozkardeskaya, de Swissquote, interprète la performance du patron de la Réserve fédérale (Fed) comme un message puissant aux marchés et aux détenteurs de capitaux, "qu'il ne suffit pas de pleurer plus fort pour obtenir tout ce qu'ils convoitent, qu'ils disposent entre leurs mains de suffisamment de jouets et qu'ils n'en recevront pas d'autres."

L'analyste soupçonne aussi le garant de la stabilité monétaire aux Etats-Unis d'appeler de ses voeux une réduction de l'écart démesuré et croissant entre les valorisations boursières et les fondamentaux des sociétés. La situation outre-Atlantique éclipsait quelque peu une actualité chargée sous nos latitudes à la rubrique "résultats d'entreprises".

A 10h56, le Swiss Market Index (SMI) abandonnait 0,83% à 10'659,85 points, le Swiss Leader Index (SLI) 0,88% à 1720,78 points et le Swiss Performance Index (SPI) 0,74% à 13'370,32 points. Sur les trente principales valorisations, seules trois avaient refait surface et deux oscillaient encore autour de la ligne de flottaison.

Le petit peloton de rescapés se composait de Clariant (+0,6%), Logitech et AMS (+0,3%).

UBS était revenu à l'équilibre, après avoir marginalement revu à la baisse son bénéfice 2020 et publié la rémunération de ses organes dirigeants. Credit Suisse (-0,4%) a annoncé la dissolution des fonds suspendus la semaine dernière et l'entame du processus de remboursement des clients concernés.

Le paquebot alimentaire Nestlé (-0,1%) limitait la dérive des indices. Les poids lourds pharmaceutiques par contre reculaient nettement, de 1,0% pour Novartis et même de 1,2% pour le bon Roche. Ce dernier a obtenu un feu vert aux Etats-Unis pour une version sous-cutanée de son Actemra.

La lanterne rouge revenait à Kühne+Nagel (-2,6%). Le titre du logisticien cherchait visiblement un nouveau souffle, au lendemain d'une escalade remarquée.

Le marché élargi était plus éclaté, après avoir offert un nouveau feu d'artifice de résultats annuels.

Le constructeur de machines d'usinage Starrag (+6,3%) n'était précédé que par Bobst (+7,4%) en tête d'indice. Le premier a moins souffert que prévu sur l'exercice écoulé, quand le constructeur de machines d'emballage profitait d'une recommandation à l'achat par Berenberg.

Le prestataire de services financiers VZ Holding (+2,6%) aussi tirait son épingle du jeu, qui prévoit de poursuivre sur la voie de la croissance rentable en 2021.

Les actionnaires de Calida (+2,0%) appréciaient visiblement la libération du dividende au titre de 2019. Le tailleur de pyjama en avait suspendu le versement l'an dernier, invoquant les incertitudes liées à la pandémie.

La société immobilière Zug Estate s'appréciait aussi de 2,0%, au terme d'un exercice 2020 taxé de "record".

Le producteur d'éléments de construction et de dispositifs de fixation métalliques SFS (+1,6%) a relevé la tête en seconde moitié d'année.

Le producteur de consommables dentaires Coltene (+0,4%) n'a pas souffert de la crise sanitaire.

La porteur Schweiter égarait 0,3%, malgré un envol du bénéfice du fabricant de machines textiles, semi-conducteurs et matériaux composites en 2020.

Les laboratoires genevois Obseva (-4,8%) et bâlois Polyphor (-1,6%) ont rendu des copies moins séduisantes.

Le chimiste des réactions aléatoires Dottikon ES (-2,1%) assure que tous les droits de souscription offerts dans le cadre de son projet d'augmentation de capital ont été exercés.

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