Zurich (awp) - La Bourse suisse a résolument opté pour le chemin de la cave jeudi après-midi pour finir à son plus bas du jour. L'amorce du repli marqué a coïncidé avec les décisions attendues de la Banque centrale européenne (BCE) de stopper ses rachat nets d'actifs dès le 1er juillet et de maintenir d'ici là ses taux directeurs inchangés.

L'institut de Francfort a fait part comme prévu de son intention de commencer à relever ses taux en juillet, pour la première fois depuis huit ans.

"Elle bouge tout de même... mieux vaut tard que jamais", commente Ekmar Volker, stratégiste pour Landesbank Baden-Württemberg. L'expert déplore une occasion manquée par le garant de la monnaie unique de démontrer sa détermination en mettant fin immédiatement aux rachats d'obligations et à la politique des taux négatifs.

Chez Lombard Odier, Bill Papadakis considère que la perspective d'une hausse de taux plus marquée en septembre induit un risque d'erreur de politique monétaire.

Plus tôt dans la journée, le commerce extérieur chinois a connu un rebond en mai après un tassement en avril, à la faveur d'une levée progressive des restrictions anti-Covid qui pénalisaient l'activité.

En Suisse, les salaires devraient avoir progressé au premier trimestre, selon les estimations de l'Office fédéral de la statistique (OFS), une hausse cependant insuffisante pour compenser l'envolée des prix depuis le début de l'année.

Le pays de l'oncle Sam doit faire vendredi le point sur l'inflation (CPI) en mai, après avoir enregistré un mois plus tôt de premiers signes d'accalmie. Le renchérissement affichait alors encore 8,3% et demeurait à proximité du record en 40 ans de 8,5% affiché en mars.

Le Swiss Market Index (SMI) a bouclé la séance sur un recul de 1,26% à 11'322,43 points. Le Swiss Leader Index (SLI) a perdu 1,42% à 1766,34 points et le Swiss Performance Index (SPI) 1,25% à 14'525,23 points. Sur les 30 principales cotations, seules quatre se sont maintenues à flot.

Holcim (+1,1%) a assuré à d'AWP avoir formé un pourvoi en cassation en France, après que la cour d'appel de Paris a confirmé mi-mai la mise en examen de Lafarge pour "complicité de crimes contre l'humanité" en Syrie.

Le mastodonte des matériaux de construction était suivi par trois assureurs: Swiss Life et Zurich Insurance (+0,4% chacun), puis Swiss Re (+0,3%).

Longtemps accroché à l'équilibre, le bon Roche (-0,2%) a fini un peu en dessous. Le géant pharmaceutique a annoncé coup sur coup deux homologations: la première de la part de la Commission européenne pour le Tecentriq (atézolizumab) comme traitement adjuvant pour certains types de cancer du poumon et la seconde de l'Agence américaine du médicament (FDA) pour un outil de diagnostic permettant de détecter les variations génétiques.

Les deux autres paquebots du SMI Novartis (-0,3%) et surtout Nestlé (-1,4%) ont subi des avaries plus sévères.

Lanterne rouge par intermittence, Credit Suisse (-4,7%) a hérité du bonnet d'âne final. Après avoir lancé un énième avertissement sur résultats, la banque aux deux voiles avait vu brusquement son cours s'envoler mercredi soir suite à des rumeurs de reprise par l'américain State Street que la direction de Credit Suisse a refusé de commenter ce jeudi.

HSBC a relevé son objectif de cours pour la porteur Swatch (-0,5%) et abaissé celui pour la nominative Richemont (-3,5%), tout en confirmant sa recommandation d'achat pour les deux titres.

Sur le marché élargi, le fabricant de composants électroniques Schaffner (-0,7%) a confirmé en préambule de sa journée des investisseurs ses objectifs de croissance à moyen terme, à savoir une croissance organique de plus de 5% par an assortie d'une marge Ebit comprise entre 10 et 12%.

Le transformateur de produits cacaotés Barry Callebaut (+0,1%) a convenu d'un approvisionnement sur le long terme avec un fournisseur colombien.

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