Zurich (awp) - La Bourse suisse renforçait ses pertes lundi matin, entraînée dans le sillage baissier de Wall Street. La Bourse de New York a été échaudée par des résultats de sociétés jugés décevants et prise de court par un chiffre des créations d'emplois américains beaucoup plus élevé que prévu, faisant craindre une nouvelle hausse des taux par la Réserve fédérale américaine (Fed). Les nouvelles tensions sino-américaines pesaient aussi.

Aux Etats-Unis, le marché de l'emploi a été solide en janvier, en dépit des craintes de ralentissement et licenciements. Au cours du premier mois de l'année, ce sont 517'000 emplois qui ont été créés, près du double par rapport à décembre, qui en a compté 260'000, selon des données révisées à la hausse et publiées vendredi. Les analystes anticipaient un ralentissement à 187'000.

La flambée des tensions entre Washington et Pékin au sujet d'un ballon d'observation chinois, abattu samedi par un avion de combat au large des côtes de Caroline du Sud, pesait aussi sur le moral des investisseurs, selon les analystes de Raiffeisen.

A la Bourse suisse vers 10h47, l'indice SMI reculait de 0,89% à 11'246,90 points, après avoir ouvert en baisse de 0,39%. Le SLI abandonnait 0,99% à 1784,84 points et le SPI baissait de 0,91% à 14'516,39 points.

La quasi-totalité des valeurs vedettes restait dans le rouge, à l'exception notable de Lonza (+0,4%). Les analystes de Berenberg et Morgan Stanley ont relevé l'objectif de cours et confirmé leurs recommandations.

Toutes les autres "blue chips" étaient en baisse, à l'instar d'AMS-Osram (-3,4%), qui publie ses résultats annuels mardi. Credit Suisse (-3,2%) et Logitech (-2,2%) reculaient aussi fortement.

Les poids lourds Novartis (-0,7%), Roche (-0,6%) et Nestlé (-0,5%) pesaient sur l'indice. Sandoz, filiale générique de Novartis, s'est félicitée de la validation par l'Agence américaine du médicament (FDA) de sa demande d'autorisation de mise sur le marché pour le biosimilaire du denosumab, commercialisé sous les marques Prolia et Xgeva, dans toutes les indications pour les traitements de référence.

Le patron de Nestlé, Mark Schneider, a pour sa part indiqué dans la presse que de nouvelles hausses de prix des produits alimentaires du groupe veveysan seront inévitables cette année en raison de l'inflation.

Le marché élargi était plus animé, avec Oerlikon (-8,6%) qui chutait après un abaissement de recommandation à "neutral" de "buy" par les analystes d'UBS.

Idorsia (-14,5%) s'effondrait, après un échec d'études cliniques en phase III. Le laboratoire n'a pas atteint son critère d'évaluation primaire dans l'évaluation du médicament clazosentan.

Lem (-3,5%) a dévoilé des résultats en hausse sur les neufs premiers mois de son exercice décalé 2022/23, en dépit d'une croissance freinée par des pénuries, notamment en composants de semi-conducteurs. Les perspectives pour l'ensemble de l'année ont été confirmées.

Burckhardt Compression (-2,2%) baissait aussi. Le Ministère public de la Confédération a ouvert une enquête auprès du Tribunal pénal fédéral à l'encontre de la société pour des faits supposés de délit d'initié, que l'entreprise conteste.

SPS (-0,1%) limitait ses pertes. Le grand magasin zurichois Jelmoli, propriété du groupe immobilier, va fermer fin 2024. Quelque 850 collaborateurs et collaboratrices seront affectés par cette mesure.

Addex (+12,2%) montait par contre fortement. Le laboratoire genevois a bouclé le recrutement de la première partie de l'étude clinique de phase II du produit ADX71149 pour le traitement de l'épilepsie.

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