Zurich (awp) - Après une entame de séance laborieuse, la Bourse suisse se reprenait nettement à l'approche de la mi-journée, grimpant à un haut plus haut du jour. Mais à quelques heures des élections de mi-mandat aux Etats-Unis, les investisseurs demeurent prudents, dans l'attente aussi des chiffres de l'inflation outre-Atlantique jeudi, laquelle pourrait afficher un quatrième repli consécutif.

Les résultats des élections de mi-mandat outre-Atlantique ne seront peut-être pas immédiatement disponibles, observe John Plassard, de Mirabaud Banque. Plusieurs scrutins s'annoncent serrés et des États clés comme la Pennsylvanie, l'Arizona ou encore le Wisconsin (les fameux "swing states") ont déjà prévenu que le dépouillement de chaque bulletin de vote pourrait prendre plusieurs jours, les experts estiment qu'il y a de fortes chances que l'Amérique se couche le soir des élections sans savoir qui a gagné, ajoute l'expert.

Le président américain Joe Biden n'a pas eu un mandat facile, note pour sa part Ipek Ozkardeskaya, analyste de Swissquote. "La pandémie de Covid, la guerre en Ukraine, la crise énergétique mondiale, l'inflation galopante, une politique de resserrement impitoyable de la Réserve fédérale (Fed), la hausse des taux hypothécaires... tous ces facteurs pèseront du mauvais côté de la balance pour les démocrates lors de l'élection".

Du côté des informations macroéconomiques, la consommation des ménages au Japon en termes réels, soit ajustée de l'inflation, a augmenté de 2,3% en septembre, présentant un quatrième mois consécutif de croissance. Le déficit commercial français sur les biens a battu un nouveau record mensuel en septembre avec 16,8 milliards d'euros. La performance a encore une fois été plombée par la facture des importations énergétiques.

Les prix à la consommation ont progressé de 14,3 % en glissement annuel en octobre aux Pays-Bas, principalement en raison de la flambée des prix de l'énergie à la suite de l'invasion russe de l'Ukraine.

Après une entame de séance en repli de 0,23%, l'indice SMI s'est rapidement ressaisi pour virer dans le vert après une vingtaine de minutes de négoce et ne plus quitter la zone des gains, culminant à un plus haut de la matinée peu après 10h30 à 10'797,61 points. Vers 10h40, l'indicateur phare du marché helvétique pointait encore à ce niveau, soit une hausse de 0,44%. Le SLI prenait pour sa part 0,56% à 1636,50 points et le SPI 0,58% à 13'808,54 points.

Sur les trente valeurs constitutives du SLI, elles n'étaient plus que cinq à évoluer dans le rouge. Alors que Givaduan et Swisscom stagnaient, les 23 autres titres progressaient.

Côté gagnants, Straumann (+3,1%) prenait la direction des opérations, devant Sonova (+2,7%), Logitech (+2,5%) et VAT Group (+2,2%). Geberit (+1,5%) et Julius Bär (+1,4%) étaient aussi recherchés. Les trois poids lourds de la cote, Roche (+0,7%), Nestlé (+0,5%) et Novartis (+0,4%) apportaient leur soutien aux indices.

A l'autre extrémité du classement, Swatch Group (-3%) héritait de la lanterne rouge. Credit Suisse a fortement réduit son objectif de cours de 360 à 180 francs suisses ainsi que sa recommandation du titre, celle-ci passant de "outperform" à "underperform". Richemont (-0,9%) faisait aussi les frais de la dégradation de son concurrent biennois. Credit Suisse (-0,2%), ABB (-0,2%) et Holcim (-0,04%), certes de peu étaient également à la peine.

UBS (+0,1%) a fait part de la nomination de Damian Vogel au poste de responsable de la gestion du risque (CRO) à compter de début mai l'an prochain. Le nouveau membre désigné de la direction générale collaborera dans l'intervalle étroitement avec Christian Bluhm, titulaire du poste depuis 2016 et qui a décidé de se consacrer à la photographie notamment.

Sur le marché élargi, PSP s'étoffait de 0,6%, malgré la publication d'un résultat net en chute de plus d'un tiers en rythme annuel sur les neuf premiers mois de 2022. Les recettes et la a performance opérationnelle se sont, elles, améliorées.

Valiant perdait 1,5% en dépit d'une solide performance sur les neuf premiers mois de l'année, quasiment conforme aux projections du marché. L'établissement bancaire bernois a confirmé ses objectifs de croissance pour l'ensemble de 2022.

Lem décollait de 5,1% après avoir vu ses ventes progresser davantage que prévu au premier semestre de l'exercice 2022/23 (au 30 septembre), tandis que le bénéfice est resté stable. Le groupe émet des prévisions pour l'exercice en cours, mais celles-ci excluent l'impact d'éventuels confinements massifs en Chine

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