Zurich (awp) - La Bourse suisse restait bien orientée jeudi à l'approche de la mi-journée, ses gains s'affaiblissant cependant légèrement au regard de l'ouverture. Prudents, les investisseurs attendent désormais la décision de la Banque centrale européenne (BCE), laquelle devrait à son tour resserrer sa politique monétaire dans un contexte de vive inflation.

"A quelques jours d'intervalle, nous allons assister à un tir groupé de la BCE, la Fed et la Banque d'Angleterre pour frapper un grand coup contre l'inflation", indique Alexandre Baradez, responsable des analyses marchés chez IG France. Enjeu de la semaine sur les marchés du Vieux continent, la BCE devrait accélérer jeudi le resserrement de sa politique monétaire face à une inflation extrême (9,1% sur un an en août en zone euro).

Une décision sur les taux est attendue à 14h15, suivie d'une conférence de presse de la présidente Christine Lagarde à 14h45. En juillet, la BCE avait eu la main ferme en annonçant par surprise une hausse de 50 points de base, quand 25 points étaient attendus. Cette fois, les opérateurs s'attendent à ce qu'elle frappe même peut-être plus fort.

Mercredi la vice-présidente de la banque centrale américaine, Lael Brainard, a donné le ton, rappelant que la Réserve fédérale (Fed), à la manoeuvre pour tenter de faire ralentir l'inflation aux États-Unis, continuera de resserrer sa politique monétaire aussi longtemps que nécessaire. Le renchérissement a ralenti en juillet aux États-Unis, après avoir atteint en juin un plus haut depuis plus de 40 ans. Elle reste cependant très élevée, à 8,5% selon l'indice CPI - sur lequel sont indexées les retraites, entre autres - et à 6,3% selon l'indice PCE, suivi par la Fed.

Sur le front des nouvelles macroéconomiques du jour, le produit intérieur brut (PIB) du Japon a augmenté de 0,9% au deuxième trimestre comparé au premier trimestre, selon une deuxième estimation. Le gouvernement a revu à la hausse un premier chiffre dévoilé mi-août (+0,5%).

En Suisse, le taux de chômage est resté en août à un niveau historiquement bas, à 2,0%, pour le troisième mois d'affilée. Le nombre d'inscrits auprès des offices régionaux de placement (ORP) a légèrement reculé à 91'372 personnes, soit 102 demandeurs d'emploi de moins.

Après avoir démarré sur une hausse de 0,41%, l'indice SMI gagnait peu après 10h45 0,20% à 10'827,28 points, non sans avoir atteint auparavant un plus bas de la matinée à 10'812,98 points. Le SLI s'étoffait lui de 0,18% à 1650,41 points, alors que l'indicateur élargi SPI grappillait 0,12% à 13'886,87 points.

Sur les trente valeurs constitutives du SLI, onze pointaient dans le rouge, alors que Kühne+Nagel faisait du surplace et que les 18 autres progressaient. En bas de tableau, Richemont (-1,5%) héritait de la lanterne rouge, derrière Givaudan (-1,1%) et Logitech (-1,1%). Concurrent du géant du luxe genevois Swatch Group (-0,9%) était aussi à la peine.

Le poids lourd Nestlé (-0,7%) essuyait aussi une perte. Les deux autres plus grosses capitalisations du marché helvétique, les pharmas Roche (+0,9%) et Novartis (+0,2%) compensaient les points égarés par le géant veveysan de l'alimentation.

En tête de classement, Temenos (+1,6%) s'échappait, toujours soutenu par les récurrentes rumeurs de rachat, juste devant Swiss Re (+1,4%). Le numéro un bancaire helvétique UBS (+1,2%) prenait place sur la 3e marche du podium provisoire, devançant son dauphin Credit Suisse (+1,1%) et Holcim (+1%).

Du côté du marché élargi, Helvetia plongeait de 2,2%. Alors que la saison des résultats semestriels touche désormais à sa fin, l'assureur saint-gallois a affiché un ralentissement en première partie d'année, subissant notamment le contre-coup de la volatilité des marchés sur ses placements. La sinistralité s'est cependant améliorée. Le groupe vise un développement international de ses affaires.

Basilea Pharmaceutica abandonnait 0,3%. Le laboratoire rhénan réalise un premier pas sur la voie de son désengagement des activités oncologiques, avec la cession au britannique Nodus Oncology d'un programme à un stade encore précoce de développement. L'opération s'accompagne d'un calendrier de versements initial et d'étapes doté de 242 millions de francs suisses et de commissions représentant 5% du montant d'éventuelles recettes. Un premier règlement de 1 million doit parvenir sous peu.

Le fabricant bernois de dispositifs d'injection Ypsomed stagnait après avoir conclu un partenariat avec le développeur berlinois d'applications d'accompagnement thérapeutique Sidekick Health.

SHL Telemedicine (+1%), par le biais de sa filiale allemande, a renouvelé son contrat existant avec l'assureur maladie Barmer pour une durée de sept ans. Le groupe israélo-helvétique de télémédecine a remporté un appel d'offres publié en mai dernier.

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