Zurich (awp) - Les investisseurs semblaient vouloir oublier mardi, pour la première séance boursière de 2023, une année 2022 désastreuse. En l'absence de nouvelle d'entreprise notable, les intervenants n'avaient que quelques données macroéconomiques à mastiquer.

"L'année 2022 fut compliquée", a résumé John Plassard de Mirabaud Banque dans un commentaire. L'analyste a rappelé qu'"au niveau du marché des actions, mais aussi de celui des obligations, (...) il n'y avait (presque) aucun endroit où se cacher".

Sur l'ensemble de 2022, l'indice vedette SMI de la Bourse suisse a perdu 16,7%. A New York, le Dow Jones a fini en repli de 8,78% sur l'année, le Nasdaq a chuté de 33,10% et le S&P 500 de 19,10%.

D'un point de vue statistique, les risques d'une nouvelle année boursière négative sont toutefois limités, selon M. Plassard. "La dernière fois que le marché boursier a connu une série de mauvaises années, c'était pendant le marché baissier de 2000-2002, la baisse étant même plus importante que l'année précédente", a-t-il rappelé.

Quelques rares données macro-économiques étaient à l'agenda avec les indices PMI de décembre aux Etats-Unis, ainsi que l'inflation le même mois en Allemagne. En Chine, l'activité manufacturière a reculé en décembre pour le cinquième mois consécutif, les foyers de cas de Covid ayant perturbé le fonctionnement des usines, selon l'indice d'activité des directeurs d'achat (PMI), calculé par le cabinet IHS Markit pour le groupe de médias Caixin.

En Suisse, l'indice PMI dans l'industrie a augmenté en décembre de 0,2 point sur un mois à 54,1 points. Sur un an, la baisse atteint cependant 10,1 points.

A la Bourse helvétique vers 10h36, le SMI progressait de 2,49% à 10'997,78 points, après avoir brièvement dépassé la barre des 11'000 points. Le SLI gagnait 2,67% à 1684,29 points et le SPI montait de 2,36% à 14'058,97 points.

L'ensemble des valeurs vedettes s'affichait toujours dans le vert, AMS Osram (+7,6%), Credit Suisse (+2,9%) et VAT Group (+4,3%) s'inscrivant dans le peloton de tête. Ces titres ont inscrit une performance boursière particulièrement mauvaise en 2022.

Les valeurs du luxe Richemont (+4,3%) et Swatch (+2,8%) affichaient également de solides performances.

Roche (+1,8%) n'était pas pénalisé outre mesure par une rétrogradation à "underweight", de "neutral" précédemment, par JPMorgan. Les analystes de la banque américaine ont également abaissé l'objectif de cours à 275 francs suisses, de 300 francs suisses.

Le deuxième poids lourd pharmaceutique Novartis (+2,3%) faisait un peu mieux. JPMorgan a relevé la recommandation à "neutral", d'"underweight" auparavant, et l'objectif de cours à 85 francs suisses, contre 78 francs suisses.

Les plus faibles performances étaient enregistrées par Zurich Insurance (+1,4%), Swisscom (+1,4%) et SGS (+1,6%), qui hormis le spécialiste de l'inspection et de la certification ont enregistré une performance honorable l'année dernière.

Sur le marché élargi, Ypsomed (+1,9%) a confirmé la cession de DiaExpert au néerlandais Mediq, pour un montant resté secret.

Newron (+19,4%) s'envolait. Le laboratoire italien, coté à Zurich, a revendiqué de nouveaux résultats cliniques intermédiaires prometteurs pour son traitement expérimental contre la schizophrénie, l'événamide.

Meyer Burger (-0,8%) cédait par contre ses gains matinaux. Le groupe a réussi à étoffer ses capacités de production, conformément à ses objectifs pour 2022.

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