Zurich (awp) - La Bourse suisse a fini sur une note positive mercredi. Après une ouverture dans le vert, le SMI a vu ses gains se réduire en cours de séance et est même repassé un temps sous la barre des 11'500 points, oscillant autour de l'équilibre, avant de regagner en élan et de finir de peu sous ce niveau.

A New York, Wall Street progressait un peu en matinée. Les investisseurs étaient dans l'attente des minutes de la dernière séance de la Réserve fédérale américaine (Fed) en soirée.

"Le thème principal (...) tourne autour des inquiétudes liées au ralentissement économique, ce qui alimente bien sûr les préoccupations sur les bénéfices", a souligné Patrick O'Hare de Briefing.com.

Les investisseurs font face à une liste grandissante de sociétés qui révisent leurs perspectives à la baisse à cause des conséquences de l'inflation qui augmente leurs coûts d'exploitation et changent les habitudes d'achats des consommateurs.

Dans leur commentaire, les experts d'UBS ont relevé que la volatilité est restée marquée sur les marchés en raison des signaux contradictoires sur le front de la croissance, de la politique des banques centrales et des risques géopolitiques. Le spectre de la récession perdure, malgré de bonnes statistiques américaines. Selon ces spécialiste, l'économie US va rester en expansion cette année, mais la conjoncture se dégrade.

En Suisse, le moral des analystes est resté terni en mai par la guerre en Ukraine, les confinements sanitaires en Chine et le resserrement des politiques monétaires. Une majorité de spécialistes, sondés par Credit Suisse et la société CFA, s'attendent à un ralentissement conjoncturel ces six prochains mois.

Le SMI a fini sur un gain de 0,07% à 11'491,80 points, avec un plus haut à 11'576,56 points et un plus bas à 11'468,94 points. Le SLI a cédé marginalement 0,01% à 1779,94 points et le SPI a grignoté 0,04% à 14'708,47 points. Sur les 30 valeurs vedettes, 17 ont progressé, 12 reculé et SGS a fini stable.

Le podium du jour se compose de Richemont (+2,0%) et Holcim (+1,3%), ainsi que Schindler et Swiss Life (chacun +1,1%).

Richemont n'a pas souffert d'une réduction d'objectif de cours par Julius Bär, qui a confirmé "buy". La croissance s'est révélée vigoureuse, mais les marges ont déçu ont notamment commenté les analystes.

Le cimentier avait jusqu'à ce mercredi pour se pourvoir en cassation, après que la cour d'appel de Paris a confirmé la semaine dernière la mise en examen de Lafarge pour "complicité de crimes contre l'humanité" en Syrie jusqu'en 2014.

Swatch (+0,3%) n'a pas suivi le rythme de son concurrent genevois.

Aux bancaires, Julius Bär (+0,8%) et Credit Suisse (+0,2%) ont gagné du terrain, UBS (-0,2%) en a perdu.

La société d'investissement américaine Harris Associates, actionnaire de référence de Credit Suisse, est opposée au départ du directeur général Thomas Gottstein, alors que la banque se trouve dans la tourmente en raison de plusieurs affaires. La semaine dernière, un autre important actionnaire, le fonds de pension américain Artisan Partners, avait indiqué à l'agence Reuters qu'il réclamait le départ du patron de la banque aux deux voiles.

ABB (+0,2%) a pris le contrôle d'une plateforme numérique pour les véhicules électriques en Inde, Numocity. Les détails financiers de l'opération n'ont pas été révélés.

Dans le camp des poids lourds, Roche (+0,5%) et Novartis (+0,2%) ont soutenu l'indice plus ou moins nettement. Nestlé (-0,4%) l'a freiné.

Temenos (-2,8%) a fini lanterne rouge, derrière Straumann (-2,2%>) et Givaudan (-1,7%).

Sur le marché élargi, la fintech indonésienne cotée sur SIX Achiko (-5,1%) a obtenu de la part de deux investisseurs considérés comme "stratégiques" un financement de 1,25 million de francs suisses. La somme recueillie doit servir à des investissements en vue de la production du test Covid-19 Aptamex en Indonésie et à Taïwan.

Ypsomed (-1,6%) a vu ses ventes rebondir sur l'exercice décalé 2021/2022, clos fin mars. La rentabilité a également été améliorée. Une augmentation de capital doit permettre de lever des fonds pour continuer sa croissance. Le dividende proposé est de 0,60 franc, après 1,16 franc un an plus tôt, alors qu'un versement additionnel d'un franc par titre avait été distribué après la résolution d'un conflit juridique.

Le Tribunal administratif fédéral a confirmé l'attribution au fabricant thurgovien de matériel roulant Stadler (+0,8%) du marché des CFF portant dans un premier temps sur 286 rames du type Flirt pour un montant de quelque 2 milliards de francs suisses. Le recours du concurrent Alstom a été rejeté.

La société immobilière Epic Suisse (clôture à 66,90 francs suisses) a fait ses premiers pas à la Bourse suisse. Le prix d'émission avait été fixé à 68 francs suisses par action et le premier cours a été de 68 francs suisses également.

rp/al