Zurich (awp) - La Bourse suisse, à l'instar de ses homologues européennes, a terminé la séance de jeudi en forte baisse, le SMI des valeurs vedettes passant momentanément sous la barre des 11'300 points, un niveau qui n'avait plus été atteint depuis début mars. Les observateurs évoquent des craintes pour la santé de l'économie mondiale, dans un contexte de forte inflation.

"La braderie a reposé sur une large base et a été déclenchée par des recettes décevantes des grands distributeurs aux Etats-Unis et des craintes exacerbées autour d'une récession", a expliqué Michael Strobaek, responsable de l'investissement chez Credit Suisse.

Pour Craig Erlam, d'Oanda, "l'économie donne un sentiment d'inéluctabilité, la question est de savoir si nous allons assister à un ralentissement ou à une récession". Et d'ajouter que "ces préoccupations économiques se répercutent sur le marché pétrolier, qui enregistre sa troisième journée de pertes, avec une baisse d'un peu plus de 1% aujourd'hui", même si les prix du Brent et du WTI "resteront très élevés dans un avenir proche".

Le SMI a terminé la séance en baisse de 2,33% à 11'309,49 points, avec un plus haut à 11'465,84 et un plus bas à 11'233,72 points. Le SLI a abandonné 2,17% à 1759,01 points et le SPI 2,37% à 14'507,66 points. La plupart des valeurs vedettes ont terminé en forte baisse, à l'exception de Temenos (+2,4%), Sonova (+1,3%) et le bon Schindler (+0,3%). Le spécialiste des aides auditives a bénéficié d'un relèvement d'objectif de cours par Research Partners.

Julius Bär (-5,9%) a terminé en dernière position, après avoir décroché de plus de 9% en cours de séance. Le gestionnaire de fortune zurichois a fait état d'une masse sous gestion décevante ainsi que de reflux d'argent nouveau au terme des quatre premiers mois de 2022. La rentabilité par contre a tenu le coup. UBS (-1,4%) et Credit Suisse (-1,7%) ont limité les pertes.

Le chimiste de la construction Sika (-2,6%) s'est offert pour un prix non dévoilé United Gilsonite Laboratories (UGL), un spécialiste américain des solutions d'étanchéité.

Les poids lourds Roche (-1,4%), Novartis (-1,5%) et Nestlé (-5,0%) ont tous fini dans le rouge. L'association Foodwatch France a annoncé le dépôt de deux plaintes à Paris après des contaminations à des bactéries liées à la consommation de pizzas surgelées Buitoni, propriété de Nestlé, mais également de chocolats Kinder, du groupe italien Ferrero.

Swisscom (-1,8%) a hérité d'un nouveau mandat d'une année pour assurer le service universel en matières de télécommunications.

Sur le marché élargi, Evolva a décollé de 11,5%, après avoir confirmé sa feuille de route à brève échéance.

Softwareone (+5,2%) maintient le cap pour l'ensemble de l'exercice au sortir d'un premier partiel robuste.

Dufry (-5,8%) en revanche a fini nettement dans le rouge après une ouverture en terrain positif. La société a repris de l'altitude sur les trois premiers mois de l'année et assure avoir observé une poursuite de la tendance sur les deux suivants.

Sulzer (-5,4%) a fermé ses deux sites polonais, après avoir été inscrit sur la liste des entreprises sanctionnées en Pologne en raison de son actionnaire de référence, l'oligarque russe Viktor Vekselberg.

Clariant (-1,3%) a fini par publier ses résultats 2021, retardés en raison de la constatations d'irrégularités comptables.

al/buc