Zurich (awp) - La Bourse suisse restait de justesse dans le vert lundi à l'approche de la mi-journée, portée par les espoirs d'assouplissement des mesures anti-Covid en Chine. Les solides chiffres de l'emploi aux Etats-Unis envoyaient par contre des signaux contradictoires aux investisseurs, qui craignent un durcissement de la politique monétaire américaine.

L'économie américaine a en effet créé 263'000 emplois nets en novembre, bien plus que les 200'000 attendus par les économistes. Les salaires ont quant à eux progressé de 0,6% sur un mois.

"La nouvelle a bien entendu été bonne pour les employés américains, mais beaucoup moins pour la Réserve fédérale (Fed) qui rêve d'un marché du travail américain plus faible", a commenté l'analyste Ipek Ozkardeskaya dans une note. Selon la spécialiste de Swissquote, "plus d'emplois mieux payés renforcent les attentes d'inflation aux Etats-Unis", ce qui pourrait amener la Fed à relever en décembre pour la cinquième fois de 0,75 point ses taux directeurs.

L'assouplissement des règles sanitaires en Chine rassurait par contre les intervenants. "L'appétit au risque repart ce lundi (...) après que Pékin a fait remonter les espoirs d'une reprise de la demande en Chine suite à de nouvelles mesures visant à rouvrir l'économie", a souligné Pierre Veyret d'Activtrades dans un commentaire.

Le fléchissement du gouvernement chinois sur le front du Covid-19 intervient après des manifestations de mécontentement d'une ampleur inédite dans l'Empire du Milieu depuis les mobilisations pro-démocratie de Tiananmen en 1989.

A 10h46, l'indice vedette SMI montait de 0,11% à 11'210,52 points, après avoir ouvert quasiment à l'équilibre (-0,01%). Le SLI gagnait à peine 0,03% à 1717,59 points, alors que le SPI perdait tout juste 0,04% à 14'303,16 points.

La courte liste des vainqueurs était toujours dominée par Credit Suisse (+6,7% à 3,148 francs suisses). La banque en difficultés a annoncé l'émission de titres de dette pour 5 milliards de dollars. Le Wall Street Journal a par ailleurs annoncé que le prince héritier d'Arabie saoudite, Mohammed Ben Salman, serait tenté d'investir 500 millions de dollars dans la banque d'affaires remaniée du numéro deux bancaire helvétique, Credit Suisse First Boston (CSFB).

UBS (+1,9%) a pour sa part annoncé un remboursement anticipé d'une obligation.

Novartis (+1,6%) suivait juste derrière. Le laboratoire bâlois a concrétisé l'objectif primaire d'une seconde étude clinique avancée évaluant son radioligand expérimental Pluvicto dans le domaine du cancer de la prostate.

Son homologue Roche était quant à lui à l'équilibre, alors que le troisième poids lourd Nestlé (-0,9%) amplifiait ses pertes.

Les valeurs du luxe Swatch (+0,1%) et Richemont (-0,6%) perdaient leur dynamique initiale, malgré l'espoir d'une reprise d'activité en Chine grâce à l'assouplissement des mesures zéro-Covid en Chine.

Le tableau des perdants était toujours dominé par Adecco (-2,0%), qui a vu sa recommandation abaissée par Morgan Stanley à "underweight", contre "equal weight" précédemment. L'objectif de cours a aussi été revu en baisse.

Le géant du placement de personnel était suivi par Logitech (-1,6%) et Straumann (-1,2%).

Sur le marché élargi, Idorsia (+0,1%) remontait lentement la pente, après avoir reçu de Swissmedic une autorisation de mise sur le marché pour son somnifère Quviviq chez l'adulte souffrant d'insomnie.

Parmi les autres mouvements notables à l'indice SPI figuraient aussi Zwahlen & Mayr (-21,12%) et Evolva (-4,9%), ainsi que Kinarus (+7,8%) et Adval Tech (+5,1%).

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