Zurich (awp) - La Bourse suisse avait quelque peu accéléré vendredi en fin de matinée, récupérant les pertes essuyées la veille. Les investisseurs, malgré le contexte inflationniste, semblaient assez confiants pour prendre quelques risques sur le marché des actions. Le flux d'informations d'entreprises helvétiques était quant à lui très faible.

Wall Street a aussi clôturé jeudi sur un repli après qu'un responsable de la Banque centrale américaine (Fed) a affirmé que la politique monétaire américaine n'était pas encore assez restrictive.

James Bullard de la Fed de Saint-Louis a douté que les relèvements des taux d'intérêt de la Fed soient parvenus en zone "suffisamment restrictive" et a suggéré que le taux terminal puisse atteindre jusqu'à 7%, Les taux sur les fonds fédéraux sont actuellement entre 3,75% et 4% après de multiples hausses.

Malgré les propos du responsable de la Fed, les courtiers continuent en Europe à pousser les cours des actions à la hausse tout en évaluant le dernier discours de la présidente de la Banque centrale européenne (BCE), Christine Lagarde, sur l'inflation et les taux d'intérêt, fait remarquer Pierre Veyret , un analyste d'Activtrades. Mme Lagarde participe à un forum sur les banques.

"La volatilité du marché devrait rester élevée aujourd'hui, car l'annonce d'une BCE de plus en plus restrictive, et sa volonté de faire tout ce qu'il faut pour maîtriser la pression croissante des prix, pourrait mettre les marchés boursiers en danger", poursuit le spécialiste.

Au niveau macroéconomique, la hausse des prix à la consommation au Japon a atteint un niveau record depuis 1982, sur fond de chute du yen face au dollar qui renchérit le coût des importations et de flambée des prix de l'énergie. En octobre, le renchérissement s'est établit à 3,6% sur un an (hors produits frais), selon des données publiées vendredi, légèrement au-dessus de ce qu'attendait le consensus d'économistes sondés par l'agence Bloomberg (3,5%).

Au Royaume-Uni, les ventes en volume des magasins d'alimentation ont diminué de 1% en octobre et étaient inférieures de 4,1% à leur niveau d'avant la pandémie de Covid-19, signe que les Britanniques se serrent la ceinture face à une inflation au plus haut en plus de 40 ans et une économie mise à mal par la pandémie, la guerre en Ukraine et le Brexit.

Les investisseurs attendaient encore les ventes de logements existants aux États-Unis, pour le mois d'octobre cet après-midi.

A 11h12, le SMI prenait 0,72% à 10'994,48 points, après avoir brièvement franchi la barre des 11'000 points. Le SLI s'étoffait de 0,59% à 1691,54 points et le SPI 0,61% à 14'067,26 points. Parmi les 30 valeurs vedettes, 12 cédaient du terrain et 18 avançaient.

Novartis (+2,2%) caracolait en tête du classement provisoire, devant SGS (+2,0%) et Richemont (1,1%) sans nouvelles particulières.

Zurich Insurance (+0,9%) a indiqué que son nouveau programme de rachat d'actions, annoncé mi-août, démarrera le 21 novembre. L'enveloppe permettrait de rapatrier jusqu'à 4,15 millions de titres, ou 2,76% du capital-actions. Les actionnaires intéressés par l'offre peuvent servir leurs parts sur une seconde ligne de négoce ouverte à la Bourse suisse jusqu'au 29 décembre de l'an prochain.

Les autres poids lourds de la cote, Nestlé (+0,8%) et Roche (+0,2%) soutenaient aussi l'indice vedette.

Holcim (+0,6%) a nommé Steffen Kindler directeur des finances à partir du 1er mai 2023 et membre de la direction. Il remplacera Géraldine Picaud qui a décidé de quitter le groupe pour se consacrer à de nouveaux défis professionnels.

Credit Suisse (-0,5%) ne prévoit pas "d'ajustements substantiels" pour la banque d'investissement en Suisse, contrairement aux autres régions. Les autres bancaires UBS (+1,1%) et Julius Bär (+0,4%) progressaient.

De l'autre côté du classement, Lonza (-0,6%) enregistrait le repli le plus marqué derrière Credit Suisse et Logitech (-0,4%).

Au niveau du marché élargi, Kardex (-5,1%) reculait nettement après avoir raboté sa marge pour le bénéfice opérationnel de son exercice en cours. Stadler (-0,3%) a décroché un contrat pour le trafic ferroviaire germano-polonais.

Klingelnberg (+16,3%) a réalisé une solide performance au 1er semestre de l'exercice décalé 2022/23, sans toutefois parvenir à s'extirper des chiffres rouges.

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