Zurich (awp) - La Bourse suisse restait solidement ancrée dans le rouge lundi à l'approche de la mi-journée. Après la pause du week-end, les investisseurs, déjà plongés dans le doute par l'approche de la récession, se focalisaient aussi sur Credit Suisse, le numéro deux bancaire helvétique suscitant de plus en plus d'inquiétudes malgré les propos rassurants de la direction.

Dans un note, Natixis Research CIB énumère une "liste à rallonge de risques en hausse: un cycle de resserrement monétaire ultra-agressif, des chiffres d'inflation qui entretiennent l'inquiétude, des indicateurs macroéconomiques qui dessinent une récession toute proche, une Chine qui peine à rebondir, un risque géopolitique qui continue de s'accroître, un risque politique réel en Italie". "Cerise sur le gâteau, la défiance sur le budget britannique, a fait ressurgir le risque de crédibilité budgétaire", poursuivent ces experts.

Les marchés financiers ont bouclé un mois de septembre en berne, tourmentés par les répercussions de la guerre en Ukraine sur les prix de l'énergie et de l'alimentation puis secoués par les turbulences au Royaume-Uni. L'inflation dans la zone euro a encore bondi en septembre pour atteindre 10% sur un an, un nouveau record alimenté par la flambée des prix de l'énergie et de l'alimentation.

En Suisse, les entreprises, préoccupées par la forte hausse des prix de l'énergie, ont renforcé leurs stocks afin de se préparer aux éventuels arrêts de production qui pourraient arriver au cours des six prochains mois. L'indice PMI des directeurs d'achat pour l'industrie a grappillé en septembre 0,7 point sur un mois à 57,1 points, mais a chuté de 10,4 points en comparaison annuelle.

L'inflation a marqué une légère détente en septembre après des mois de progression. Le recul des prix à la consommation s'explique notamment par une décrue des tarifs pour les carburants, mais d'autres postes de dépense, comme le copeaux de bois pour le chauffage, ont flambé. L'indice des prix à la consommation (CPI) a reculé de 0,2% sur un mois à 104,6 points,

Après avoir débuté la séance sur un repli de 0,83%, le SMI a creusé ses pertes dès les premiers échanges, sans parvenir à se redresser par la suite. Vers 10h50, l'indice phare notait à 10'140 points, en baisse de 1,28%. Le SLI abandonnait pour sa part 1,62% à 1512,82 points et l'indicateur élargi SPI se contractait de 1,38% à 12'984,27 points.

A l'exception de la défensive Swisscom (+0,7%), ainsi que de Kühne + Nagel (+0,2%) et du poids lourd Novartis (+0,2% aussi), l'ensemble des 30 valeurs constitutives du Swiss Leader Index (SLI) s'inscrivait en baisse dans une fourchette de -0,6% à -9,0%.

En bas de tableau, Credit Suisse était fortement chahuté (-9,0%), héritant de la lanterne rouge, non sans avoir atteint en début de séance un nouveau plus bas historique à 3,518 francs suisses. La communauté financière a passé le week-end à s'interroger quant à la situation financière du numéro deux bancaire helvétique, alors que la direction de l'établissement a tenté de rassurer en s'appuyant sur une position en capitaux solide.

La banque aux deux voiles précédait Logitech (-7,5%), ABB (-6,0%) et Julius Bär (-3,4%). Accelleron, émanation du géant zurichois de l'électrotechnique faisait ses premiers pas à la Bourse suisse, le processus d'externalisation du fabricant de turbocompresseurs étant désormais finalisé. Son titre se négociait à 18,00 francs suisses un niveau identique à celui de l'ouverture.

Les deux autres plus grosses capitalisations du marché helvétique, Nestlé (-1,1%) et Roche (-0,7%) faisaient mieux que la moyenne. Le géant pharmaceutique bâlois a trouvé un nouveau directeur général pour sa division Diagnostics en la personne de Matt Sause, qui rejoindra la direction générale. Actuellement responsable pour l'Amérique du Nord, ce dernier succédera au 1er janvier prochain à Thomas Schinecker, appelé à reprendre la tête du groupe à compter de mi-mars.

Sur le marché élargi, Aryzta fléchissait de 2,1%. Le boulanger industriel a retrouvé de justesse la voie des bénéfices sur son exercice annuel décalé, la performance financière se révélant supérieure aux prévisions du marché. Le groupe a confirmé ses objectifs à moyen-terme.

Kuros (-1,9%) se contractait aussi, le spécialiste des technologies de greffe osseuse ayant fait part de la nomination de Chris Fair au poste de directeur opérationnel.

Idorsia (-2%) ne faisait guère mieux, l'entreprise biotechnologique prévoyant désormais de déposer une demande d'homologation pour son somnifère daridorexant au premier semestre 2023 au Japon, après les résultats positifs enregistrés lors d'une étude clinique de phase III.

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