Zurich (awp) - La Bourse suisse évoluait toujours dans le négatif mardi, comme ses homologues européennes. Les craintes d'une récession mondiale, mais aussi d'une escalade des tensions entre la Chine et les Etats-Unis, sur fond d'éventuelle visite de Nancy Pelosi à Taïwan, pesaient sur le moral des investisseurs.

Le baril de Brent restait sous la barre des 100 dollars. "La publication de données manufacturières décevantes a renforcé l'opinion selon laquelle une récession se profile à l'horizon, un scénario qui implique une baisse de la demande future de pétrole", a souligné Ricardo Evangelista, analyste chez Activtrades.

En Suisse, l'indice des directeurs d'achat (PMI) a reculé en juillet pour l'industrie et les services, mais la nette baisse des prix d'achat favorise la solidité du marché du travail. Le franc fort ainsi qu'un possible ralentissement de la demande de produits helvétiques à l'export freinent de leur côté les ambitions des PME.

Le climat de consommation s'est encore dégradé en juillet. La propension aux grandes acquisitions reste fortement inférieure à la moyenne, selon les économistes du Seco.

A 11h, l'indice SMI reculait de 0,60% à 11'078,66 points. Le SLI s'enfonçait de 1,20% à 1712,27 points, alors que l'indicateur élargi SPI était aussi à la peine de 0,74% à 14'339,66 points. Sur les trente principaux titres, cinq progressaient et 25 chutaient.

Swisscom était en tête (+0,9%), devant deux des trois poids lourds, Nestlé grappillant 0,5% et Roche (0,4%). Novartis avançait de 0,2%.

Selon les dernières estimations de Swiss Re (-0,8%), au cours des six premiers mois de 2022, les dommages liés aux catastrophes naturelles devraient avoir coûté aux assureurs quelque 35 milliards de dollars (presque autant en francs suisses).

Sika s'érodait de 2,9%. Credit Suisse a sabré son objectif de cours de 30 francs suisses à 384 francs suisses, mais estime que le spécialiste de la chimie de construction reste l'un des investissements les plus attractifs.

Credit Suisse était bon dernier (-5,8%). La banque a vu son rating de crédit dégradé coup sur coup par les agences de notation Moody's et Standard & Poor's (S&P). Sa concurrente UBS perdait 1,4%.

Sur le marché élargi, le groupe de construction Implenia (-0,2%) s'est vu confier deux projets à Genève et à Lausanne pour un volume totalisant près de 200 millions de francs suisses.

Le chimiste Clariant (-0,3%) a vu sa note de dette à long terme "Low BBB" confirmée par Credit Suisse, qui a par contre relevé la perspective à "stable", contre "négative".

Obseva (-0,6%), qui lutte pour sa survie, a annoncé vendredi être parvenu à réduire sa dette.

EFG International (-0,7%) étend son programme de rachat d'actions. Le gestionnaire de fortune zurichois prévoit désormais de racheter jusqu'à un maximum de 3 millions de ses propres titres.

Interroll (-4,6%) a vu ses ventes croître au cours des six premiers mois, mais ses entrées de commandes se sont dégonflées, tandis que sa rentabilité a reculé.

Meyer Burger (-9,2%) fait face à une forte demande, mais souffre des problèmes d'approvisionnement. Il a raboté ses objectifs de production.

Le négoce du titre Igea Pharma est toujours suspendu sur SIX Swiss Exchange et ce jusqu'à nouvel avis. L'entreprise a échoué une nouvelle fois à se conformer à un délai additionnel pour la publication de ses résultats 2021.

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