Zurich (awp) - La Bourse suisse se maintenait dans le vert jeudi à l'approche de la mi-journée, non sans avoir effectué un bref passage en zone négative. Si les investisseurs, qui se concentreront sur une nouvelle salve de résultats d'entreprises, dont la très attendue et abyssale perte nette de Credit Suisse, restent optimistes, ceux-ci continuent de s'interroger sur les véritables intentions des banques centrales.

Les principaux indices américains ont clôturé en repli mercredi soir, plombés par les valeurs de la technologie, les investisseurs prenant peut-être conscience que la hausse des taux n'est pas terminée aux États-Unis, observe John Plassard de Mirabaud Banque. Le président de la Réserve fédérale américaine (Fed), Jerome Powell a réitéré mardi soir son message de la semaine dernière: il y aura encore au moins deux hausses de taux, avant une éventuelle pause, poursuit l'expert.

Outre les résultats d'entreprises, les investisseurs se focaliseront ce jeudi sur les demandes d'allocation chômage aux États-Unis. Après deux mois de baisse, l'inflation en Allemagne a connu une légère hausse en janvier, à 8,7% sur un an (+0,1 point), selon des chiffres officiels provisoires qui ne détaillent pas la répartition de la hausse des prix dans les différents secteurs.

Les économistes s'attendaient à une accélération des prix un peu plus forte, ce qui pourrait, selon le point de vue de certains investisseurs, alléger la pression sur la Banque centrale européenne (BCE) pour qu'elle continue à durcir les conditions financières.

Après avoir débuté la séance en progrès de 0,33%, le SMI a constamment cédé du terrain avant de passer dans le rouge vers 09h40 pour ensuite se redresser. Vers 10h50, l'indice phare du marché notait à 11'313,7 points, en hausse de 0,33%, plus très loin du plus haut de la matinée atteint dans les tous premiers échanges. Le SLI gagnait quant à lui 0,4% à 1788,61 points et l'indicateur élargi 0,38% à 14'577,06 points.

Sur les trente valeurs constitutives de l'indice SLI, huit perdaient du terrain, les 22 autres en gagnant. Au centre de l'attention ce jeudi, Credit Suisse (-5,4%) héritait de la lanterne rouge, couleur identique aux chiffres du numéro deux bancaire helvétique. L'établissement en difficultés et en restructuration a essuyé l'an dernier une perte nette abyssale de 7,29 milliards de francs suisses, la plus lourde subie depuis celle affichée lors de la crise financière des subprimes de 2008.

Sonva chutait aussi nettement de 2,5%, sans informations particulière. Zurich Insurance (-0,7%) était aussi à la peine. Si l'assureur zurichois a soigné l'an dernier sa rentabilité opérationnelle, le bénéfice net s'est nettement étiolé, affecté par la contreperformance des marchés financiers. VAT Group (-0,1%) a fait part du départ en fin d'année de son directeur général, Mike Allison. Givaudan (-0,9%) et Sonova (-0,9%) rejoignaient aussi le camp des perdants de l'entame de séance.

Du côté des trois poids lourds de la cote, Roche (-0,5%) virait aussi dans le rouge, alors que Nestlé (+0,01%) se situait de justesse dans le vert. Novartis (+0,3%) compensait leur contreperformance.

A l'autre extrémité du classement, la défensive Swisscom décollait de 3,2%. Le numéro un suisse de télécoms a certes vu son bénéfice net chuter de 12,5% à 1,6 milliard de francs suisses, mais le résultat de l'exercice 2021 avait été marqué par plusieurs gains exceptionnels. ABB (+2,3%) s'installait sur la 2e marche du podium provisoire, devant Kühne+Nagel (+2,1%).

Sur le marché élargi, le titre BCV plongeait de 3,8%. La Banque cantonale vaudoise a vu ses recettes d'exploitation progresser en 2022, grâce à la forte progression du résultat du négoce. La rentabilité a également été au rendez-vous.

Dätwyler cédait 0,4%. Le groupe industriel uranais a affiché des ventes en hausse l'année dernière, mais la rentabilité s'est retrouvée sous pression en raison de la flambée des coûts et le dividende a été réduit.

SPS gagnait 0,1%, le groupe immobilier ayant bouclé 2022 sur un bénéfice net en forte baisse à 404,4 millions de francs suisses (-19%), en raison notamment de la diminution de l'effet des revalorisations. Ses actionnaires ne s'en verront pas moins proposer un dividende légèrement relevé.

Le facilitateur de distribution DKSH (+0,6%) a inscrit des résultats conformes aux projections en 2022. Le groupe relève son dividende à 2,15 francs suisses et se montre optimiste en 2023.

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