Zurich (awp) - La Bourse suisse a cédé un peu de terrain jeudi, mettant un terme à trois séances de hausse. Après avoir encore inscrit un nouveau plus haut historique en début de séance, le SMI des valeurs vedettes a rapidement perdu son élan, repassant sous l'équilibre et sous la barre symbolique des 12'600 points.

A New York, Wall Street cédait du terrain en matinée.

La tendance haussière reposait "en grande partie sur de meilleures nouvelles du côté des résultats d'entreprises", a commenté Patrick O'Hare de Briefing.com.

Le marché reste sur ses gardes toutefois face "à une multiplication d'informations rapportant une augmentation des cas de Covid en Europe, en Corée du Sud, en Chine et dans le Haut-Midwest des États-Unis", a-t-il ajouté.

En Suisse, le commerce extérieur s'est enrhumé en octobre, les exportations s'affaissant de 1,4% sur un mois à 20,83 milliards de francs suisses quand les importations se sont contractées de 2,3% à 16,42 milliards. Le solde a ainsi enflé de près d'une centaine de millions de francs suisses à 4,41 milliards.

Les exportations horlogères ont poursuivi leur redressement en octobre, tant comparé à l'année dernière qu'à 2019, soit avant l'éclatement de la pandémie de coronavirus. Le total des exportations de montres a progressé de 12,5% en octobre sur un an et de 4,8% par rapport à octobre 2019, à 2,1 milliards de francs suisses, plus haut mensuel de ces sept dernières années.

Le SMI a terminé en recul de 0,37% à 12'553,19 points, avec un plus bas à 12'537,60 et un nouveau plus haut historique en séance à 12'625,81 points. Le SLI a cédé 0,38% à 2036,77 points et le SPI 0,45% à 16'121,32 points. Sur les 30 valeurs vedettes, 20 ont reculé et 10 avancé.

Julius Bär (-3,3%), Logitech (-2,5%) et Holcim (-2,3%) ont fermé la marche.

Julius Bär dévoilera lundi sa masse sous gestion après dix mois. Les analystes tablent sur un total de 493 milliards de francs suisses avec un afflux d'argent frais de 16 milliards de francs suisses.

Lors de sa journée des investisseurs, Holcim a assuré vouloir maintenir une cadence similaire à celle affichée jusqu'ici. Le groupe de construction vise d'ici 2025 une progression des recettes de 3 à 5% à périmètre constant, ainsi qu'une amélioration plus que proportionnelle du résultat brut d'exploitation (Ebitda).

UBS (-1,7%) et Credit Suisse (-1,8%) ont également nettement reculé. La banque aux trois clés a inauguré à Singapour son nouveau siège régional, le plus grand de la zone Asie-Pacifique, et réaffirmé à l'occasion du cinquantième anniversaire de la présence du groupe dans la cité-état son engagement dans la région.

Les poids lourds Roche et Novartis (chacun -0,6%) ont freiné l'indice, alors que Nestlé (-0,3%) l'a suivi. La multinationale a vu son objectif de cours relevé coup sur coup par Morgan Stanley et Vontobel, qui ont confirmé leurs recommandations d'achat respectives.

ABB (-0,1%) a pris pour un montant non précisé une participation minoritaire dans la jeune pousse Sevensense Robotics, émanation de l'Ecole polytechnique fédérale de Zurich (EPFZ).

Sika (+2,2%) s'est imposé devant Kühne+Nagel et Givaudan (chacun +1,3%), SGS et Geberit (chacun +0,8%).

Après la reprise de MBCC, Barclays et Credit Suisse ont relevé l'objectif de cours du chimiste de la construction et confirmé leurs recommandations d'achat.

Mirabaud Securities a relevé l'objectif de cours de Givaudan et confirmé "hold". La croissance organique du troisième trimestre était inespérée, a commenté l'analyste, qui a relevé de 2,5% sa prévision de bénéfice pour 2021.

Dans le sillage des exportations horlogères, Swatch (+0,4%) et Richemont (-0,1%) ont connu des sorts différents.

Dans le cadre de sa journée des investisseurs, Zurich Insurance (-1,1%) s'est engagé à continuer de verser environ trois quarts de son bénéfice net aux actionnaires sous la forme de dividendes. Le groupe se voit par ailleurs bien engagé sur la voie de la concrétisation de ses objectifs à l'horizon 2022.

Sur le marché élargi, Relief Therapeutics (+7,9%) a lancé son programme d'American Depositary Receipt (ADR). Annoncé début novembre, ce dernier vise à compléter la cotation primaire existante des titres Relief à la Bourse suisse.

L'assureur Bâloise (-0,7%) a affiché une solide progression des primes sur les neuf premiers mois de l'année. Le groupe rhénan table sur des coûts totaux de 120 millions de francs suisses liés aux catastrophes naturelles de l'été dernier, des "charges de sinistralité les plus élevées de toute l'histoire" de la société.

rp/buc