Zurich (awp) - La Bourse suisse tentait une modeste reprise lundi matin après avoir ouvert en baisse, écartelée entre la solide performance de Wall Street en fin de semaine dernière et le ralentissement économique en Chine sur fond de flambée de Covid-19. En Suisse, l'agenda des entreprises était peu fourni. Sulzer et Holcim retenaient néanmoins l'attention des investisseurs.

La Bourse de New York a terminé en forte hausse vendredi soir grâce à un rebond technique au terme d'une semaine cauchemardesque, les investisseurs doutant que le pire soit passé.

Parmi les autres nouvelles susceptibles d'influencer les cours, les ventes de détail en Chine ont connu en avril leur plus forte chute depuis deux ans, tandis que le chômage a brusquement augmenté sur fond de flambée épidémique. La production industrielle s'est affichée en repli de 2,9% le mois dernier sur un an, contre une progression de 5% en mars.

"Les actions ont baissé modérément en Europe lundi, après une séance mitigée en Asie, suite à des données économiques décevantes en Chine qui ont entaché le sentiment du marché pendant la nuit", a résumé l'analyste Pierre Veyret d'Activtrades.

Ce dernier a énuméré le resserrement monétaire, les perspectives de croissance médiocres et les risques géopolitiques - avec les efforts de la Finlande et de la Suède pour rejoindre l'Otan - comme ralentissant les marchés. "Il reste très difficile pour les investisseurs d'identifier le point le plus bas à acheter pour les actions", a souligné M. Veyret, ajoutant que cette semaine devrait rester volatile pour les actifs à risques.

Vers 10h32 à la Bourse suisse, l'indice vedette SMI progressait de 0,31% à 11'686,80 points, après avoir ouvert en repli de 0,24%. Le SLI remontait aussi la pente et s'adjugeait 0,22% à 1817,72 points, tout comme le SPI qui prenait 0,20% à 15'011,30 points.

La majorité des valeurs vedettes restaient dans le rouge, hormis notamment les trois bancaires Credit Suisse (+1,8%), UBS (+0,9%) et Julius Bär (+1,0%).

La banque aux deux voiles serait proche d'un nouvel accord avec un débiteur des fonds Greensill, la société minière américaine Bluestone Resources, a affirmé le journal Financial Times. L'établissement de la Paradeplatz pourrait recevoir quelque 690 millions de dollars à redistribuer aux investisseurs floués.

Les deux poids lourds pharmaceutiques Novartis (+0,9%) et Roche (+0,8%) soutenaient le rebond, alors que Nestlé (-0,2%) freinait.

Holcim (-0,7%) restait toujours en repli. Le géant des matériaux de construction a annoncé dimanche la vente de ses activités en Inde, Ambuja Cement et ACC, au groupe Adani pour 6,4 milliards de francs suisses.

Les plus fortes baisses étaient par contre enregistrées par AMS-Osram (-1,8%), Swatch Group (-1,0%) et Logitech (-0,9%).

Sur le marché élargi, Sulzer (-3,0%) était pénalisé par les sanctions prononcées par la Pologne à l'encontre de son actionnaire de référence Viktor Vekselberg. Le groupe industriel doit suspendre ses activités dans le pays. Medmix (-6,7%) était également concerné par ces mesures.

Rieter (-4,2%) était lesté par un abaissement d'objectif de cours par UBS.

LM Group (-1,3%) cédait désormais ses gains. Le voyagiste est parvenu à boucler le premier trimestre sur des résultats positifs, tant au niveau opérationnel que net, même s'ils restent inférieurs au niveau d'avant la pandémie.

Parmi les autres titres du SPI à afficher des variations notables figuraient Relief Therapeutics (-4,2%) et Mikron (-4,1%), ainsi qu'Achiko (+5,7%) et Wisekey (+5,0%).

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