Zurich (awp) - La Bourse suisse a nettement reculé mardi. Dès l'ouverture, le SMI des valeurs vedettes s'est inscrit dans le rouge, évoluant autour de la barre symbolique des 12'500 points jusqu'en début d'après-midi, après quoi il est repassé au-dessus de ce niveau.

A New York, Wall Street reculait en matinée, plombée par la hausse des taux et des prix du pétrole.

Le Brent et le WTI ont tous deux atteint leur plus haut niveau depuis plus de sept ans, dopés par des perturbations de l'offre, de vives tensions géopolitiques et une remontée de la demande. De nombreux analystes envisagent désormais à terme le franchissement de la barre des 100 dollars, ce qui semblait encore impossible il y a quelques mois.

Cette hausse des cours du pétrole brut "alimente les craintes d'inflation et rend probable une nouvelle accélération du changement de politique monétaire de la Réserve fédérale américaine", a commenté Jürgen Molnar, de RoboMarkets. Les annonces que l'institution a faites mi-janvier sur un durcissement monétaire à venir font de plus grimper les taux d'intérêt sur le marché obligataire.

Le SMI a fini en baisse de 0,82% à 12'529,56 points, avec un plus bas à 12'484,44 et un plus haut à 12'562,00 points. Le SLI a cédé 1,14% à 2002,38 points et le SPI 0,95% à 15'876,69 points. Sur les 30 valeurs vedettes, 24 ont reculé et quatre avancé, Vifor et Kühne+Nagel ayant clôturé à l'équilibre.

CSL Behring a précisé son offre de rachat de Vifor. L'opération se déroulera du 2 février au 2 mars, sous réserve de prolongations. Le conseil d'administration du groupe saint-gallois a recommandé à l'unanimité d'accepter l'offre qui valorise l'entreprise à 11,7 milliards de dollars.

Swiss Re (+0,9%) précède Swisscom (+0,7%), Nestlé (+0,4%) et Swiss Life (+0,1%) dans le petit camp des gagnants.

Les deux autres poids lourds Novartis (-0,4%) et Roche (-0,7%) n'ont pas échappé à la tendance.

Novartis, qui avait déjà repris en mai dernier la main sur le développement clinique de l'ensovibep découvert par Molecular Partners (+2,8%), a finalisé l'acquisition des droits sur ce traitement expérimental contre le Covid-19.

Credit Suisse (-1,4%) qui avait déjà chuté de 2,3% la veille, dans le sillage de l'annonce du départ surprise du président António Horta-Osório, a poursuivi son chemin de croix. Son successeur Axel Lehmann veut orienter la banque vers des voies plus calmes. Il souhaite également la maintenir en tant qu'entreprise indépendante, a-t-il déclaré dans une interview au Tages-Anzeiger.

UBS (-1,3%) et Julius Bär (-0,4%) ont aussi cédé du terrain.

Straumann (-6,4%), Partners Group (-3,6%) et Sika (-2,9%) ont reculé le plus fortement.

Les valeurs du luxe Swatch (-0,9%) et Richemont (-1,3%) n'ont pas échappé à la tendance.

Morgan Stanley a abaissé la recommandation et l'objectif de cours de l'horloger biennois. Selon la banque américaine, le groupe dispose d'une palette de produits désavantageuse et risque d'avoir perdu de nouvelles parts de marché sur l'important débouché chinois.

Richemont dévoile mercredi son chiffre d'affaires au troisième trimestre de son exercice décalé 2021/22. Les analystes tablent sur des recettes de 5,02 milliards d'euros et une croissance organique de 17,9%.

Le géant des matériaux de construction Holcim (-1,7%) a annoncé l'acquisition du belge PTB-Compaktuna, spécialisé dans les solutions spéciales pour la construction. Cette opération, dont les détails financiers n'ont dévoilés permettra au zougois de se renforcer notamment dans le secteur des travaux de rénovation en Europe.

Sur le marché élargi, Leonteq (-4,4%) va collaborer avec Swissquote (-1,9%) dans l'émission et la distribution de produits structurés. Le prestataire vaudois de services financiers en ligne rejoindra la plateforme technologique pour les émetteurs en marque blanche du zurichois.

Lindt & Sprüngli (N -3,0%, BP -4,1%) a retrouvé l'année dernière un niveau de recettes d'avant-crise, le chiffre d'affaires du chocolatier industriel ayant bondi de 14,2% à 4,59 milliards de francs suisses. La croissance organique des s'est établie à 13,3%, freinée cependant par l'Amérique du Nord. La direction a confirmé les objectifs 2021 en termes de rentabilité, avec une marge opérationnelle de 14%.

GAM (-16,7%) s'attend à une perte nette réduite à environ 30 millions de francs suisses en 2021 après une perte de 388,4 millions en 2020. La perte opérationnelle avant impôts est pour sa part escomptée à environ 10 millions, contre -14,9 millions lors de l'exercice annuel précédent.

rp/buc