Zurich (awp) - La Bourse suisse a encore perdu un peu de terrain mercredi, cette fois à l'unisson des principales places européennes. Les acteurs ont été déçus par les récentes données conjoncturelles, à la veille de la publication de l'inflation PCE aux Etats-Unis.

Après avoir plongé sous la barre des 10'700 points à son plus bas du jour, le SMI a toutefois effacé une partie de ses pertes et a même fait un bref passage dans le vert dans le sillage de Wall Street, avant de redescendre puis de terminer à l'équilibre juste sur la barre des 10'800 points.

A New York, Wall Street évoluait en ordre dispersé en matinée après un début positif. Les investisseurs restaient préoccupés par les risques de récession aux Etats-Unis.

Une nouvelle et dernière estimation du produit intérieur brut (PIB) américain au 1er trimestre a montré que la première économie mondiale s'est contractée plus que prévu, à -1,6% en rythme annualisé. C'est la baisse des dépenses de consommation, plus forte qu'anticipée, qui a creusé le recul du PIB de 0,1 point par rapport à la deuxième estimation.

"La révision du PIB est faible mais elle est importante, car elle reflète un ralentissement de la croissance des dépenses de consommation", a commenté Chris Low de FHN Financial. "Il y a moins de dynamisme dans les dépenses de services et on se dirige vers un gonflement des stocks, ce qui pourrait placer le 2e trimestre en territoire négatif selon ce que révèleront jeudi les dépenses de consommation de mai et l'inflation PCE", a-t-il ajouté.

Le SMI a grignoté 0,02% à 10'800,53 points, avec un plus bas à 10'662,59 points et un plus haut à 10'810,52 points. Le SLI a cédé 0,36% à 1656,26 points et le SPI marginalement perdu 0,04% à 13'921,37 points. Sur les 30 valeurs vedettes, 22 ont reculé et huit avancé.

Givaudan (+2,6%) a fini en tête du groupe des gagnants, devant Straumann (+2,3%) et Nestlé (+1,6%).

Roche (+0,7%) et Novartis (+0,1%) ont aussi terminé du bon côté de la barre.

Le géant veveysan renforce sa présence en Nouvelle-Zélande et dans la région, avec l'acquisition de la société The Better Health Company (TBHC). Les détails financiers de l'opération n'ont pas été dévoilés.

La veille, Novartis avait concrétisé ses plans d'économies dévoilés en avril. Dans ce cadre, le groupe va supprimer ces trois prochaines années 8000 emplois dans le monde, dont 1400 en Suisse, sur un total de 108'000 postes. Le laboratoire recense quelque 11'600 salariés en Suisse.

La volatile AMS Osram (-4,5%)a terminé lanterne rouge, derrière Adecco (-3,2%) et VAT (-3,0%).

Bank of America a abaissé l'objectif de cours de Logitech (-2,8%) et confirmé "buy", sans autre commentaire.

Les bancaires Julius Bär (-2,5%), Credit Suisse (-2,3%) et UBS (-1,9%) ont terminé dans le bas du peloton des perdants.

Oddo BHF SCA a abaissé l'objectif de cours et confirmé "neutral" au lendemain de la journée des investisseurs de la banque aux deux voiles, lors de laquelle les responsables ont largement évoqué les initiatives en cours, afin de rendre les recettes de l'établissement davantage pérennes. La mise en oeuvre de ces mesures intervient cependant dans un contexte économique difficile. Les analystes ont donc abaissé leurs prévisions. L'annonce ce jour de la suppression des intérêts négatifs en francs suisses pour la clientèle privée n'a pas soutenu le cours.

Le chimiste de la construction Sika (-1,4%) a inauguré un nouveau site aux Etats-Unis pour la fabrication d'additifs utilisés dans la fabrication du béton. Vontobel a abaissé l'objectif de cours et confirmé "buy", estimant que le groupe est en mesure de concrétiser ses ambitions sur le court terme et qu'il se dirige en 2022 vers un nouvelle exercice record.

Sur le marché élargi, le grossiste en produits thérapeutiques et exploitant d'officines Galenica (+2,2%) a repris les activités de distribution de l'homéopathe hexagonal Boiron en Suisse, activités qui représentent un chiffre d'affaires annuel d'environ 9 millions de francs suisses.

Le spécialiste des rayons X et radiofréquences Comet (-4,5%) a fait les frais de commentaires de deux analystes qui ont abaissé l'objectif de cours, tout en confirmant "buy".

Le laboratoire Santhera (-7,0%) va devoir patienter quatre à six mois de plus sur une homologation espérée du vamorolone contre la myopathie de Duchenne aux Etats-Unis, en raison de l'impréparation d'un sous-traitant.

Le soufflé est retombé pour Dufry (-7,4%) qui avait profité la veille de la confirmation de la tenue de discussions de fusion avec l'italien Autogrill, de manière non-exclusive et sans garantie que cela déboucherait effectivement sur une transaction.

rp/al