Zurich (awp) - La Bourse suisse perdait nettement de l'élan mercredi à l'approche de la mi-journée, après avoir tenté pendant une majeure partie de la matinée de combler la brèche creusée la veille. Dans une actualité conjoncturelle et entrepreneuriale toute relative, l'offensive menée par les Etats-Unis et une poignée d'autres nations contre la flambée des prix du pétrole semblait avoir mis du baume au coeur des détenteurs de capitaux.

Washington, mais aussi Pékin, New Delhi, Séoul, Tokyo ou encore Londres ont ainsi promis de puiser dans leurs réserves pour atténuer la facture d'approvisionnement.

"Un tel mouvement ne va certainement pas effrayer l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), mais va probablement frustrer ses membres", note Ipek Ozkardeskaya, analyste chez Swissquote. Rappelant que les pays producteurs détenaient la clé du pétrole cher, l'experte souligne qu'une fermeture des vannes de leur part pendant quelques semaines assècherait rapidement les réserves libérées.

Wall Street a bouclé mardi en ordre dispersé. La place new-yorkaise restera fermée pour Thanksgiving jeudi et n'ouvrira qu'une demi-journée vendredi, rappelle John Plassard, de Mirabaud Banque.

En Suisse, le secteur de la construction a observé une embellie largement attribuée à des effets de rattrapage au troisième trimestre, mais doute d'un retour à la normale avant l'année prochaine. Le moral des analystes et économistes sondés par Credit Suisse et le CFA s'est lézardé en novembre.

A 11h00, le Swiss Market Index (SMI) progressait encore de 0,14% à 12'384,43 points, après avoir réalisé une incursion en territoire négatif. Le Swiss Leader Index (SLI) grappillait 0,10% à 1997,11 points mais le Swiss Performance Index (SPI) cédait 0,11% à 15'799,77 points. Sur les trente principales valorisations, seules douze se maintenaient dans le vert et les 18 autres reculaient.

Le béhémoth des matériaux de construction Holcim (+1,4%) devançait une horde de bancaires et financières. Zurich Insurance prenait ainsi 1,2%, tandis que Swiss Re, UBS et Swiss Life (+1,0% chacune) se disputait la troisième marche du podium provisoire. Credit Suisse s'appréciait de 0,9%.

Le conglomérat d'électrotechnique ABB (+0,2%) ne profitait plus que mollement d'une recommandation à l'achat émise par Vontobel.

Le bon Roche (+0,5%) semblait capitaliser sur des nouvelles publiées la veille à l'occasion du congrès annuel de la Société américaine d'oncologie (ASH). Les deux autres poids lourds par contre plombaient l'ambiance. Le paquebot alimentaire Nestlé cédait 0,5% et la multinationale pharmaceutique Novartis 0,2%.

Lanterne rouge, le laboratoire saint-gallois Vifor abandonnait 4,0%. Berenberg entame le suivi du titre sur une appréciation neutre. La porteur Swatch (-0,5%) souffrait de la comparaison avec son concurrent genevois Richemont (+0,9%).

L'anémique actualité sur le marché élargi était monopolisée par de petites pharmas. Santhera (-4,9%) va organiser une nouvelle assemblée générale extraordinaire pour tenter de convaincre ses actionnaires de valider une nouvelle et fortement dilutive augmentation de capital.

Relief Therapeutics (-3,0%) relaie une fin de non-recevoir opposée par la FDA a une demande de désignation de "percée thérapeutique" pour l'aviptadil contre le Covid-19. Le gestionnaire de brevets genevois s'adjoint par ailleurs les services d'un développeur massachussetais d'intelligence artificielle pour identifier de potentiels traitements contre des maladies rares.

Le développeur informatique indonésien Achiko (+2,7%) enfin prévoit d'engager la procédure de certification CE pour son test rapide du Covid-19 en début d'année prochaine.

Le motoriste autrichien Pierer Mobility (+0,8%) affiche sur vues sur le marché aux Etats-Unis avec l'acquisition des vélos californiens Felt, annoncée mardi soir.

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