Zurich (awp) - La Bourse suisse ne parvenait pas à sortir de l'ornière mardi, plombée par les craintes sur la croissance mondiale. Après une ouverture sous la marque des 11'400 points, le SMI des valeurs vedettes a quelque peu remonté la pente, sans toutefois renouer avec son niveau de clôture de la veille.

Si de possibles levées de taxes douanières appliquées par les Etats-Unis à la Chine ont enthousiasmé les marchés lundi, "on a l'impression d'un retour à la réalité" mardi, estime Ipek Ozkardeskaya de Swissquote Bank.

John Plassard, de Mirabaud Banque, rappelle cependant qu'en matière de relations commerciales, les deux premières économies mondiales ont encore du chemin à faire. "Entre 2020 et 2021, Pékin a acheté pour 286,6 milliards de dollars de biens et services alors que la Chine avait promis d'en acheter pour... 500 milliards de dollars", souligne l'analyste.

Les dirigeants des Etats-Unis, du Japon, de l'Australie et de l'Inde, réunis à Tokyo pour tenter de trouver un terrain d'entente face à l'influence croissante de la Chine dans la région Asie-Pacifique, prévoient d'y investir au moins 50 milliards de dollars en cinq ans dans des projets d'infrastructure.

La croissance de l'activité économique en zone euro s'est légèrement ralentie en mai dans le secteur privé, tout en restant solide malgré la guerre en Ukraine et l'inflation élevée.

Sur le coup de 11h00, le Swiss Market Index (SMI) cédait 0,23% à 11'440,36 points, proche de son plus haut du jour, le Swiss Leader Index (SLI) 0,35% à 1779,01 points et l'indice du marché élargi Swiss Performance Index (SPI) 0,27% à 14'680,22 points. Sur les 30 "blue chips", 24 lâchaient du lest et six prenaient de l'embonpoint.

Le trio de tête était composé du bon Schindler (+1,2%), Julius Bär (+0,8%) et Swisscom (+0,7%). Le gestionnaire de fortune zurichois a vu son objectif de cours coup sur coup raboté par Bank of America ("neutral") et relevé par Kepler Cheuvreux ("buy").

A l'autre extrémité du classement figuraient les valeurs technologiques Temenos (-2,7%), AMS-Osram (-2,1%) et Logitech (-1,7%).

Roche (+0,6%) a conclu un accord de partenariat exclusif avec la biotech américaine Kalivir Immunotherapeutics, portant sur la découverte, le développement et la commercialisation de nouveaux virus oncolytiques basés sur la plateforme d'immunothérapie de Kalivir.

Les deux autres poids lourds de la cote Novartis (-0,2%) et Nestlé (-0,4%) prenaient l'eau. Le géant veveysan s'est porté acquéreur du brésilien Puravida, spécialisé dans les vitamines, compléments alimentaires et aliments à base de plantes. L'opération, dont les détails financiers n'ont pas été révélés, devrait être finalisée dans le courant du deuxième trimestre.

Kühne+Nagel (-1,2%) va ouvrir en 2024 en partenariat avec l'équipementier sportif Adidas un centre de distribution hautement automatisé à Mantoue dans le nord de l'Italie. Le site lombard, d'une surface de 130'000 m2 emploiera quelque 700 salariés.

Sur le marché élargi, Dufry (-1,9%) a prolongé sa concession à l'aéroport d'Heathrow, à Londres. Le contrat actuel, qui arrive à expiration en novembre 2026, a été étendu pour trois années supplémentaires, jusqu'en 2029

Le directeur général du spécialiste des solutions de télécommunications sans fil U-blox (-0,9%), Thomas Seiler, passera le témoin à Stephan Zizala le 1er janvier 2023.

Sulzer (-1,9%) a décidé de céder de ses filiales en Russie, où le groupe winterthourois est présent depuis plusieurs décennies et emploie 300 collaborateurs. Aucun détail financier n'a filtré.

Medmix (+1,1%), obligé de fermer ses activités en Pologne en raison des sanctions pesant sur son actionnaire principal, le milliardaire russe Viktor Vekselberg, poursuit son recours devant les autorités de Varsovie.

SFS (-6,4%) pâtissait visiblement de son recalage par UBS à "neutral", après "buy" ainsi que d'un sabrage en règle de son objectif de cours.

Lem (+0,7%) a bouclé son exercice décalé 2021/22 sur des résultats meilleurs qu'escompté. A l'occasion de son cinquantième anniversaire, le groupe genevois distribuera un dividende plus généreux que d'habitude

Evolva (+2,8%) a levé 6,3 millions de francs suisses, après avoir placé avec succès des actions issues du capital autorisé auprès d'investisseurs institutionnels dans le cadre d'un placement privé.

Poenina (-0,4%) se retrouve dans le viseur du régulateur de la Bourse suisse, SIX Exchange Regulation, qui lui reproche une infraction des règles de publication événementielle (ad hoc).

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