Zurich (awp) - La Bourse suisse a terminé en ordre dispersé jeudi, dans le sillage des décisions monétaires conformes aux attentes de la part de la Banque d'Angleterre (BoE) et de la Banque centrale européenne (BCE). Le SMI des valeurs vedettes a terminé en léger recul.

A New York, Wall Street évoluait en ordre dispersé en matinée. La veille, les indices avaient terminé dans le vert après une modeste hausse - un quart de point de pourcentage - des taux d'intérêt de la Réserve fédérale américaine (Fed).

Si cette modération était "attendue", pour la suite, "il y avait de quoi plaire aux colombes comme aux faucons" au cours de la conférence de presse du président de la Fed Jerome Powell, a estimé Art Hogan de B. Riley Wealth Management.

"Le processus de désinflation a commencé", a assuré le patron de la Fed, ajoutant que si "les données récentes sont encourageantes, il faut davantage de preuves que l'inflation ralentit durablement". Globalement, la Fed n'en a pas encore fini avec les hausses de taux, mais "elle est au début de la fin de son cycle de resserrement", a conclu Art Hogan.

La BCE et la BoE ont enchaîné jeudi avec des hausses d'un demi-point de pourcentage chacune.

En Suisse, une enquête menée par la Secrétariat d'Etat à l'économie (Seco) va dans le sens d'un regain de confiance au sujet de l'évolution économique ces douze prochains mois. Au premier trimestre 2023, l'indice du climat de consommation est passé à -30 points, contre -47 points en octobre. Le baromètre demeure cependant bien en dessous de sa moyenne pluriannuelle de -6 points.

Le SMI a terminé en baisse de 0,11% à 11'188,42 points, avec un plus bas à 11'146,45 et un plus haut à 11'279,81 points. Le SLI - dans lequel l'importance des poids lourds est moindre - a gagné 1,39% à 1787,48 points et l'indice du marché élargi SPI 0,32% à 14'467,69 points. Sur les 30 valeurs vedettes, 24 ont progressé et six reculé.

ABB et Zurich (chacun -2,8%) se sont partagé la lanterne rouge, derrière Novartis (-2,4%), Roche (-2,0%), Nestlé (-1,1%) et Swisscom (-0,7%).

ABB a été confronté à un ralentissement de la demande en fin d'année, notamment dans l'activité à marge élevée liée aux bâtiments résidentiels. Déterminé à encore céder des unités opérationnelles, le géant zurichois de l'électrotechnique et de l'automation a néanmoins livré au quatrième trimestre une performance conforme aux attentes. Il a en outre confirmé son objectif de marge pour l'exercice en cours.

Roche s'est de justesse maintenu sur la voie de la croissance l'an dernier, nonobstant le tassement confirmé des recettes tirées des dispositifs de tests et de médicaments dans la franchise Covid-19. La direction prévient toutefois que l'évaporation de ces revenus doit entraîner le mastodonte pharmaceutique sur le chemin de la décroissance sur l'exercice en cours.

Le podium du jour se compose de Straumann (+12,0%), Partners Group (+9,2%) et Kühne+Nagel (+7,8%), sans nouvelle particulière.

Julius Bär (+3,3%) a vu ses résultats reculer l'année dernière, sur fond de sorties de liquidités et de contraction des avoirs sous gestion. Les actionnaires bénéficieront d'un dividende stable, mais les rachats d'actions ne sont pas reconduits.

Le Ministère public de la Confédération (MPC) a ouvert une enquête sur le vol de données chez Credit Suisse (+4,5%). Il y a un an, la publication de documents par des médias du monde entier mettait en cause la deuxième banque du pays.

Au lendemain des chiffres d'UBS (+1,4%), Jefferies et Société Générale ont relevé l'objectif de cours et confirmé leur recommandation d'achat (buy).

Sur le marché élargi, Mobilezone (+0,1%) a annoncé le départ de son directeur général (CEO) Markus Bernhard fin juin 2024. Pressenti pour intégrer le conseil d'administration, ce dernier sera remplacé par deux actuels cadres du groupe.

Compagnie Financière Tradition (CFT, -0,5%) a vu ses revenus progresser en 2022. De janvier à fin décembre et à taux de change constants, le chiffre d'affaires consolidé ajusté a augmenté de 10,6% à 1,03 milliards de francs suisses.

La Banque cantonale bernoise (BCBE, -0,2%) a connu l'année dernière un développement favorable de ses créances hypothécaires, qui s'est répercuté sur les recettes. La rentabilité opérationnelle s'est étiolée en raison d'un amortissement lié à la création d'une filiale, mais le bénéfice net a gonflé de 3,0% à 159,6 millions de francs suisses.

rp/buc