Zurich (awp) - La Bourse suisse a terminé dans le rouge pour sa première séance de la semaine, le marché étant resté fermé la veille pour le 1er août. Le SMI a oscillé une grande partie de la séance sous la barre symbolique des 11'100 points et est repassé au-dessus dès le milieu de l'après-midi. Aux craintes de récession mondiale s'ajoutaient celles de l'augmentation des tensions entre la Chine et les Etats-Unis, alors que la cheffe des démocrates Nancy Pelosi était arrivée en visite à Taïwan.

A New York, Wall Street évoluait en recul en matinée, les investisseurs inquiets des tensions géopolitiques, notamment avec la Chine.

"Les inquiétudes géopolitiques accrues, notamment en rapport avec la visite de Nancy Pelosi à Taïwan, contrarient un peu les marchés, surtout en Asie", a expliqué Peter Cardillo de Spartan Capital.

"Les échanges ont ainsi débuté un mois d'août sur une note précautionneuse, non seulement à cause de ces tensions, mais aussi du fait des inquiétudes quant à la croissance mondiale", a ajouté l'analyste.

Sur le front économique, en Suisse, l'indice des directeurs d'achat (PMI) a reculé en juillet pour l'industrie et les services, mais la nette baisse des prix d'achat favorise la solidité du marché du travail. Le franc fort ainsi qu'un possible ralentissement de la demande de produits helvétiques à l'export freinent de leur côté les ambitions des PME.

Le climat de consommation s'est encore dégradé en juillet. La propension aux grandes acquisitions reste fortement inférieure à la moyenne, selon les économistes du Seco.

Le SMI a terminé en recul de 0,25% à 11'118,10 points, avec un plus bas à 11'019,63 et un plus haut à 11'135,96. Le SLI a cédé 0,70% à 1720,96 points et le SPI 0,27% à 14'406,91 points. Sur les 30 valeurs vedettes, 21 ont reculé et 9 avancé.

Logitech (+0,9%) précède Givaudan (+0,8%) et Roche et Swisscom (chacun +0,7%) sur le podium.

Le géant bleu présente ses résultats semestriels jeudi et les analyses tablent sur un chiffre d'affaires de 5,5 milliards de francs suisses et un bénéfice net de 830 millions de francs suisses.

Nestlé (+0,5%) et Novartis (+0,04%) ont aussi terminé dans le vert.

Swiss Re (+0,03%) a fait mieux que Zurich (-0,2%) et Swiss Life (-0,5%). Selon les dernières estimations de Swiss Re, au cours des six premiers mois de 2022, les dommages liés aux catastrophes naturelles devraient avoir coûté aux assureurs quelque 35 milliards de dollars.

Credit Suisse (-6,3%) a terminé lanterne rouge, derrière Partners Group (-5,0%) et Adecco (-3,4%).

La banque aux deux voiles a vu son rating de crédit dégradé coup sur coup par les agences de notation Moody's et Standard & Poor's (S&P), qui prédisent au numéro deux bancaire helvétique des jours difficiles dans le sillage du changement de son équipe de direction.

UBS (-1,1%) a mieux résisté et Julius Bär (+0,1%) a même fini un peu au-dessus de l'équilibre.

Adecco dévoile ses résultats trimestriels jeudi. Les analystes tablent sur un chiffre d'affaires de 5,9 milliards d'euros et un bénéfice net de 120 millions.

Sika (-1,0% à 231,60 francs suisses) a sous-performé après que Credit Suisse a sabré son objectif de cours de 30 francs suisses à 384 francs suisses, tout en maintenant "outperform", estimant que le spécialiste de la chimie de construction reste l'un des investissements les plus attractifs.

Sur le marché élargi, Zur Rose (+8,5%) a bondi, dopé par des rumeurs de rachat de l'entreprise. Selon un article de Finanz und Wirtschaft, de chasseur, Zur Rose pourrait devenir chassé.

Clariant (+3,0%) a vu sa note de dette à long terme "Low BBB" confirmée par Credit Suisse, qui a par contre relevé la perspective à "stable", contre "négative".

EFG International (-0,1%) étend son programme de rachat d'actions. Le gestionnaire de fortune zurichois prévoit désormais de racheter jusqu'à un maximum de 3 millions de ses propres titres.

Le groupe de construction Implenia (-0,6%) s'est vu confier deux projets à Genève et à Lausanne pour un volume totalisant près de 200 millions de francs suisses.

Interroll (-2,6%) a vu ses ventes croître au cours des six premiers mois, mais ses entrées de commandes se sont dégonflées, tandis que sa rentabilité a reculé.

Meyer Burger (-7,6%) fait face à une forte demande, mais souffre des problèmes d'approvisionnement. Il a raboté ses objectifs de production.

Le négoce du titre Igea Pharma est toujours suspendu sur SIX Swiss Exchange et ce jusqu'à nouvel avis. L'entreprise a échoué une nouvelle fois à se conformer à un délai additionnel pour la publication de ses résultats 2021.

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