Zurich (awp) - La Bourse suisse a entamé la semaine en recul. Les divers resserrements des mesures de lutte contre la pandémie, notamment le reconfinement en Autriche, ne laissent pas d'inquiéter les investisseurs, ont fait remarquer des observateurs.

Le SMI, qui avait évolué légèrement dans le vert en matinée après une ouverture négative, est repassé sous l'équilibre peu avant midi inscrivant un plus bas sous la barre symbolique des 12'500 points. Il est remonté après l'annonce de la reconduction de Jerome Powell à la tête de la Réserve fédérale avant de replonger en finale.

A New York, Wall Street évoluait dans le vert en matinée, accueillant bien la reconduction de Jerome Powell par le président Joe Biden. Annoncée quelques minutes avant l'ouverture des marchés, la décision très attendue du président Joe Biden a nettement renforcé la bonne humeur des marchés, déjà dans le vert dans les contrats à terme.

La semaine ne compte que trois séances et demie à Wall Street, avec la fête de Thanksgiving jeudi et une séance écourtée vendredi.

Au rang des indicateurs américains, on attend mercredi l'inflation en octobre (PCE), baromètre favori de la Fed, qui sera publié avec les dépenses des consommateurs, une autre donnée regardée à la loupe par les investisseurs.

Le SMI a fini en recul de 0,27% à 12'510,81 points, avec un plus bas à 12'491,25 et un plus haut à 12'571,75. Le SLI a cédé 0,48% à 2023,33 points et le SPI 0,44% à 16'038,70 points. Sur les 30 valeurs vedettes, 18 ont reculé et 12 avancé.

Julius Bär (-4,8%) a terminé lanterne rouge, derrière Temenos (-4,2%) et Geberit (-2,8%).

La banque zurichoise a vu sa masse sous gestion stagner par rapport à fin juin, à 484 milliards de francs suisses, alors que la croissance annualisée des entrées nettes d'argent sur dix mois s'est inscrite à 4,4%. Les données s'inscrivent dans le bas de la fourchette des prévisions du consensus AWP.

Geberit a souffert d'une rétrogradation par Kepler Cheuvreux, qui préconise désormais de se défaire du titre (reduce) et a aussi raboté l'objectif de cours. L'analyste a abaissé ses estimations après les chiffres au troisième trimestre, tablant sur un scénario plus prudent pour 2022. Les volumes devraient plonger l'année prochaine et la croissance organique s'affaiblir, tout comme les marges. Les prix des matières premières vont gonfler. Un baisse du cours est attendue pour les 12 mois à venir.

Credit Suisse (-0,9%) a également perdu du terrain, alors qu'UBS (+0,9%) en a gagné. La banque aux trois clés s'est trouvé un nouveau président en la personne de Colm Kelleher. L'Irlandais, ancien président de la banque d'affaires américaine Morgan Stanley, remplacera l'Allemand Axel Weber lors de l'assemblée générale du 6 avril 2022. Membre de la direction du groupe depuis de longues années, Lukas Gähwiler sera proposé à la vice-présidence.

Dans le camp des poids lourds, Roche (-0,9%) a pesé sur l'indice. Nestlé (-0,1%) a légèrement reculé et Novartis (+0,2%) a fini en vert. Vendredi, le quotidien allemand Handelsblatt s'est fait l'écho d'un intérêt pour Sandoz, filiale de Novartis, du fonds suédois EQT et de la famille Strüngmann, actionnaire de l'allemand BioNtech, ceux-ci envisageant de mettre plus de 20 milliards de francs suisses sur la table.

Sika (-0,6%) a ouvert une usine de production de mortier dans l'est de la Chine afin de renforcer ses capacités de production dans ce pays à forte croissance et de répondre à la demande locale.

Le podium du jour se compose de Richemont et Swisscom (chacun +1,0%), suivis d'UBS (+0,9%) et ABB et Swiss Life (chacun +0,8%).

Le laboratoire saint-gallois Vifor (+0,1%) va acquérir deux concurrents: l'espagnol Sanifit Therapeutics et le zurichois Inositec développent tous deux des traitements contre la calcification vasculaire progressive et les affections des tissus mous.

Le premier percevra un paiement initial de 205 millions d'euros, auxquels pourront s'ajouter 170 millions en jalons pré-commerciaux, puis des commissions progressives sur revenus qui pourront atteindre 500 millions à près d'un milliard d'euros. Le second pourra compter sur 20 millions de francs suisses d'emblée, puis sur des versements d'étapes en fonction des succès cliniques futurs susceptibles de dépasser 100 millions.

Sur le marché élargi, Obseva (-2,4%) a indiqué que les autorités sanitaires américaines (FDA) devraient s'exprimer d'ici le 13 septembre 2022 sur la demande d'homologation pour le linzagolix pour le traitement des règles abondantes associées à des fibromes utérins chez des femmes prémonopausées.

Cicor (+0,4%) a fait part de son intention d'émettre un emprunt convertible jusqu'à concurrence de 60 millions de francs suisses pour financer de futures acquisitions.

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