Zurich (awp) - La Bourse suisse a terminé la semaine sur une mauvaise note. Les déclarations de la veille du patron de la Fed, Jerome Powell, ont eu le don de doucher l'enthousiasme sur les places boursières. Le SMI a évolué toute la séance sous la barre des 10'700 points et fini au plus bas du jour.

A New York, Wall Street évoluait en ordre dispersé en matinée après l'annonce de chiffres de l'emploi américain bien meilleurs que prévu en février. Les taux obligataires, dont la récente montée rend la Bourse nerveuse, accéléraient aussi.

Le rendement sur la dette américaine à 10 ans évoluait au-dessus de 1,58% après avoir atteint son plus haut niveau de l'année à 1,62% juste avant l'ouverture, alors que l'économie américaine semble rebondir fortement avec 379'000 nouveaux emplois créés en février, trois fois plus qu'en janvier et une légère baisse du taux de chômage à 6,2% après 6,3%.

Le SMI a terminé en recul de 1,32% à 10'607,79 points, plus bas du jour et après un plus haut à 10'691,53 points. Le SLI a perdu 1,39% à 1712,03 points et le SPI 0,98% à 13'337,97 points. Sur les 30 valeurs vedettes, quatre seulement ont progressé: Clariant (+0,3%), Swisscom, Adecco et Nestlé (tous +0,1%).

Les deux autres poids lourds Roche(-2,0%) et Novartis (-1,7%) ont pesé sur l'indice.

Roche a obtenu un feu vert aux Etats-Unis pour une version sous-cutanée de son Actemra et destiné aux patients souffrant de la maladie pulmonaire interstitielle liée à la sclérose systémique (SSc-ILD).

Partners Group (-3,4%) a fini lanterne rouge derrière Logitech (-3,2%) et Kühne+Nagel et Richemont (chacun -2,2%). Swatch (-1,9%) a aussi nettement fléchi.

Aux bancaires, UBS (-0,7%) a revu à la baisse son bénéfice 2020 et publié la rémunération de ses organes dirigeants. Le procès en appel de la grande banque débute lundi à Paris. Les débats se prolongeront jusqu'au 24 mars. Le 20 février, la banque a été condamnée à une amende record de 3,7 milliards d'euros, pour "démarchage bancaire illégal" et "blanchiment aggravé de fraude fiscale".

Credit Suisse (-1,7%) qui a annoncé la dissolution des fonds suspendus la semaine dernière et l'entame du processus de remboursement des clients concernés et Julius Bär (-0,4%) ont aussi cédé du terrain.

Sur le marché élargi, le fabricant de machines d'usinage Starrag (+1,5%) a inscrit une petite perte l'année dernière et ne proposera pas de dividende à ses actionnaires. La direction est néanmoins optimiste et s'attend à stabiliser ses résultats en 2021.

Le prestataire de services financiers VZ Holding (+3,3%) vu ses affaires croître en 2020, réussissant à attirer de nouveaux clients. Grâce à un bénéfice en hausse, les actionnaires seront davantage rétribués. Pour 2021, le groupe table sur la poursuite de la croissance et des embauches de conseillers.

Le fabricant de pyjamas et lingerie Calida (+2,4%) a souffert de la pandémie de coronavirus l'année dernière, avec les fermetures de magasins et les restrictions de mouvement. Le groupe lucernois a cependant développé son canal de distribution numérique. Les actionnaires profiteront eux d'un dividende extraordinaire.

Malgré des revenus en hausse, Zug Estates (+0,5%) a vu sa rentabilité chuter l'an dernier. Le groupe immobilier a dégagé un bénéfice net en baisse de 57,6% au regard de 2019. Pour 2021, la société table sur une poursuite de la hausse des revenus locatifs, même si les recettes liées aux segments de l'hôtellerie et de la restauration restent difficiles à prévoir en fonction de l'évolution de la pandémie de Covid-19.

Le producteur d'éléments de construction et de dispositifs de fixation métalliques SFS (-0,2%) a relevé la tête en seconde moitié d'année. Les actionnaires se verront proposer un dividende stable malgré les incertitudes liées au coronavirus.

Le producteur de consommables dentaires Coltene (+2,4%) n'a pas souffert de la crise sanitaire et les actionnaires pourront se réjouir d'un dividende doublé.

Le fabricant de machines textiles, semi-conducteurs et matériaux composites Schweiter (+1,8%) a vu son bénéfice s'envoler en 2020. Le dividende sera augmenté.

Les laboratoires genevois Obseva (-15,4%) et bâlois Polyphor (-0,4%) ont rendu des copies moins séduisantes.

Obseva veut lever jusqu'à 50 millions de dollars via l'émission d'actions cotées à la Bourse suisse (SIX) et au Nasdaq global select market. Le laboratoire genevois a mandaté la société SVB Leerink pour mener à bien cette transaction, a indiqué l'autorité de surveillance de la Bourse américaine (SEC).

rp/al