Zurich (awp) - La Bourse suisse a terminé sur une note négative vendredi. Le SMI, qui avait entamé la séance dans le rouge, avait réussi à se hisser dans le vert en fin de matinée, mais l'éclaircie a été de courte durée. L'indice a replongé dans le rouge dans la foulée de la publication des statistiques des créations d'emploi et du chômage en septembre aux Etats-Unis. Il a inscrit son plus bas du jour peu après l'ouverture négative à Wall Street.

A New York, Wall Street reculait en matinée. Les investisseurs étaient contrariés par des chiffres de l'emploi qui montrent la résistance de l'économie américaine et sont de nature à inciter la Réserve fédérale américaine (Fed) à continuer son resserrement "brutal" de la politique monétaire.

"Ces chiffres étaient solides", a estimé Peter Cardillo, de Spartan Capital, qui a relevé le ralentissement de la progression des salaires sur un an. "Cela ne change rien à la trajectoire de la Fed, qui va probablement relever son taux de 0,75 point en novembre."

Pour Peter Boockvar, de Bleakley Financial Group, "si les données sont proches de ce qui était attendu, le marché est obsédé par la baisse du taux de chômage et ce qu'elle signifie pour la Fed". Ce taux est, en effet, ressorti à 3,5%, contre 3,7% attendu et 3,7% également en août.

"La réaction négative du marché souligne que les pressions inflationnistes ne diminuent pas suffisamment vite pour qu'il puisse se convaincre que la Fed est proche d'un pic de taux", a ajouté Quincy Krosby, de LPL Financial.

En Suisse, le taux de chômage a légèrement diminué en septembre, tant en rythme annuel que par rapport au mois précédent, repassant sous la barre de 2,0%, une première depuis octobre 2001.

Le SMI a fini en baisse de 0,79% à 10'308,57 points, avec un plus bas à 10'297,19 et un plus haut à 10'439,58. Le SLI a cédé 1,32% à 1546,34 points et le SPI 0,95% à 13'190,98 points. Sur les 30 valeurs vedettes, Credit Suisse (+5,4% à 4,443 francs suisses) et Temenos (+0,6%) sont les seuls gagnants. Novartis a fini à l'équilibre.

L'action de la banque aux deux voiles n'a cessé de jouer au yoyo cette semaine, après avoir atteint un nouveau plancher lundi à 3,581 francs suisses. Depuis, la nominative a alterné rebond et rechute au gré des spéculations sur la santé financière de l'établissement qui doit annoncer le 27 octobre son plan de restructuration. Ce vendredi, Credit Suisse a annoncé vouloir racheter jusqu'à 3 milliards de francs suisses de dettes, précisant vouloir "profiter des conditions du marché pour racheter des dettes à des prix attractifs."

Temenos s'est vu infliger un tacle par le fonds activiste Petrus Advisers, qui détient moins de 3% de capital du développeur de logiciels bancaires et qui réclame à la direction un examen de toutes les options envisageables pour l'avenir du groupe, y compris une vente. Face aux défis que rencontre l'entreprise, le fonds questionne dans une lettre ouverte la capacité des responsables à les relever.

Roche et Nestlé (chacun -0,3%) ont limité la casse.

Cela a aussi été le cas pour UBS et Julius Bär (chacune -0,1%).

La volatile AMS Osram (-10,5%) a terminé lanterne rouge, derrière VAT (-6,5%) et Logitech (-5,7%).

Les analystes de la Banque cantonale de Zurich (ZKB) ont réduit leur recommandation pour le titre AMS Osram à "pondérer", contre "surpondérer" précédemment. L'analyste qui a repris la couverture du titre s'attend à une dynamique de revenus clairement négative pour le fabricant de capteurs et de systèmes d'éclairage jusqu'à fin 2023.

Les assureurs Swiss Re (-1,6%) et Zurich (-0,7%) ont souffert après que l'on a appris que les dommages occasionnés par l'ouragan Ian, qui a frappé le sud-est des Etats-Unis et Cuba fin septembre, devraient coûter entre 31 et 53 milliards de dollars aux assureurs et réassureurs. Les acteurs suisses de ce secteur ne devraient pas être épargnés, au premier rang desquels Swiss Re.

L'assureur-vie Swiss Life (-1,0%) a lui aussi laissé des plumes.

Sur le marché élargi, JBF Finance, actionnaire majoritaire du groupe industriel Bobst (+0,6%), détient 10,5 millions d'actions de la société, correspondant à 63,66% du capital-actions et des droits de vote, à la fin de la période de son offre publique d'achat. A l'issue du délai supplémentaire et de l'exécution de l'offre, JBF prévoit de retirer les actions de la cotation à la Bourse suisse.

Zur Rose (-3,3%) a prolongé son programme de rachat de dette jusqu'au 20 octobre. Warburg a par ailleurs abaissé l'objectif de cours, tout en maintenant sa recommandation "buy".

Achiko (-2,3%) a nommé Lars Birkmann au poste de directeur financier, remplaçant le responsable par intérim Adam O'Keeffe.

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