Zurich (awp) - La Bourse de Zurich a perdu encore un peu d'altitude jeudi en matinée, après la décision de politique monétaire de la Banque nationale suisse (BNS) qui a relevé son taux de 0,5 point de base à 1,5%. Les indices avaient déjà ouvert en baisse, dans le sillage de la réunion de la Réserve fédérale américaine (Fed) mercredi.

Son président Jerome Powell a souligné que les tensions bancaires pourraient provoquer un resserrement des conditions de crédit, avec à la clé un ralentissement économique. Les principaux indices américains ont terminé en nette baisse hier soir, les investisseurs n'ayant que très modérément goûté le message de l'institut d'émission, a résumé John Plassard, de Mirabaud Banque, dans son commentaire matinal.

La BNS s'est montrée déterminée à reprendre le contrôle de l'inflation, commentent les analystes de Commerzbank. La décision n'allait pas de soi compte tenu des récentes turbulences sur les marché, dans le contexte de la reprise forcée de Credit Suisse par UBS.

La discipline de la BNS en matière de politique monétaire aura un impact positif sur les actifs financiers et constitue un avantage compte tenu des événements récents et de l'afflux de nouvelles liquidités, note pour sa part Jurus Arthur, d'Oddo BHF.

A l'agenda de l'après-midi figure encore la décision de politique monétaire de la Banque d'Angleterre.

A 11h01, l'indice SMI reculait de 0,90% à 10'684,73 points. Le SLI cédait 0,95% à 1693,38 points et le SPI 0,72% à 14'021,32 points. Sur les 30 titres de l'indice phare, six prenaient de l'altitude pendant que 24 perdaient du terrain.

Kühne+Nagel et Julius Bär (+0,8% chacun) menaient la course, suivis de Sonova et VAT (+0,5% chacun) et Richemont (+0,1%).

Swiss Life (-5,3%) fermait la marche, derrière Credit Suisse (-3,3%) et Swatch (-3,0%). UBS, futur propriétaire de Credit Suisse, cédait 2,9%, pas loin devant Swatch.

Barclays a abaissé sa recommandation sur Swatch à "underweight", contre "equal weight" jusque-là. Morgan Stanley a fait de même pour Schindler (-2,1%).

Logitech (-0,9%) s'apprête à supprimer 300 emplois, selon l'agence Bloomberg.

A l'occasion de l'assemblée générale d'ABB (-1,4%), la direction s'est voulue rassurante. "Pour 2023, nous ne prévoyons pour l'instant aucun repli majeur de la demande, même si l'inflation est source d'incertitudes", a déclaré le directeur général.

Sur le marché élargi, Cosmo (inchangé) a franchi en 2022 les 100 millions d'euros de recettes, grâce notamment à la contribution de sa filiale dermatologique prodigue Cassiopea, revenue dans le giron du groupe fin 2021.

Basilea (-0,2%) a obtenu un paiement d'étape de son partenaire de licence Asahi Kasei Pharma. Le versement de 5 millions a été accordé suivant le lancement du Cresemba (isavuconazole) au Japon.

Zur Rose (-6,8%) a réduit sa perte nette en 2022, mais a tout de même clôturé l'exercice écoulé fortement dans le rouge. L'entreprise, qui a récemment cédé ses activités en Suisse à une filiale de Migros, espère atteindre l'équilibre financier au niveau opérationnel en 2024. Le groupe, recentré sur l'Allemagne, s'appellera dorénavant DocMorris.

Hochdorf (+13,3%) demande à ses actionnaires de renoncer à leur rémunération au titre d'un exercice 2022 largement déficitaire. La direction souligne néanmoins avoir redressé la barre sur la seconde moitié de l'année.

Meyer Burger (+12,6%) a quelque peu redressé la barre l'an dernier, sans toutefois s'extirper des chiffres rouges. Ayant plus que triplé ses revenus et fortement accru ses capacités de production, le fabricant bernois de panneaux solaires a pu réduire ses pertes.

Enfin Raiffeisen, principal actionnaire de Leonteq (-3,4%), a fait part de son intention de s'opposer à la proposition du conseil d'administration d'introduire une marge de fluctuation du capital. Il est probable que la nouvelle résolution soit refusée lors de l'assemblée générale du 30 mars, selon le spécialiste des produits structurés.

rq/ol