Zurich (awp) - La Bourse suisse a encore nettement reculé mardi, poursuivant sur la lancée négative de la veille. Le SMI a passé toute la séance dans le rouge, et il a encore accentué ses pertes après l'ouverture négative à Wall Street, chutant sous la barre symbolique des 11'500 points. L'indice vedette de SIX a perdu plus de 1000 points par rapport à son plus haut historique du 18 août dernier (12'573,43 points).

A New York, Wall Street reculait en matinée, plombée par le secteur technologique et alors que les taux obligataires se tendaient à un plus haut en trois mois.

"Les actions américaines subissent une pression certaine dans les premiers échanges, le secteur des technologies de l'information continuant d'être pénalisé par la hausse continue des rendements du Trésor" qui menace leur croissance, ont commenté les analystes de Schwab.

"Les taux continuent de monter, de même que les prix de l'énergie. Combinés, ces deux facteurs contribuent à susciter une certaine nervosité sur le marché", a souligné pour sa part Patrick O'Hare de Briefing.com, alors que les craintes d'inflation faisaient aussi grimper les taux obligataires en Europe.

Les investisseurs étaient encore dans l'attente de l'intervention du patron de la Réserve fédérale Jerome Powell devant le Congrès, suivie de celle de Janet Yellen, la Secrétaire au Trésor. La question du plafond de la dette agitait aussi les esprits.

"Un potentiel défaut de paiement des Etats-Unis, si le plafond de la dette n'est pas relevé, a contribué en partie à la récente volatilité des marchés", ont relevé les analystes de Schwab. Janet Yellen a envoyé mardi une lettre au Congrès indiquant que les Etats-Unis seraient quasiment à court de ressources le 18 octobre.

Le SMI a fini en baisse de 1,76% à 11'485,58 points, avec un plus bas à 11'465,59 et un plus haut à 11'663,46 en début de séance. Le SLI a cédé 2,08% à 1876,56 points et le SPI 1,96% à 14'858,28 points. Les 30 valeurs vedettes ont terminé dans le rouge.

Julius Bär (-0,3%), Swisscom et UBS (chacune -0,4%) occupent le "podium" des "meilleurs" du jour avec Novartis (-0,7%).

L'autorité des médicaments aux Etats-Unis (FDA) a accordé à Novartis le statut dit "prioritaire" pour son produit en développement 177Lu-PSMA-617, qui pourrait être utilisé contre certaines formes du cancer de la prostate. Ce médicament pourrait être homologué par la FDA au premier semestre 2022.

Le bon de jouissance Roche (-1,1%) a relativement limité la casse, alors que Nestlé (-1,4%) a reculé plus nettement.

Logitech (-7,3%) a terminé lanterne rouge derrière Partners Group (-7,0%) et Straumann (-4,3%). AMS (-4,1%) a également perdu plus de 4%.

Morgan Stanley a rétrogradé Logitech à "underweight" de "equal weight" et a également fortement raboté l'objectif de cours. Le vent arrière cyclique s'essouffle et la base de comparaison s'annonce difficile en termes de croissance, a notamment relevé l'analyste.

Sur le marché élargi, Landis+Gyr (-1,2%) a annoncé l'acquisition du groupe turc Luna Elektrik Elektronik Sanayi ve Ticaret. Le prix d'achat est supérieur à 50 millions de dollars, sans toutefois dépasser les 100 millions. Morgan Stanley a par ailleurs abaissé l'objectif de cours du fabriquant de compteurs électriques. Les difficultés dans les chaînes d'approvisionnement et le renchérissement des coûts logistiques risquent de donner du fil à retordre au groupe zougois jusqu'en 2022, a noté l'analyste.

Implenia (-3,1%) a annoncé la création avec la société de participations allemande Deutsche Seereederei d'une coentreprise en vue de développer des produits immobiliers pour des structures touristiques respectueuses de l'environnement.

Wisekey (-5,3%) a vu sa perte nette se réduire sur les six premiers mois de l'année, mais son résultat opérationnel s'est encore creusé, alourdi par l'intégration du spécialiste d'intelligence artificielle Arago. Les liquidités ont progressé à 38,6 millions de francs suisses après 17,4 millions en juin 2020 et la direction affirme que le groupe dispose de suffisamment de moyens jusqu'à fin 2022.

Le revendeur de montres de luxe Chronext a pour sa part précisé les contours de son introduction en Bourse sur SIX Swiss Exchange, agendée autour du 8 octobre. La firme zougoise a établi une fourchette de 16 à 21 francs suisses par titre, devant valoriser l'entreprise entre 520 et 680 millions de francs suisses.

Quant à Salt, son projet d'introduction en Bourse a été suspendu provisoirement en raison d'un environnement défavorable, a indiqué mardi à AWP une source proche du dossier. Une IPO à Zurich demeure une option, cependant pas à court terme, a précisé cette source. Auparavant plusieurs médias avaient laissé entendre que l'opération pourrait encore avoir lieu cette année.

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