Zurich (awp) - La Bourse suisse a clôturé la séance de mardi en repli, en dépit d'une belle remontée initiée dans l'après-midi. Les investisseurs, qui craignent les effets liés à la propagation du nouveau variant du Covid-19 Omicron, ont aussi réagi aux propos du président de la Fed, Jerome Powell, lequel a déclaré que l'inflation aux Etats-Unis n'était désormais plus transitoire.

Les investisseurs restent préoccupés à la fois par l'efficacité des vaccins existants contre la nouvelle souche Omicron et par le risque économique important qu'elle représente, écrit Pierre Veyret, d'ActivTrades. Ce nouveau variant place les banques centrales dans une situation difficile, car elles seront désormais déchirées entre l'adoption de mesures belliqueuses pour lutter contre la hausse de l'inflation et le maintien de politiques extrêmement modérées afin de soutenir la croissance, la reprise économique étant désormais menacée par le nouveau variant.

Cette incertitude se reflète sur la plupart des indices après que les investisseurs ont décidé de réduire considérablement leur exposition aux actifs à risque, ce qui a fait disparaître des milliers de milliards de dollars des marchés boursiers en quelques jours seulement, poursuit M. Veyret. Et à New York, Wall Street s'engageait sur le même chemin, les principaux indices fléchissant nettement, soit de 1,46% pour le Nasdaq, de 1,3% pour le S&P 500 et de 1,5% pour le Dow Jones.

Plus tôt, les propos du patron de Moderna dans le Financial Times sur la probable moindre efficacité des vaccins actuels contre le variant Omicron avaient également fait glisser les marchés.

En Suisse, les perspectives économiques se normalisent, selon le dernier baromètre du KOF qui a reculé en novembre. Elle restent positives à l'avenir, tant que la propagation du virus est contenue.

En Allemagne, le taux de chômage a de nouveau baissé en novembre dans un contexte de reprise économique, malgré le spectre de nouvelles restrictions liées au coronavirus.

La confiance des consommateurs américains a reculé en novembre, en raison notamment des inquiétudes liées à l'inflation ainsi que des craintes persistantes liées au Covid-19, selon l'indice du Conference Board. La croissance de l'activité manufacturière de la région de Chicago a été ralentie en novembre par de nouvelles commandes en baisse, et l'indice la mesurant est tombé à son plus bas niveau depuis février.

L'indice phare Swiss Market Index (SMI) a clôturé sur un repli de 0,5% à 12'159,69 points, non sans avoir effectué un bref passage en zone verte une heure avant la fin de la séance, oscillant durant cette dernière entre un plus bas du jour de 12'071,67 points et un plus haut de 12'234,83 points. Le SLI s'est quant à lui délesté de 0,45% à 1961,80 points, alors que l'indicateur élargi SPI a lâché 0,64% à 15'532,99 points.

Parmi les 30 valeurs constitutives du SLI, dix sont parvenues à s'inscrire en zone verte, les 20 autres essuyant des pertes. En haut de tableau, Lonza (+1,7%) a terminé sur la plus haute marche du podium. Le sous-traitant de l'industrie pharmaceutique a décroché un mandat d'approvisionnement pour cinq ans en substances biologiques auprès du gestionnaire de capital-risque Bioqube Ventures.

Le groupe rhénan était suivi par une poignée de valeurs financières, à savoir UBS (+1,2%), Swiss Life (+1%) et Partners Group (+1% également). Deux autres valeurs du secteur de la santé, Sonova (+0,7%) et Straumann (+0,6%), étaient également à la fête. Les bancaires Credit Suisse (+0,5%) et Julius Bär (+0,1%) ont également terminé sur des gains.

Les poids lourds, Nestlé, Novartis et Roche ont affiché des performances mitigées, seul le troisième cité parvenant à s'extraire du rouge en clôturant sur un gain de 0,6%. Le géant veveysan de l'alimentation Nestlé a cédé de 1,7% et Novartis 1,1%.

A l'autre extrémité du classement, Logitech (-3,4%) a hérité de la lanterne rouge, derrière le spécialiste genevois des logiciels bancaires Temenos (-2,8%) et SGS (-2,4%). Le numéro un mondial du ciment Holcim (-2,3%) et Adecco (-2,4%) se sont aussi illustrés parmi les mal classés. Vifor (-1,9%) a annoncé le départ à la retraite de son directeur financier Colin Bond pour la fin de l'année.

Sur le marché élargi, Dormakaba s'est effondré de 13,4%. Les investisseurs n'ont pas du tout goûté l'annonce du départ de la directrice générale du spécialiste zurichois des accès sécurisés, Sabrina Soussan vers Paris, pour diriger le français Suez, après seulement huit mois en poste. Les analystes se montraient aussi sévères quant à ce changement surprise. La sortante est remplacée Jim-Heng Lee.

Bossard (-9,9%) a pour sa part fait les frais de l'abaissement par UBS de sa recommandation du titre Bossard à "sell", contre "neutral" précédemment et la réduction de l'objectif de cours à 269 francs suisses, contre 280 francs suisses. Le gestionnaire genevois de brevets Relief Therapeutics (-4,8%) a annoncé une série de changements à sa direction.

Ascom a perdu 3%. Le groupe a remporté un contrat de 2,5 millions d'euros (2,61 millions de francs suisses) pour livrer sa solution logicielle Digistat à des hôpitaux en Italie.

Galenica (-0,6%) a décidé d'étoffer sa direction générale en y intégrant au 1er janvier prochain Lukas Ackermann, responsable de l'unité IT et Services numériques.

Le spécialiste de l'usinage de tôle Bystronic (+0,2%) a confirmé ses objectifs pour 2021 et à moyen terme lors de sa journée des investisseurs. Un dividende sera proposé lors de la prochaine assemblée générale.

Du côté des gagnants, Molecular Partners s'est envolé de 13,4%. Le laboratoire évalue l'activité de son antiviral expérimental ensovibep aussi contre le variant Omicron du Sras-Cov-2 à l'origine de la maladie Covid-19.

Evolva a bondit de 8,6% après l'annonce d'un accord avec le fonds d'investissement zurichois Veraison, auprès duquel le biochimiste va placer environ 63,8 millions d'actions. La société bâloise compte ainsi lever un montant brut de 7,5 millions de francs suisses.

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