Zurich (awp) - Après une entame de séance dans le dur, la Bourse suisse se reprenait jeudi à l'approche de la mi-journée, parvenant même à s'inscrire dans le vert. De plus en plus hésitants, les investisseurs, après une grosse salve de performances du 2e trimestre et 1er semestre, se concentraient sur la très attendue réunion de la Banque centrale européenne (BCE) en début d'après-midi. Une première hausse de taux en Europe depuis 2014 se dessine.

Avant la BCE, la Banque du Japon (BoJ) a laissé inchangée sa politique monétaire ultra-accommodante, conformément aux attentes de la plupart des économistes. Mais l'institut d'émission nippon a sensiblement relevé ses prévisions d'inflation pour le pays.

Toujours dans le pays du Soleil levant, le gros déficit commercial nippon s'est encore creusé, alors que le coût des importations est renchéri par la faiblesse du yen face au dollar ainsi que la flambée du prix de l'énergie et des matières premières.

En France, le climat des affaires s'est de nouveau replié en juillet. Le phénomène reflète un moindre optimisme dans l'industrie et les services sur fond d'inflation.

Après avoir débuté la séance en repli de 0,36%, le SMI a accentué son recul dans les premiers échanges, avant de remonter pour flirter avec l'équilibre, et, plus tard passer une première fois dans le vert, sans toutefois parvenir à s'y installer durablement. Peu après 10h50, l'indice phare notait à 11'065,65 points, grignotant à peine 0,06%. Le SLI s'étoffait lui à peine plus, soit de 0,08% à 1704,17 points et le SPI de 0,04% à 14'267,52 points.

Sur les 30 valeurs constitutives du SLI, treize gagnaient du terrain, les dix-sept autres en cédant. Côté gagnants, Sonova (+2,9%) s'installait sur la plus haute marche du podium, devant Alcon (+2,2%) et Straumann (+1,5%). En tête en début de séance, la toujours volatile Ams-Osram (-0,5%) rejoignait le camp des perdants.

ABB (+0,5%) recueillait les faveurs des investisseurs, le géant zurichois de l'électrotechnique ayant profité d'une solide demande au deuxième trimestre, ce qui s'est reflété à la fois dans les entrées de commandes et le chiffre d'affaires. Mais le bénéfice net, qui a chuté de moitié sur un an en raison d'effets non récurrents, s'est révélé inférieur aux attentes.

Mercredi soir, ABB a en outre livré quelques détails sur l'externalisation de son segment turbocompresseurs regroupé au sein d'Accelleron. L'entreprise sera introduite à la Bourse suisse le 3 octobre prochain.

Du côté des poids lourds de la cote, Novartis (+0,6%) et Nestlé (+0,3%) à la peine en début de séance, se reprenaient. L'Agence américaine des médicaments (FDA) a accepté d'examiner une demande d'extension d'homologation pour une formulation plus concentrée du biosimilaire Hyrimoz (adalimumab-adaz) de Sandoz, filiale générique de Novartis.

Le bon Roche (-0,4%) était en revanche encore boudé par les investisseurs. En mauvaise posture en début de séance, le titre du géant pharmaceutique bâlois se montrait cependant un peu plus résistant. Le laboratoire rhénan s'est certes maintenu sur la voie de la croissance entre janvier et fin juin, porté notamment par la persistance ou la résurgence de foyers pandémiques. Mais la direction, dont Severin Schwann quittera la tête pour s'installer dans le fauteuil de président du conseil d'administration, a reconduit inchangée sa feuille de route pour l'ensemble de l'année.

La lanterne rouge revenait à Credit Suisse (-2,4%). Goldman Sachs a abaissé l'objectif de cours du numéro deux bancaire helvétique à 7,00 francs suisses, contre 7,70 francs suisses précédemment. La recommandation est maintenue à "neutral". L'établissement zurichois précédait Givaudan (-1,7%). Malgré des ventes en hausse, le géant genevois des arômes et parfums a dégagé un bénéfice net en recul à 440 millions de francs suisses, contre 481 millions douze mois auparavant.

Sur le marché élargi, Bystronic dégringolait de près de 9%. L'ex-Conzzeta, recentré sur les seules activités de tôlerie, a peiné au premier semestre en raison des confinements en Chine ainsi que des pénuries de composants. Les objectifs de ventes sur les six premiers mois ont été retardés.

Leonteq plongeait également de 6,3%. Le spécialiste des produits structurés Leonteq a pourtant vu ses résultats semestriels croître, dans un contexte de marché marqué par une forte volatilité.

Autre entreprise ayant dévoilé ses résultats semestriels, Cembra Money Bank (-3,8%) était aussi chahuté. Le spécialiste du crédit à la consommation et des cartes de paiement a vu sa performance semestrielle s'accélérer sur les six premiers mois de l'année. L'établissement table sur le lancement de sa nouvelle carte de crédit, après la fin du partenariat avec Migros, et une évolution "solide" de son activité sur l'ensemble de 2022.

A l'autre extrémité du tableau, Bossard décollait de 5,4%. Le fabricant de solutions de fixation a fait fi au premier semestre des difficultés au niveau mondial, accélérant nettement ses recettes et la rentabilité. Malgré les incertitudes conjoncturelles, les tensions sur les chaînes logistiques et la guerre en Ukraine, le groupe zougois s'attend à une évolution positive de la demande en seconde partie d'année.

Medmix (+3,3%) était aussi recherché. Le concepteur de dispositifs d'administration, émanation de Sulzer, a vu ses recettes et son bénéfice croître au cours des six premiers mois de 2022, en dépit des sanctions en Pologne. Il confirme ses objectifs annuels.

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