Zurich (awp) - La Bourse suisse devrait entamer la première séance du 2e semestre en baisse, dans le sillage du repli essuyé jeudi soir par Wall Street. Toujours prudents, les investisseurs redoutent désormais une récession, alors que le flux de nouvelles d'entreprises demeure modeste en cette fin de semaine.

Les principaux indices américains ont terminé la dernière séance du premier semestre en baisse, après la publication d'une statistique économique américaine sur l'inflation en dessous des attentes du consensus, mais qui ne laisse pas de doute sur son caractère "temporaire", relève John Plassard, de Mirabaud Banque. Il s'agit du plus mauvais début d'année pour le S&P 500 depuis 1970, et le pire pour le Nasdaq depuis que l'indice a été créé, ajoute l'expert.

L'indicateur d'inflation préféré de la Fed, le déflateur des prix à la consommation, a en effet été imprimé plus bas que prévu à +4,7% en glissement annuel (contre +4,9% prévu et +4,9% auparavant). L'indice PCE de mai s'est établi à +6,3 %, soit le même niveau que les données d'avril. Rappelons cependant que ces chiffres concernent le mois de mai et que les prix de l'essence (notamment) ont littéralement explosé en juin.

Les dépenses personnelles aux États-Unis ont légèrement augmenté de 0,2% en mai, soit la plus faible progression depuis le début de l'année et est inférieure aux prévisions de 0,4 %. Les dépenses ont augmenté pour le logement et l'essence, mais ont diminué pour les nouvelles voitures.

Sur le front des données macroéconomiques de vendredi, l'activité manufacturière en Chine a retrouvé des couleurs en juin, aidée par la levée de nombreuses restrictions anti-Covid dont le confinement de Shanghai. Mais la reprise est loin d'être totale.

En France, les ventes de voitures neuves ont reculé de 14% au mois de juin, le treizième mois de baisse consécutif dans un marché paralysé par la pénurie de puces électroniques.

Peu avant 08h20, l'indice SMI s'inscrivait dans le rouge, cédant 0,29% à 10'710,38 points, selon les calculs avant-Bourse de la banque Julius Bär. A l'exception de Lonza (+0,4%), l'ensemble des valeurs constitutives de l'indice phare cédaient du terrain.

Le sous-traitant bâlois de l'industrie pharmaceutique prévoit d'investir quelque 500 millions de francs suisses dans de nouvelles installations de remplissage et de finition à Stein, en Argovie. L'achèvement des travaux est agendé à 2026. Le groupe rhénan a en outre fait part de l'embauche au 1er août Maria Soler Nunez au poste de responsable des opération du groupe, en remplacement de Stefan Stoffel.

Les trois poids lourds de la cote, Nestlé, Novartis et Roche (-0,2% tous trois) évoluaient de concert avec le SMI. Les valeurs financières étaient moins à l'aise, Swiss Re (-1%) héritait de la lanterne rouge. UBS abandonnait 0,4%, tout comme Credit Suisse, Swiss Life et Zurich Insurance cédant quant à eux 0,3%.

Hors SMI, Autoneum décollait de 1,3%, après avoir officialisé un nouvel actionnaire de référence de renom, en la personne de Martin Haefner. Le milliardaire et propriétaire des concessionnaires Amag a franchi le 24 juin le seuil des 3% de participation déclenchant une obligation d'annonce à la Bourse suisse une semaine plus tard.

Sulzer perdait 0,3%. La décision prise par le groupe industriel de se retirer du marché russe et de suspendre ses activités en Pologne va se traduire par une dépréciation de la majeure partie des actifs dans ces deux pays. Il anticipe un effet unique de 125 à 130 millions de francs suisses, dont 125 millions seront comptabilisés au premier semestre 2022.

Cembra Money Bank (-0,3%) a lancé une nouvelle carte de crédit destinée aux utilisateurs actuels de la Mastercard Cumulus, alors que le partenariat de longue date avec Migros est officiellement arrivé à échéance le 30 juin.

Julius Bär (-0,3%) a mis fin à un litige devant la justice genevoise en concluant un accord qui prévoit le paiement d'une somme de 105 millions d'euros. La moitié de ce montant sera couverte par des provisions existantes.

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