Zurich (awp) - La Bourse suisse tentait de poursuivre son rebond dans le sillage de la clôture en hausse de Wall Street la veille. Dans un marché en panne d'impulsions, à tout le moins en matière de nouvelles d'entreprises, les investisseurs digéraient les propos tenus jeudi par le président de la Réserve fédérale américaine (Fed), Jerome Powell, lequel a confirmé un ralentissement du rythme des prochaines hausses des taux directeurs de la banque centrale des Etats-Unis.

S'exprimant au Hutchins Center on Fiscal and Monetary Policy, Jerome Powell "a confirmé ce que tout le monde savait: la Réserve fédérale pourrait réduire le rythme de ses hausses de taux d'intérêt dès décembre, car elle se rapproche du niveau de restriction qui sera suffisant pour faire baisser l'inflation", a commenté John Plassard, de Mirabaud Banque. Ces propos ont été considérés comme nettement "dovish" par les investisseurs et les principaux indices américains ont dans la foulée terminé dans le vert, a relevé l'expert.

Le président de la Fed a néanmoins ajouté que le "taux terminal" sera probablement "un peu plus élevé" que les 4,6% indiqués dans les projections de septembre.

La séance de Wall Street a aussi été marquée par la publication de plusieurs statistiques économiques américaines, dont les créations d'emplois dans le secteur privé en novembre, celles-ci s'affichant à leur plus bas niveau depuis janvier 2021 à 127'000, et bien en deçà des prévisions du marché qui tablaient sur 200'000. Le ralentissement a été mené par la construction et d'autres secteurs sensibles aux taux d'intérêt, tandis que le segment de la consommation a été un point positif.

La révision de la croissance américaine, a représenté une bonne nouvelle, le produit intérieur brut (PIB) outre-Atlantique ayant présenté une expansion trimestrielle annualisée de 2,9% au 3e trimestre 2022. La performance a dépassé l'estimation initiale de 2,6%, tout comme les attentes des économistes de 2,7%.

Ce jeudi, les investisseurs se pencheront notamment sur les indices PMI dans plusieurs pays, le taux de chômage en zone euro en octobre et l'inflation américaine d'octobre (PCE). En Chine, l'activité manufacturière a continué en novembre de souffrir, pour le quatrième mois consécutif, sous l'effet des restrictions sanitaires de la politique "zéro Covid". L'indice d'activité des directeurs d'achat (PMI), calculé par le cabinet IHS Markit pour le groupe de médias Caixin, s'est établi à 49,4 points le mois dernier, contre 49,2 points en octobre.

En Suisse, les prix à la consommation sont restés stables en novembre sur un mois. En comparaison annuelle, le renchérissement atteint par contre 3,0%. Les chiffres d'affaires du commerce de détail ont eux connu en octobre un tassement de 2,7% en rythme mensuel et corrigés des variations saisonnières. En termes réels, soit en prenant en considération l'inflation, le recul a atteint 2,8%.

Après avoir entamé la séance en hausse de 0,79%, le SMI semblait bien parti dans les premiers échanges, consolidant peu avant 09h15 sa progression à 0,99% à 11'238,24 points. Le SLI bondissait lui de 1,4% à 1724,22 points, alors que l'indicateur élargi SPI s'étoffait de 1,14% à 14'360,80 points.

Sur les 30 valeurs constitutives du Swiss Leader Index, seules six perdaient du terrain, les 27 autres en gagnant. En haut de tableau, la toujours volatile ams-Osram décollait de 5%, sans informations particulières. Le fabricant autrichien de capteurs et de systèmes d'éclairage devançait Partners Group (+4,1%), le spécialiste saint-gallois des pompes à vide VAT Group (+4,1%) et Temenos (+4,1%), le spécialiste genevois des logiciels bancaires ayant fait part d'une augmentation de sa participation dans MBanq.

Autre valeur du segment technologique, le producteur valdo-californien de périphériques informatiques Logitech (+3,6%) était aussi recherché. Les trois poids lourds de la cote, Nestlé (+1,1%), Roche (+0,8%) et Novartis (+0,5%) se retrouvaient en 2e moitié de tableau.

La lanterne rouge revenait pour sa part à l'horloger biennois Swatch Group (-1,2%), derrière son concurrent genevois du luxe Richemont (-1,1%) et Credit Suisse (-0,6%), le titre du numéro deux bancaire helvétique en grande difficulté ne parvenant pas à conserver ses gains initiaux, ayant atteint un nouveau plus bas historique à 2,795 francs suisses. L'assureur zurichois Zurich Insurance (-0,2%) était aussi à la peine.

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