Zurich (awp) - La Bourse suisse tentait de poursuivre son rebond jeudi, après avoir clôturé la veille en hausse, tout comme Wall Street. Les investisseurs, requinqués par la réouverture de l'économie chinoise, se veulent optimistes avant la très attendue publication dans l'après-midi des chiffres de l'inflation américaine (CPI) en décembre. Mais, au vu des précédentes parutions du CPI, la réaction des marchés pourrait être violente.

Les principaux indices américains ont fini en hausse mercredi dans le sillage de la réouverture de l'économie chinoise et dans l'espoir que l'inflation américaine soit en-dessous des attentes, observe John Plassard, de Mirabaud Banque. Le Nasdaq a aligné une quatrième séance consécutive de hausse. Revenant sur le renchérissement outre-Atlantique, JP Morgan par exemple estime qu'il y a 85% de chances que les chiffres de l'inflation fassent grimper l'indice S&P d'au moins 1,5%. Les investisseurs peuvent ainsi envisager de jouer un rallye à court terme, note M. Plassard. Selon la banque américaine, les valeurs qui devraient notamment en bénéficier sont le secteur de la technologie, en particulier les entreprises fortement shortées et "non rentables".

Du côté des premières informations macroéconomiques du jour, l'inflation en Chine sur l'ensemble de 2022 a progressé en moyenne de 2%, à rebours des principales économies qui ont vu les prix s'envoler, selon des chiffres officiels.

Après avoir ouvert en hausse de 0,52%, le SMI notait à 11'297,08 points dans les tous premiers échanges, en hausse de 0,46%. Le SLI gagnait de son côté 0,21% à 1745,87 points et l'indicateur élargi SPI 0,43% à 14'483,51 points. Sur les trente valeurs constitutives du Swiss Leader Index (SLI), onze perdaient du terrain, alors que les dix-neuf autres en gagnaient.

Côté perdants, Logitech (-13,8%) héritait de la lanterne rouge. Le fabricant de périphériques et accessoires informatiques a dévoilé des résultats provisoires pour le troisième trimestre de l'exercice décalé 2022/23 en recul, les revenus étant attendus entre 1,26 et 1,27 milliard de dollars et le résultat d'exploitation non-GAAP entre 198 et 203 millions, soit un recul de 33 à 34% par rapport à la même période l'exercice précédent.

Straumann (-1,9%) et VAT Group (-1,8%) étaient aussi à la peine. Le fabricant saint-gallois de pompes à vide VAT Group a certes indiqué avoir clôturé l'exercice 2022 sur des valeurs record à tous les niveaux. Mais en raison de la faiblesse de l'industrie des semi-conducteurs, l'entreprise anticipe un affaiblissement de ses affaires cette année.

Sonova (- 1,1%), Adecco (-1,1%), Temenos (-1%), ams-Osram (-0,5%), Swatch Group (-0,5%) et Richemont (0,1%) venaient compléter la liste des perdants.

En haut de tableau, Schindler (+3%) s'échappait seul en tête, devant Partners Group (+1,6%), Swiss Life (+1,2%) et Swisscom (+1,3%). Barclays a relevé la recommandation du fabricant lucernois d'ascenseurs et escaliers mécaniques à "overweight", contre "equal weight" précédemment. L'objectif de cours monte à 225 francs suisses, contre 160 francs suisses.

Les trois poids lourds de la cote Roche (+1%), Nestlé et Novartis (+0,8% tous deux) faisaient mieux que la moyenne. Roche a obtenu de la Commission européenne une extension d'indication pédiatrique pour son traitement antigrippal Xofluza (baloxavir marboxil). Les bancaires Credit Suisse (+1%), UBS (+0,6%) et Julius Bär (+0,6%) étaient aussi recherchées.

Sur le marché élargi, Titlis Bergbahnen (+1,6%) progressait nettement après avoir redressé la tête lors de l'exercice décalé 2021/22, clos à fin octobre. Le retour des voyageurs étrangers après la crise du coronavirus a permis à l'entreprise obwaldienne de doper ses recettes et de repasser en zone bénéficiaire.

Bossard (+1,1%) a poursuivi sa croissance l'an dernier, malgré un environnement économique exigeant et la vigueur du franc. Franchissant comme attendu le cap du milliard de francs suisses, le chiffre d'affaires du spécialiste zougois des vis et autres éléments de fixation a bondi en l'espace d'une année de 15,9% à 1,15 milliard de francs suisses.

Arbonia (-2,1%) était à la peine. L'équipementier du bâtiment a fait face en seconde partie d'année dernière à l'envolée des coûts, notamment de l'énergie, et aux pénuries de certains matériaux, alors que les clients ont effectué un déstockage massif. Cette situation devrait peser sur la rentabilité brute de l'entreprise en 2022.

Swissquote (-0,1%) virait aussi au rouge. La banque en ligne de Gland a livré un premier aperçu de sa performance 2022, assurant au passage avoir atteint les objectifs qu'elle s'était fixés. Le rapport préliminaire évoque un chiffre d'affaires de plus de 400 millions de francs suisses et un bénéfice avant impôts supérieur à 185 millions.

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