Zurich (awp) - La Bourse suisse a entamé la semaine dans le rouge, dans le sillage de la chute des marchés intervenue vendredi. Assaillis de doutes, après une nouvelle hausse du renchérissement aux Etats-Unis, les investisseurs craignent désormais les conséquences de l'inflation galopante sur l'évolution de la consommation et de la conjoncture.

Les principaux indices américains ont fini en nette baisse vendredi après la publication d'un effondrement du moral du consommateur américain et d'une l'inflation américaine pour le mois de mai au-dessus des attentes et au plus haut niveau depuis 1981. Le phénomène "laisse penser que le pic de l'inflation n'est finalement peut-être pas derrière nous", observe dans son commentaire John Plassard, de Mirabaud Banque.

Après avoir brièvement ralenti sa hausse inexorable en avril - ce qui a ravivé l'espoir que le pic de l'inflation soit derrière les américains - les prix à la consommation ont augmenté de 1,0% sur un an, nettement plus que les +0,3 % sur un an en avril et les +0,7% anticipés. Cela a porté l'IPC annuel à +8,6 % - un nouveau sommet du cycle.

Sur le front des données macroéconomiques du jour, le produit intérieur brut (PIB) du Royaume-Uni, lesté par l'inflation, a baissé en avril pour le deuxième mois consécutif, reculant de 0,3% après s'être déjà replié de 0,1% le mois précédent. Dans l'après-midi, les investisseurs guetteront encore les attentes d'inflation du consommateur américain (mai).

Après avoir démarré la séance en repli de 1,09%, le SMI parvenait à réduire ses pertes dans les premiers échanges, repassant dans la foulée la barre des 11'000 points, à 11016,73 points, soit une baisse de 0,62%. Le SLI se contractait pour sa part de 0,87% à 1706,49 points et l'indicateur élargi SPI de 0,63% à 14'155,80 points.

Sur les 30 valeurs constitutives du SLI, seule Givaudan (+0,1%) s'affichait dans le vert, alors que Kühne+Nagel stagnait. Les 28 autres titres fléchissaient. Le poids lourd Nestlé (-0,1%) s'illustrait au rang des titres les plus résistants, en compagnie de Swisscom, du bon Roche et de Novartis tous (-0,1%).

Novartis a annoncé avoir obtenu le feu des autorités sanitaires suisses, Swissmedic, pour le Scemblix, un traitement de la leucémie.

En bas de tableau, Temenos (-4,2%) héritait de la lanterne rouge, derrière la toujours volatile AMS-Osram (-3,6%), Richemont (-2,%) et Adecco (-2,3%). Parmi les valeurs bancaires, Credit Suisse limitait quelque peu son tassement (-0,80%). Le numéro deux bancaire helvétique serait dans le collimateur du régulateur financier britannique (FCA), selon le Financial Times (FT). Le FCA émettrait des doutes quant à une amélioration suffisante de la culture d'entreprise, de la gouvernance et de la gestion du risque de la part de la banque aux deux voiles.

Sur le marché élargi, Le conglomérat chimique et papetier lucernois CPH Chemie + Papier décollait de 3,5% après avoir indiqué que son chiffre d'affaires comme son excédent d'exploitation ont explosé sur les six premiers mois de l'année, profitant d'une évaporation de la concurrence dans le segment du papier.

La Banque cantonale des Grisons (GKB) (stable) a pris une participation de 70% dans la banque suisse BZ Bank.

Côté perdants, Relief Therapeutics chutait de 5,3%, alors que la Food and Drugs Administration (FDA) a infligé une nouvelle déconvenue à l'aviptadil, un temps développé par son partenaire pennsylvanien Nrx Pharmaceuticals contre la Covid-19 sous le nom de Zyesami.

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