Zurich (awp) - La Bourse suisse restait d'humeur prudente jeudi à l'approche de la mi-journée, les décisions de la Banque nationale suisse (BNS) n'ayant pas eu d'influence sur l'évolution des marchés. Les nombreux résultats d'entreprise ne semblaient pas peser davantage sur la balance.

"Les investisseurs évoluent dans un environnement extrêmement complexe marqué par l'incertitude", résume Christopher Dembik, directeur de la recherche macroéconomique chez Saxo Bank. Jusqu'ici, les discussions entre membres de l'Union européenne n'ont pas dégagé de consensus sur un possible embargo sur les exportations de gaz et de pétrole russes. Londres a alourdi ses sanctions vis-à-vis de la Russie et de la Biélorussie.

En France, l'activité du secteur privé a poursuivi son accélération en mars en France, portée par les services, même si l'invasion russe de l'Ukraine pèse sur la confiance des entreprises. Le climat des affaires s'est lui détérioré.

La BNS a nettement relevé ses prévisions d'inflation pour 2022, celle-ci passant à 2,1 de 1,0%. Pour l'année prochaine, le renchérissement est attendu à 0,9%, contre 0,6% précédemment. le garant de la stabilité monétaire anticipe désormais une situation tendue pour les prix des produits pétroliers et les biens dont l'approvisionnement continue d'être perturbé du fait de la guerre en Ukraine. La politique monétaire n'a pas bougé d'un pouce.

Vers 10h55, le Swiss Market Index (SMI) grappillait de 0,13% à 12'115,20 points, le Swiss Leader Index (SLI) égarait 0,09% à 1915,51 points et le Swiss Performance Index (SPI) gagnait 0,12% à 15'453,55 points. Parmi les valeurs vedettes, 16 progressaient et 14 reculaient.

Logitech (+2,5%) caracolait en tête après un début de couverture par Bank of America, qui recommande l'action à l'achat. Le bon Roche (+1,0%) et Richemont (+0,9%) complétaient le trio de tête.

Partners Group (-2,6%) fermait la marche après trois commentaires négatifs, de Vontobel, CFRA et UBS. Zurich (-1,3%) et Credit Suisse (-1,2%) étaient également boudés.

Les déconvenues se suivent pour Credit Suisse, qui a annoncé mercredi soir l'issue défavorable d'un litige juridique aux Bermudes. Le numéro deux bancaire helvétique a été informé qu'il va perdre un procès contre une filiale locale d'assurances de Credit Suisse pour lequel une somme de plus de 500 millions de dollars serait en jeu. Le montant serait déjà provisionné.

UBS (-0,4%) et Credit Suisse ont tous deux passé les tests de résilience du gendarme financier Finma.

L'autorité sanitaire américaine (FDA) a donné son feu vert à l'anticancéreux Pluvicto, développé par le géant pharmaceutique Novartis (+0,2%), dans l'indication contre une certaine forme de cancer de la prostate.

Chahuté sur les réseaux sociaux ces derniers jours en raison de son engagement en Russie, Nestlé prenait 0,5%.

Sur le marché élargi, l'assureur Helvetia (-0,4%) a vu son bénéfice net s'envoler à plus d'un demi-milliard de francs suisses, dopé par l'acquisition de l'espagnol Caser.

Zur Rose chutait de 10,7%. L'apothicaire en ligne et grossiste en médicaments thurgovien a pâti de frais de marketing qui ont raboté la rentabilité.

Le fabricant de cellules photovoltaïques Meyer Burger (+1,9%) a largement déçu les prévisions avec ses chiffres annuels, alors que les pénuries continuent de peser sur l'activité du groupe thounois.

Investis (+1,8%) a racheté pour un prix non divulgué le spécialiste argovien de la détection d'amiante Aatest. La société immobilière genevoise a également dévoilé ses chiffres annuels.

Comet (-1,4%) a remporté un litige qui l'opposait à XP Power, condamné à verser 40 millions de dollars au spécialiste fribourgeois des rayons X et radiofréquences.

Le fournisseur d'offres de voyages en ligne LM Group (+2,4%) a réduit sa perte l'an dernier, plus qu'annoncé initialement. Le chiffre d'affaires a lui nettement augmenté et le résultat opérationnel est positif.

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